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On ne croit pas!
- Le 21/09/2019
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La lecture du livre de Paul Jorion, La crise, Editions Fayard, 2008, va nous permettre de parler de l'athéisme... L'auteur est un belge de soixante-dix ans, qui est à la fois bizarrement un anthropologue, un expert en intelligence artificielle et un spécialiste de la formation des prix! On pourrait rajouter qu'il est encore essayiste, mais ça ne ferait que compliquer les choses! Bref, on ne sait trop quelle main serrer...
Toujours est-il que Jorion a acquis une certaine réputation, puisqu'il a été le seul apparemment à prévoir la crise des Subprimes... Mais ce n'est pas tout à fait exact, car il est au fond impossible de prédire l'avenir! Nous-même avions annoncé les violences (jaunes) de 2018, mais nous pensions qu'elles viendraient des Français d'origine étrangère... Or, ils ont été coiffés sur le poteau par les "Blancs", qui sont toujours plus prompts visiblement à réclamer leur part! "Les Visages pâles ont la langue fourchue!", c'est un lieu commun!
Mais, pareillement, si Jorion a bien vu une crise monétaire arriver, il ne considérait les Subprimes, comme il le dit lui-même, que comme un facteur parmi d'autres; ce qui ne discrédite pas sa perspicacité! Toujours est-il que le livre est très intéressant du moment qu'il parle d'économie, au point que nous avons d'abord cru à l'analyse d'un Américain, tant on pénètre profondément les événements qui ont mené à la crise! Mais le ciel se gâte définitivement, quand Jorion nous fait part de sa philosophie et de sa vision de l'avenir; là encore d'un façon si frappante que nous ne pouvons que répéter notre petite phrase: "Quand un scientifique pense, ce n'est jamais très bon!"
Cependant, l'athéisme, puisque c'est l'attitude de Jorion, a toujours été considéré comme plus sérieux que la foi, et il y a une raison très simple à cela! En effet, il semble beaucoup plus facile d'obéir à une règle, à un dogme, plutôt que "d'affronter le vent du dehors", c'est-à-dire de devoir se faire sa propre opinion, d'être tôt ou tard la proie du doute, face aux connaissances du monde ou à l'agressivité de ceux qui sont différents!
Un livre actuel montre bien le phénomène, c'est Inch'Allah, écrit sous la direction des journalistes Davet et Lhomme, aux Editions Fayard 2018. On y découvre qu'un département, la Seine-Saint-Denis, "s'islamise", parce que bon nombre de musulmans, se sentant rejetés par la société, veulent trouver non seulement une identité, mais surtout un refuge et ils tombent dans les bras de l'intégrisme, représenté par les salafistes!
A priori, ce serait comme se retrouver au café, mais le dogme ou la règle provoquent très vite l'exclusion et l'hostilité! C'est là toute sa faiblesse et même sa duperie, car la vérité, elle, ne doit pas avoir peur de la différence, de la connaissance: si elle est bien ce qu'elle prétend, elle n'a rien à craindre de l'opposition, qui elle s'usera dans son mensonge! Ce n'est pas un scientifique qui va me contredire! Comme un serpent qui mue, l'humanité se débarrasse avec le temps de tout ce qui n'est pas vrai!
Mais, dans le livre Inch'Allah, on voit malheureusement très vite la fausseté de l'islamisme, car par exemple des femmes voilées insultent celle qui se met à fumer, alors que c'est Ramadan (le mois de la charité!)! C'est la dictature de la règle, alors qu'on s'en sert d'abord comme d'un refuge! La moindre des choses serait de le reconnaître, afin de rester humble et de perdre toute agressivité; ce serait la route du courage! Toutefois, pour ce qui nous concerne, nous soupçonnons certaines femmes d'exprimer par leur voile le sentiment de leur supériorité! Ne disent-elles pas en substance aux autres: "Vous n'êtes pas du monde vrai! Vous êtes impurs et dans le brouillard! Un jour, vous disparaîtrez!"
Cependant, ce n'est pas seulement la religion qui peut devenir une ligne Maginot, c'est toute règle et toute loi! Il en va ainsi de la laïcité! La loi qui l'impose est bonne, mais elle aussi constitue une bannière ou un préau pour une armée! L'agressivité dont font preuve certains, dès qu'ils sentent que la loi est menacée, montre combien ils sont fragiles et atteints par la peur! D'une manière générale, toute colère, toute haine révèlent un déséquilibre, une position ambiguë, un égoïsme inavoué et incontrôlé; car, encore une fois, la vérité a tout son temps: comme elle touche à l'infini, il ne manquerait plus qu'elle s'effraie d'avoir perdu ses clefs!
Mais, pour en revenir au livre de Jorion, nous sommes d'accord avec son fil rouge, qui dit que, si les crises arrivent et en particulier celle de 2008, c'est parce que les financiers et les spéculateurs sont immatures et fraudeurs! Avec sa connaissance de l'économie, Jorion démontre magistralement que la plupart des théories sont dans l'erreur, telle la célèbre "main invisible" d'Adam Smith, qui voudrait que le marché se régule par lui-même!
En fait, Jorion nous explique que c'est la présence même des spéculateurs qui déséquilibre la planète financière et qui provoque non seulement des crises, mais aussi des flambées de prix, conduisant à des famines! La voracité des plus riches détruit la vie des plus pauvres et le livre aurait pu s'arrêter là, démonstration à l'appui, ce qui l'aurait rendu diablement efficace! Mais Jorion tient à nous présenter des solutions et cela passe par une définition de la conscience ou de la morale, dans le dernier quart de l'ouvrage, comme si après le poulet, on apportait du gibier!
Il faut bien du courage au lecteur, d'autant que jusque-là le texte est fort émaillé de termes techniques, ce qui demande une réelle attention! Mais allons-y, puisque c'était intéressant! Nous trouvons par exemple page 316, mais il faut dire que nous pataugeons déjà en plein marais et qu'il est facile d'y trouver n'importe quoi, ceci: "Les débuts de notre prise de conscience de la place qui est la nôtre au sein de ce monde furent caractérisés par notre déni de cette hostilité de la nature envers nous."
Non, nous ne pensons pas que les premiers hommes eussent eu le luxe de pouvoir dénier l'hostilité de la nature ("Y a un mammouth dehors, qui bouche l'entrée!" "Hein?") et si la spiritualité est apparue très tôt, c'est qu'elle est bien dès le départ l'apanage de la conscience, notamment parce que la mort a posé d'emblée la question du sens de la vie! Il est difficile d'imaginer l'"éveil" de la conscience, mais Jorion montre qu'il appartient à cette lignée d'humanistes, qui ne voient que la peur à l'origine de la religion et qui, retroussant leurs manches, écartent le candide croyant, afin de bâtir enfin le monde de demain, avec une vraie truelle et non plus avec des rêves! La foi devient muette devant tant de pragmatisme!
Cependant, c'est oublier les peintures pariétales, pour ne citer qu'elles, qui sont déjà de magnifiques œuvres d'art et qui témoignent que l'on peut croire d'abord par admiration, devant la beauté infinie de la nature; même si cette dernière reste un champ de batailles! Mais Jorion est un technicien, ce qui ne l'excuse pas, car un scientifique qui n'est pas sensible à la beauté est comme un artiste indifférent à la raison: tous deux sont de grands imbéciles!
Toujours est-il que juste un peu plus loin, Jorion rate le bus, ce qui fait qu'il va rejoindre le centre, de la banlieue, à pied! Autrement dit, il va "ramer" et perdre son temps à démonter des siphons ou à dénouer des ballons de baudruche! Nous lisons page 318: "Il ne s'agit pas pour lui (l'homme) d'infléchir des lois naturelles, mais de subvertir les conditions dans lesquelles elles opèrent lorsqu'elles sont laissées à elles-mêmes, en l'absence de sa propre interférence." Ouf! Cette phrase déjà nous laisse comme le chat à Gaston Lagaffe, quand il a couru après sa balle en caoutchouc!
Mais le problème, c'est bien d'infléchir en nous des lois naturelles, c'est ça le bus! C'est la domination, issue du règne animale, qui pousse les financiers à frauder et qui est donc à comprendre et à contrôler! Et bien entendu elle est en chacun de nous, ce que ne voit pas Jorion; dont l'idée essentielle est que le "mal" de la finance existe, parce qu'il n'a pas encore été rejoint et "domestiqué" par la civilisation, comme si la démocratie n'avaient pas baigné dès l'enfance les financiers eux-mêmes et qu'elle nous avait tous rendus gentils!
Au fond, le manque de Jorion se retrouve chez la plupart des scientifiques, qui ont une vision naïve de l'homme! Un bon exemple est celui de Freud, qui considérait notre bonheur comme relevant uniquement de notre histoire individuelle, alors que plus nous sommes libres et joyeux et plus nous devenons l'objet de la haine des autres, puisque a priori nous échappons à leur domination!
Pour connaître le cœur de l'homme, il n'y a rien de mieux que les artistes et en particulier les poètes: ils distinguent à travers les murs, ce sont des rayons X! Donc, nous avons envie de dire aux scientifiques: "Ecartez-vous, messieurs, ceci est une affaire de spécialistes! Mais si vous voulez une collaboration, voici ma carte! On reste en contact, bien entendu!
_ Pauvre con! va!
_ Messieurs, messieurs, où est votre flegme? la victoire de la raison sur la passion?
_ J'aurai ta peau, sale fumier! T'as compris! T'es mort!
_ Allez viens, Tommy, laisse cette ordure, elle n'en vaut pas la peine!"
Bonne ambiance! Mais, pour terminer, voici un feu d'artifice au frais de Jorion! Page 322:"Le dépassement de la nature par l'homme n'a pas encore eu lieu dans la sphère économique". Autrement dit, les financiers ne disposent pas de journaux! Ils n'ont pas été informés que certains, il y a bien longtemps, par leur sacrifice, ont montré toute la folie de la haine et du pouvoir! Quelques va-nu-pieds sans doute...; comme si la religion n'avait pas invité, la première, au courage contre la férocité de la nature! On reste pantois devant les œillères de l'expert en intelligence artificielle!
Même page: "L'homme est aujourd'hui démiurgique, créature créatrice, mais au sein même de la nature, non dans son extériorité, comme le serait au contraire un agent surnaturel." De là à dire que c'est plein de gros mots... et on pourrait continuer comme ça à chaque ligne!
Encore une autre pour la route, au hasard... Page 326: "Un nouveau modèle, non inscrit dans la nature avant l'homme, devra cependant être découvert, car même si l'on était disposé à tolérer la manière dont le modèle prévalant régit les individus, générant, d'une part, la richesse excessive, et, de l'autre, plus tragiquement, la misère et la mort, le sort qu'il impose à la planète entière est en tout cas intolérable, etc."
D'une manière générale, plus c'est compliqué et plus c'est suspect! Les efforts que l'on demande au lecteur, pour l'attirer dans un domaine spécifique, sont tels qu'il finit par dire: "Oui, oui, vous avez raison!", pressé qu'il est de rentrer chez lui! La vie n'est pas un Meccano!
La conclusion du livre est la suivante: "Lorsque l'homme aura réussi dans cette tâche (celle d'avoir extirpé de son sein la sauvagerie!), il sera devenu le moyen que la nature se sera donné de créer le Dieu qui jusqu'ici lui a tant fait défaut." Et toc! Prends ça dans les parties, amigo! Eh ouais, ça fait mal; mais t'es un dur maintenant! Un euro pour l'aveugle Jorion, avant que la colère ne nous monte au nez!
C'est dommage, car Jorion est du "bon côté"! Il dit bien que les financiers sont des margoulins et que le marché a remplacé la guerre; car il y est possible de donner libre cours à ses pulsions et de "tuer" un adversaire, de le détruire, en toute légalité, en toute impunité! Lloyd Blankfein, le patron de Goldman Sachs, n'est-il pas surnommé Blank the knife?
Mais il n'y a pas de rupture entre le "mal" des financiers et le nôtre! Nous agissons comme eux au quotidien, même si c'est sans doute à un degré moindre, parce que nous sommes plus pusillanimes peut-être! Mais, en tout cas, c'est à chacun de changer; ce n'est pas à la marée de l'intelligence d'atteindre enfin Wall Street!
Ceci étant, ne nous faisons aucune illusion! Nous n'entendrons jamais un financier dire: "Ah! mais c'était la domination qui nous menait... et nous allions vers une impasse! Pfff! Nous l'avons échappé belle!" Et tout le monde de rire de la méprise! "Ben tiens! reprendra notre financier, pour vous montrer notre bonne volonté, nous appellerons désormais le FMI le FDD: la fin de la domination! Hein? Qu'est-ce que vous en dites? Ce s'rait pas beau?"
Certes, nous aurions la larme à l'œil, mais cela n'arrivera jamais! Il faudra certainement à la finance ce qui a été nécessaire pour chaque activité humaine: une réglementation stricte, un code de la route, avec des sanctions de plus en plus en fortes! Le marché y perdra l'essentiel de son intérêt et il y aura, comme aujourd'hui, beaucoup d'hostilités; mais encore quelques coups de boutoir pareils à celui de 2008 et nous nous retrouverons comme dans les ruines de l'Europe d'après-guerre, à chercher parmi les gravats un peu de nourriture; de quoi museler toutes les réticences! (L'homme, apparemment, n'apprend pas autrement!)
Cependant, vive la Belgique, patrie de George Lemaître, mort évêque et inventeur du Big-Bang; ce qui fait de lui le vrai découvreur de l'expansion de l'Univers!
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On rigole!
- Le 14/09/2019
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Comme nous le disons sur la page d'accueil, très tôt nous avons été confronté à un monde que nous ne comprenions pas! Notre enfance fut une nuit pleine de douleurs et nous nous rappelons que certaines de nos remarques avaient le don de scandaliser! Ce n'était pas voulu, c'était le cœur qui parlait, mais il déclenchait une telle hostilité qu'il eut honte de lui-même et qu'il se recroquevilla! Il se trouvait pernicieux, condamnable et nous nous souvenons d'avoir entendu maintes fois: "Tu verras quand tu seras plus grand! Le monde est bien différent de ce que tu imagines! Si tu continues comme ça, tu ne feras pas long feu!"
Nous avons donc imaginé une sphère des adultes très compétente et d'une sagesse bien au-delà de nos capacités! Nous avons même développé un complexe, qui nous a tenu à distance du fonctionnement de la société; tel un homme refuse obstinément de prendre le volant, dans la crainte d'accidenter ses passagers! Les responsabilités étaient pour les gens sérieux, nullement pour nous, qui nous sentions l'âme d'un paria, d'un Intouchable, sans même savoir vraiment pourquoi!
Nous étions inadapté, un gaffeur, un maladroit et pourtant nous avions foi en nous; tellement la nature est la plus forte, car chacun bien entendu s'aime et cela vient encore de l'individualisation des espèces et de leur domination! Malgré les tempêtes, les coups, les humiliations de toutes sortes, une braise couvait, un diamant brillait sous la cendre et attendait son heure, et ceci est sans doute valable pour chaque être, ce qui laisse toujours espérer une renaissance!
Mais il fut donc normal que nous tournâmes d'abord, dans nos lectures, vers ceux qui ont raconté leur expérience, le fruit de leur pensée, avec art ou d'une façon romancée, car c'est encore le cœur qui parle! La philosophie et encore moins la psychologie n'ont jamais intéressé notre souffrance! Il nous fallait un langage simple, intime pour nous consoler et trouver notre chemin... Nous n'avions que faire de la science et de son universalité! Mais sans doute avons-nous chacun un état d'âme particulier, qui nous incline tel le vent fait gîter un bateau!
Pendant des années, nous avons fréquenté les bibliothèques et dévoré la littérature mondiale, ainsi qu' une moissonneuse batteuse! Nous avons englouti la française, de Villon à Saint-Ex, guère plus loin, de même qu'on déguste une limonade sous le soleil! Nous avons joui de la russe, comme la chaleur d'un rôti enchante le ventre! L'allemande nous a gravé à jamais! Le génie de l'anglaise donne parfois le vertige! Et si l'italienne, l'espagnole et la portugaise apparaissent moins riches, elles possèdent toutefois des fleurons exceptionnels! Mais ce n'est qu'un jugement rapide...
Quelques noms, loin d'être les plus gais, nous ont accompagné spécialement et dès le plus jeune âge: Dostoïevski ou Kafka entre autres! Leur flamboiement noir, que nous ne comprenions pas vraiment, nous réchauffait pourtant; nous trouvions dans ces univers sombres un écho du nôtre et bientôt des poètes sont devenus des amis, Baudelaire ou Nerval par exemple, tous deux de joyeux compagnons!
Pour nous, il s'agissait de trouver un sens à la vie, à nos sentiments, d'autant que nous avions l'impression d'être une espèce de tare, car autour le monde cavalait et semblait exactement savoir ce qu'il faisait; ce qui était justement le contraire de notre cas! Nous perdions notre temps, c'était sûr; mais de toute façon nous étions impropre aux manettes de la société! Une valise lourde, qu'il fallait traîner partout, voilà ce qui nous représentait! Cependant, il fut un jour où le pot de la littérature fut vide! Nous avions bien raclé le fond avec les auteurs grecs et latins; il n'était pas question de laisser de tels bons morceaux, mais ce qu'on écrit aujourd'hui nous a toujours paru suspect et notre époque est bien celle du steak haché au cheval!
Nous avons eu quarante ans, l'âge de la maturité, dit-on, quand nous nous sommes occupé de l'histoire! Nous étions en effet un peu plus présentable; notre faciès avait l'air moins débile, plus éveillé! Nous avions donc droit de faire un pas supplémentaire vers les choses sérieuses et la guerre, avec tous ses morts, ses pleurs et ses cris, en est une; on ne peut guère dire le contraire, même si ses causes, elles, sont plus farfelues! Mais n'anticipons pas!
Bien sûr, quand on s'intéresse à l'histoire, on n'en finit pas de démêler l'écheveau du passé et d'autres sciences ont leur mot à dire, notamment la physique. Il est bon de comprendre que notre Univers a quatorze milliards d'années et que nous sommes tous issus de créatures de cauchemars, même les filles! Ainsi, la vie et l'humanité n'apparaissent plus fixes, comme pourrait le laisser entendre notre quotidien, mais, au contraire, plus nous découvrons notre histoire et plus nous prenons conscience que nous sommes le fruit d'une construction, d'une recherche; la somme de toutes les expériences des hommes qui nous ont précédés!
Cela éclaire évidemment encore une fois notre psychologie, comment nous fonctionnons, mais surtout cela relativise tous les pouvoirs, toutes les autorités, tous les dogmes, toutes les déclarations péremptoires, tous les systèmes! L'histoire nous rend toute notre grandeur, car nous sommes des pionniers dans l'espace! Et nous cherchons toujours des solutions, car nous ne cessons d'évoluer, de nous adapter!
Nous comprenons alors peu à peu notre soif et que nous voulons essentiellement notre liberté, pour nous développer. C'est cette "poussée" qui est à l'origine de nos institutions et de nos gouvernements... Plus on s'informe et plus on prend de la hauteur et plus le destin des peuples apparaît aussi souple qu'un ruban! La sévérité des façades n'impose plus à l'échelle des étoiles! Au fond, "désacraliser" le monde des adultes, voilà peut-être l'apport le plus nourrissant de l'histoire!
Cependant, il ne s'agissait pas pour nous de "renverser", de transgresser, mais bien de nous civiliser et quand notre pays nous fut familier, nous nous préparâmes nous aussi à nous asseoir à la table de la société, à participer à sa conversation, à parler avec les notables, les responsables, d'argent et de politique, des sujets les plus rebutants, et bref à nous montrer sociable, pondéré, humain!
Dans le même temps, nous nous sommes naturellement rapproché de l'actualité, du "feu" des événements... Nous avons partagé les angoisses générales; nous avons eu le courage de regarder le montant de la dette; nous nous sommes intéressé aux élections et nous avons essayé de comprendre l'économie, avec l'humilité du pèlerin! Nous étions donc devenu un adulte, à cinquante ans! Mais mieux vaut tard que jamais, n'est-ce pas?
Dire qu'à ce moment-là les bras nous en sont tombés, c'est un euphémisme! S'il y a bien des gens qui sont irresponsables et qui ne savent pas ce qu'ils font, ce sont bien les adultes! La stupéfaction est allée croissante, et elle n'a pas fini de nous accompagner! C'est un désastre, n'en déplaise à ceux qui ont le pouvoir! C'est même pire que ça et on voit mal comment nettoyer ces écuries d'Augias, tant le mal est profond! Mais aux enfants il faut tout expliquer! Aux puissants et aux riches, il faut des exemples, des faits; même si cela ne va pas servir à grand-chose et si l'envie de leur "botter le train" reste omniprésente!
En l'occurrence, prenons Wall Street, fleuron du monde sérieux, et revenons sur la crise de 2008, que personnellement nous n'avons toujours pas digérée! Le gouvernement américain a "nationalisé" à tour de bras! Même si nos amis d'outre-Atlantique trouve que c'est un gros mot! La nurse Fed s'est empressée auprès des bébés vagissant de Wall Street! On a déroulé des lances socialistes et on a donc sauvé ces "messieurs", qui roulaient des mécaniques et qui crachaient leur chique sous leur chapeau de cowboy!
Evidemment, on a été dur et implacable avec les ménages, qui ne pouvaient pas rembourser leur crédit, car il faut leur apprendre à vivre! Toujours la même rengaine! Les leçons, c'est pour les autres, et quand Gordon Brown nationalise la Northern Rock, dont les clients paniquent, Wall Street accueille la nouvelle avec réprobation, car le courage encore, c'est pour les autres!
Mais ceci n'est qu'un hors d'œuvre... On parie sur tout! On joue en bourse la bonne santé d'un tel, le cancer d'un autre! On mise sur le vent, on fait courir des rumeurs! On se croit mature, car sur la table les billets verts défilent, parce que l'ambiance est lourde, que les nerfs sont sollicités! On voit les chiffres comme des étoiles; les diagrammes comme des altimètres; on est au sommet de la gravité! On brasse des milliards, on a le vertige, mais pas autant que les milliers d'individus qui meurent de faim, qui sont malades, qui pleurent, qui veulent boire, qui n'espèrent plus, qui fouillent les décharges!
On a le prétexte, la raison, l'excuse! On a le document! C'est le plus vieux des traders qui le ressort... Il est un peu poussièreux, mais voilà ce qu'il dit: " Plus il y aura de richesses et plus le plus grand nombre en profitera!" et c'est signé qui? Mickey! Ah oui, nous comprenons! On provoque même des famines, en voulant s'enrichir! Pauvre Amérique! pays du joujou et de l'inculture! et nous nous excusons auprès des quelques Poe, London, Melville et autres Kerouac! Où est l'esprit des morts de Normandie? Ah! Mais peut-être spécule-t-on déjà sur lui!
Passons à la politique, au pouvoir, l'autre pilier du monde adulte, après l'argent! On a le choix, mais allons au record, au champion, à Nicolas Sarkosy, le président le plus dépensier de la Cinquième République! Ici, les chiffres donnent le tournis! Quand ils gagnent en 2007, Nicolas et "Carlita" sont euphoriques et ils s'achètent des cadeaux! Des bijoux d'une valeur de 38 000€ pour elle et une montre de 46 000€ pour lui!
Evidemment, pour les plus de deux millions de personnes qui, en France, vivent dans des huttes insalubres et qui se chauffent encore à la tourbe, entendre ces montants ne peut que signifier que les dieux existent et qu'ils habitent un palais lointain, nommé Elysée!
Mais Nicolas est un visionnaire et sitôt installé, il augmente son salaire de président de 200%! On passe de 6 400 à 13 800€ par mois, nourri et blanchi! "Enculé!" lui criera un pêcheur du Guilvinec, qui avait les pieds sur Terre!
Cependant, Nicolas n'en a cure, car c'est son monde qui doit s'imposer! C'est bien simple, si on s'oppose à lui, c'est qu'on ne l'aime pas, qu'on est son ennemi, nullement parce qu'on est soi-même doué de raison! Et que la fête commence! Ici, c'est vide, ringard, trop fonctionnel; il n'y a même pas d'écrans plasma: qu'on en achète! Il faut de la joie, de la modernité, du rire, de la réussite! Que l'Elysée devienne une ruche! Que les véhicules soient massifs, comme aux States! Les avions présidentiels? Mais ils doivent figer les spectateurs, par leur puissance et leur beauté! Et le ticket de caisse devient comme une vague de "Jaws"!
Venez les gagnants de la chanson, du sport, de la télévision et des affaires! Envolons-nous les amis, pour encourager l'Equipe de France en Allemagne ou en Angleterre! Puis, nous nous féliciterons d'être ensemble, dans une "boîte", avec des bouteilles à 2 ou 3 000€! Qui paiera? Mais les perdants, les contribuables éteints!" "Ben quoi! s'écrie Nicolas, Chirac et Mitterrand faisaient pareil! Seulement moi, j'assume! J'me cache pas!"
En effet, car la dette, l'immonde dette française n'est pas une fatalité; elle n'est pas née pour faire fonctionner le pays! Elle vient d'abord du train de vie de nos dirigeants, de leur égoïsme et de leur vanité! Mitterrand se voit en pharaon moderne et il est à l'origine de monuments dédiés à la laideur, telles l'Arche de la Défense ou la Bibliothèque nationale! Le circuit de Magny-Court, abandonné par la F1, c'est encore lui!
Quant à Chirac, il pantouflait dans son palais, avant d'aller en vacances, au frais de l'Etat, sur une plage des Bahamas ou des Seychelles! Il y avait aussi ces valises pleines de billets, en provenance notamment du Gabon, qu'on ne savait plus où ranger! On en vient sans peine à penser que le vice, pour continuer à se satisfaire, a acheté la paix sociale et on comprend comment un déficit peut se creuser indéfiniment!
Mais, pour reprendre notre petite histoire, pourquoi nous sommes nous heurté si tôt au monde des adulte, sinon parce que nous le voyions tel qu'il était? Nous sentions confusément que quelque chose cloche... Que les grandes personnes prennent du plaisir, cela nous semblait une évidence! Mais pourquoi alors l'interdisent-elles à d'autres? Pourquoi Nicolas, qui s'est servi à pleines mains, fustige-t-il le pauvre en le traitant de parasite? De même, comment Wall Street peut se moquer de l'économie sociale française, alors que la bourse américaine vit en réalité en couches-culottes?
C'est évidemment l'hypocrisie qui permet ce tour de passe-passe! Mais, pendant des années, dans l'ombre nous n'avons pas perdu notre temps... Après bien des souffrances, nous avons découvert ceci: le véritable travail, c'est de devenir un être humain; ce n'est nullement favoriser sa domination, son pouvoir ou sa puissance! C'est lutter contre l'animal qui est en nous! C'est grandir, c'est d'atteindre la patience et la compréhension! Ainsi, nous pouvons dire vraiment que nous avons travaillé toute notre vie, même si nous n'avons pas de retraite! Et aujourd'hui, les gens de notre génération nous montrent qu'ils n'ont rien appris!
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On s'enchaîne!
- Le 07/09/2019
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Voilà la rentrée et c'est reparti pour une année! Mais pourquoi les sociétés vivent-elles comme une classe d'école? Ne sommes-nous pas perdus dans l'espace et n'allons-nous pas tous mourir? Pourquoi notre fonctionnement ne nous paraît-il pas absurde? Nous agissons comme s'il était la règle et même comme s'il nous amenait quelque part!
Ne devrions-nous pas plutôt considérer bravement notre situation et nous demander ce qui pourrait donner un sens à notre vie, ou à notre mort, ou à notre place dans l'Univers? Les hommes, dès le départ, ont inventé la spiritualité, car ils en comprenaient le besoin... Aujourd'hui, le système, débarrassé de toute foi, tourne à vide! Cela n'est pas une évidence pour le plus grand nombre, car nous nous aveuglons...
Macron veut nous dynamiser... Sarkosy voulait récompenser les entrepreneurs, ceux qui prennent des risques... C'est le même souci de pousser à l'action, mais si on ne désire pas supplanter les autres, ni s'enrichir, parce qu'on trouve cela dérisoire, on est totalement inadapté! Il est impossible dans ce cas de gravir les échelons, de réussir et de gagner de l'argent! On reste en marge et c'est inquiétant, car la subsistance demeure un problème...; mais au moins on ne perd pas de vue qu'on va mourir, on ne quitte pas le monde réel pour un tourbillon!
Car il faut bien un tourbillon, pour ne pas voir notre folie! En tout cas, nous nous enchaînons; nous nous enfermons dans un cadre scolaire; nous acceptons de reprendre chaque années nos devoirs et nos crayons... Nous repayons nos factures, nous nous bousculons de nouveau pour ceci et cela, nous avons nos fêtes, nous attendons les vacances, etc. Mais à quel moment nous voyons-nous entièrement, avec notre seule destinée? Apparemment, nous ne donnons jamais à notre individualité toute son étendue, toute sa grandeur, toute son importance!
Nous nous galvaudons, nous vivons serrés contre un mur; nous n'avons au fond aucune dignité! Nous restons des gamins, avec nos jouets, nos voitures, nos bijoux, nos maisons, notre argent! Nous paradons et c'est bien cela qui nous tient chaud et qui nous masque la mort! Nous faisons de la haute voltige, comme si nous luttions chaque jour contre la pesanteur, car la mort, elle, est une certitude; et ce combat perdu d'avance explique notre agitation, notre frénésie, notre énervement!
Un extraterrestre viendrait nous voir et il se demanderait: "Mais qu'est-ce qu'ils ont? Y a le feu quelque part? Ils n'ont pas assez à manger et ils courent pour trouver de la nourriture? Pourquoi n'essaient-ils pas de réfléchir?" Par peur d'abord, évidemment! Curieusement et paradoxalement, notre fonctionnement est à peu près le même que celui de l'intégrisme religieux... Nous disons paradoxalement car, bien entendu, la République ne voudrait surtout pas ressembler à une secte! Mais comment procèdent les fanatiques?
Ils établissent d'abord une règle, qu'ils disent venir de leur dieu. Puis, tout doit se soumettre à cette règle! C'est pourquoi ils se montrent violents à l'égard de tous ceux qui leur résistent; ce qui révèle que leur règle n'est pas vrai; car c'est la peur qui engendre la violence; la vérité, elle, a tout son temps!
Mais de même nos sociétés ont une cadence, qui éjecte tous ceux qui ne la suivent pas, qui n'y trouvent pas leur compte! Notre société n'a qu'un seul credo et c'est un mirage! Un mirage qui doit pourtant donner envie, car il doit tirer vers le haut, être entraînant! Nous allons nous expliquer là-dessus...
Certes, il faut des règles pour vivre en commun, mais elles étaient compréhensibles, acceptables tant que l'homme parlait de sa mort, regardait les étoiles, entretenait des liens avec les dieux; la règle n'était qu'un pont entre ce monde-ci et un autre (la survie exigeait aussi de l'ordre, comme encore maintenant: que ferions-nous sans police?)! Qu'il y eût plein d'erreurs, d'obscurantisme, de superstitions, cela s'entend! Mais aujourd'hui nos sociétés sont comme un poulet sans tête qui continue de courir! Il n'est donc pas étonnant qu'un certain nombre refuse à présent de poursuivre..., de recommencer une autre année!
En l'occurrence, nous parlons des gilets jaunes... Ils vont reprendre leur mouvement et leurs revendications ont de quoi donner le vertige: "Luttons contre le système, contre le réchauffement climatique, contre les taxes et le mépris des élites!" Nous en oublions certainement et on ne peut être efficace à viser autant de lièvres! Mais c'est un mal-être qui s'exprime, un manque... et il y a de quoi effectivement s'énerver et même jalouser!
Reprenons l'exemple de Sarkosy, puisque le terme bling-bling a été inventé pour lui! La société du clinquant attire inévitablement: c'est l'argent en veux-tu en voilà! C'est le luxe, ce sont les montres à dix ou vingt mille euros; ce sont les voyages, en jet notamment; les séjours de rêve; mais surtout c'est le pouvoir, la gloire; c'est briller comme une étoile! Oubliée la mort! Et tout ce qui traîne derrière est minable!
Qui n'a jamais soupiré après cette facilité? Qui n'a jamais senti son quotidien morne, au point de vouloir aussi serrer des mains, apparaître à la lumière, ressentir toute la valeur de ses avis? Qui n'a jamais regretté son existence laborieuse? Mais le prix à payer est exorbitant! Sarkosy n'a jamais cessé de puiser dans les caisses de l'Etat; il a pris à pleines mains de l'argent qui n'était pas à lui, mais à ceux que justement il haïssait, les médiocres! Pour ses fêtes, pour épater, pour ne pas être affecté par l'angoisse, la pauvreté, le doute; pour ne pas porter sa part de misère et de tristesse, il a trompé, menti, escroqué, écrasé, détruit! Ce sont des dizaines d'affaires qui suivent l'ancien président et qui sont comme les voix de tous ceux qu'il a méprisés!
Les gilets jaunes sont en partie un héritage de Sarkosy, autant parce qu'il a fait miroiter un monde enviable que par l'injustice dont il est à l'origine et dont on voudrait se venger... Le dédain des élites a sans doute véritablement commencé avec lui! Cependant, le destin de Sarkosy est tout tracé, car au fond, si la majorité accepte un fonctionnement aussi contraignant que celui d'un lycée, c'est encore parce qu'elle est hypocrite, qu'elle ne s'avoue pas ses motivations profondes et que celles-ci peuvent être satisfaites par le système! Quelles sont-elles?
Sarkosy a toujours dit qu'être président n'était qu'une étape, avant de devenir riche, ce qui semblait le but ultime. En fait, ce n'était là encore qu'une manière de se sentir supérieur, en piétinant le sommet élyséen, mais l'argent n'est jamais plus qu'un serviteur et c'est bien l'amour-propre ou la domination qui nous mène! Aujourd'hui, Sarkosy ne peut plus être président, ne serait-ce que parce qu'il a ruiné son parti l'UMP, ce qui a tout de même fini par dégoûter la plupart de ses partisans! Il est pourtant très à l'aise financièrement, en donnant notamment des conférences à 100 000 euros, mais la vérité se fait jour: Sarkosy a besoin d'occuper le devant de la scène; l'argent est secondaire; ce qu'il lui faut, c'est qu'on parle de lui, c'est qu'il parade et que sa personnalité s'impose encore et toujours!
Le scandale est donc maintenant nécessaire à Sarkosy, c'est son dernier recours, jusqu'à ce que celui-ci perde lui-même toute efficacité... A ce moment, Sarkosy devra enfin regarder la vie telle qu'elle est; la vie réelle; mais nous ne serons sans doute pas les témoins de cette rencontre... La mort est juste anecdotique dans nos sociétés... Cependant, la même logique anime le plus grand nombre... Il s'agit de se faire valoir, de montrer sa force, ou sa séduction... Cela n'est pas dit bien entendu et le système nous est très utile pour nous cacher!
A première vue, nous avons l'air grave, comme si Dieu nous avait confié la garde de la planète! Notre discours semble la raison même et notre modestie est tellement grande qu'elle se répand en échos à travers l'Univers! Nous pourrions faire une belle affiche publicitaire, pour le devoir et les responsabilités! Mais dès que nous rencontrons la différence et une liberté qui dépasse la nôtre, nous voilà pleins de haine, avec l'envie irrésistible de détruire! Envolée notre sagesse, qui était de toute façon factice, car nous sommes habités par le mensonge!
On veut monter et le système est fait pour ça! Aujourd'hui, des gilets jaunes reçoivent des menaces de mort, parce qu'ils troublent l'ordre, dérangent les ambitions; alors qu'ils réclament principalement un monde meilleur, plus juste! Mais combien d'individus ne sont pas dans leur rêves, comme des sardines dans l'huile? Combien ne s'accommodent-ils pas en définitive de leur situation, car ils ont un pouvoir qui est plus ou moins grand et ils y tiennent!
Nous avons parlé dans une chronique précédente de notre boucher, parti en cure pour dépression, et à notre grande surprise, le voilà de retour! Comment expliquer une guérison aussi miraculeuse? Sans doute que notre boucher a rencontré d'autres malades et il a été rassuré sur son état par celui infiniment plus grave des autres! Il en a été requinqué et tous les attributs de la virilité, du combattant sont là: notre ami était quasi chauve et il a de nouveau des cheveux (est-ce une moumoute ou a-t-on rabattu les ailes?)! De même, le torse réapparaît, avec ses poils et une chaîne en or... C'est le mâle des années 80!
Nous restons cependant dubitatif, quant à la suite des événements... Que se passera-t-il quand la fatigue va revenir, ou pire si le client ne suit pas le rythme, en demeurant rare? Car chacun doit s'ajuster entre ce qu'il veut et ce qu'il y a! Que deviendraient nos chroniques, si nous voulions les imposer; si nous étions gagné par la haine devant leur insuccès? Pourtant, il y en a beaucoup qui ne voient aucun inconvénient à haïr! Ils détestent ceux qui ne les admirent pas ou qui les gênent! C'est encore la domination qui réclame son dû! C'est la tyrannie qui fait sa loi! C'est l'égoïsme qui se sert! Il n'y a pas de scrupules, ni de honte! On se croirait dans une porcherie! La mort elle-même est soulagée de voir passer certains! Imaginez deux Sarkosy en France (il faudrait en tuer un et pas le moins connu!)!
Cependant, Macron a à cœur de sauver la planète, mais pourquoi? Pour la laisser à nos enfants? S'ils vivent comme nous, est-ce bien utile? Nous voulons dire que s'ils ne changent pas profondément de comportement, ils la détruiront de toute façon! Et puis poussons le raisonnement jusqu'au bout... Tout le monde connaît la fin de l'histoire... Le soleil deviendra une naine rouge et tout ce qu'aura bâti et pensé l'humanité disparaîtra, "sans que le reste de l'Univers s'en émeuve le moins du monde", pour reprendre l'état d'esprit du biologiste Jean Rostand, dans son livre L'homme!
C'est d'ailleurs un ouvrage que nous vous conseillons d'acquérir chez un bouquiniste, car il est tellement sec quant à notre condition et à notre avenir qu'il en devient comique! Bien sûr, on peut également rêver d'une colonisation planétaire dans des milliards d'années... Il faut toujours être prévoyant!
Nous sommes sans doute à une croisée des chemins... Nous avons voulu une société de confort, ennemie de la pauvreté, où chacun peut a priori se développer, et nous l'avons! Nous avons voulu nous débarrasser des dieux, pour être tout à fait libres, et nous les avons mis à bas! Le dogme à la maison... et c'est tant mieux! La liberté est nécessaire pour comprendre et faire des choix! Ce sont les interdictions qui empêchent de grandir!
Nous ne sommes pas officiellement en guerre non plus et nous devrions donc profiter du temps qui passe...; mais nous en sommes incapables! Nous n'arrivons pas à tenir debout! Le monde de la finance fraude; le pouvoir fraude, car ils ne savent pas vivre! Nous souffrons, comme si nous étions dans un état d'urgence permanent, alors que le ciel est bleu et serein!
La rentrée, c'est comme se glisser dans une boîte à chaussures et des milliers de gens n'ont pas d'argent pour échapper à leur quotidien! Comment vont-ils supporter cette angoisse? Des livres racontent très bien les dépenses et les dérives du pouvoir ou de la finance... On y parle de millions d'euros juste pour satisfaire un caprice! Les prix des repas, des vins abasourdissent! Le mépris des dirigeants écœure! Leur incompétence et leur impunité aussi! C'est comme lire les chroniques d'un autre monde, jusqu'au dégoût le plus profond! Et on les entend encore! Et ils pérorent toujours! Et ils donnent de nouveau des leçons! On saute sur une caisse de dynamite!
Cependant, le réflexe est toujours le même: plus la situation est difficile et plus les égoïsmes s'exacerbent! C'est d'ailleurs l'indicateur des orages! Et plus les égoïsmes sont durs et plus bien entendu la situation se tend! C'est un cercle vicieux qui nous mène à la catastrophe, à la violence déchaînée!
Quant à nous personnellement, nous préférons garder les yeux ouverts! Il n'est pas question que nous perdions notre lucidité par peur ou pour l'attrait du pouvoir! Notre vie, comme toutes celles qui existent, n'a pas de prix! Nous ne reviendrons pas et nous tenons à boire tout le suc!
Seul ce qui est vrai apaise et permet d'apaiser... Nous sommes même curieux du cours des choses, car l'infini palpite parfois devant nous! Notre sérénité ne cesse de grandir et la mort nous paraît de moins en moins effrayante... Mais, pour l'instant, comme nous l'avons dit, la société est pareil à un poulet qui court sans tête!
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Le dogme et le génie
- Le 07/09/2019
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Il s'appelait le village du dogme et il était très sévère! On n'y rigolait pas! Le chef et ses adjoints menaient les choses d'une main de fer! On disait: "Il faut faire ceci! Il faut faire cela!", "Vous devez vous habiller comme ceci et non comme cela!" Aujourd'hui, c'est repos, demain c'est travail!", Vous pouvez manger ça et ça, mais pas ça!"!
"Je ne veux voir que vos yeux!" martelait le chef! "Le pantalon là, il est pas assez court!" Le nez là-bas, il est trop long!", "Assis! Debout!", "C'est la parole, la règle, l'héritage!", "C'est le commandement! Si vous ne le respectez pas, vous aurez affaire à moi! Pire! vous goûterez les flammes de l'enfer!" Et le chef se tournait vers les enfants, qui reculaient de crainte!
"Quand vous tuez un animal, il faut lui trancher la gorge comme ceci! Le sang doit gicler comme cela! Après, vous pouvez le rôtir! C'est comme ça, c'est la règle! Et attention, pas de vin! D'ailleurs, qu'est-ce que j'entends? C'est pas de la musique que j'entends?
_ Non chef! hurla un adjoint. C'est un pigeon qui roucoule!
_ Bon, bon, mais ils sont quand même bruyants les pigeons, cette année! Tu en supprimeras quelques uns pour l'exemple!
_ Bien chef!
_ Les femmes là, vous êtes à droite, alors qu'il vous faut passer à gauche! C'est la règle, le dogme pour vos cervelles de moineau! Combien de fois ne l'ai-je pas répété?
_ Excusez-nous chef!
_ Ouais, ouais, excusez-nous, chef! Je sais que vous me prenez pour une bille!
_ Mais non!
_ Mais si! C'est le diable qui a inventé les femmes! Je vais vous mettre au pas, moi! C'est la règle, le commandement, l'héritage! Je veux vous entendre pleurer! Comme ça, je suis sûr que vous ne préparez pas un sale coup!
_ On est bonnes, chef! Vous nous jugez mal!
_ A propos de juger, examen de virginité cet après-midi! N'oubliez pas que vous êtes là pour le plaisir de l'homme! Je veux de la propreté, de la pureté, de l'humilité, de la modestie! Je ne veux pas qu'on se sente important et vaniteux! C'est moi, le chef, c'est moi qui commande; c'est moi qui sait! C'est moi, le maître! C'est moi le numéro un! Vu!
_ Oui, chef!
_ Le village du dogme, c'est comme une montre suisse, ou un moteur bien huilé! C'est aussi parfait qu'une enveloppe! C'est le commandement, l'héritage, la parole! Dehors, tout est grossièreté, saleté, impureté, infidélité! Dehors, c'est le chaos, la nuit, le mensonge et le péché!
_ Oui, chef!
_ Ah! et la prière ne l'oubliez pas! On déroule son tapis, on s'agenouille et on prie!
_ On déroule son tapis, on s'agenouille et on prie!
_ C'est ça! Vous vous sentirez mieux après! C'est un devoir! Malheur à celui ou celle qui ne le respectent pas! Je veux de la discipline; elle est comme un baume sur mes nerfs! C'est compris?
_ Oui, chef!"
Le chef se décida à rejoindre sa maison; il avait déjà assez parlé pour un lundi matin, mais soudain il se figea: une fleur avait poussé devant sa porte! C'était une jolie fleur, dorée, avec un liséré pourpre! On sentait qu'elle s'était fait toute belle, pour accueillir la rosée, mais le chef l'écrasa sans ménagement! Il n'aimait pas les fleurs et celle-ci particulièrement! La nature gênait l'ordre, pensait-il!
Peu après, le chef ressortit et de nouveau il s'arrêta: une autre fleur, pareille à la première, diffusait son parfum devant la porte! "Mais qu'est-ce que ça veut-dire?" se demanda le chef et encore une fois il piétina la fleur! Puis, il appela son adjoint: " Toi, tu vas prendre le désherbant et en répandre un peu partout! Ya des fleurs qui poussent çà et là, et je ne veux plus les voir! C'est le commandement, la parole, le texte quoi! C'est compris!
_ Oui, chef!
_ Et t'hésite pas sur les doses!
_ Et la planète, chef?
_ La quoi?
_ Oui, chef!"
Le lendemain, le chef mit le nez dehors de bonne heure et... il vit la fleur; elle était toujours là! "Bon sang de bon sang, ce n'est pas possible! Elle résiste au poison! Ah! C'est comme ça! Elle veut rigoler, je vais lui en donner, moi, de la rigolade! C'est le commandement, l'ordre qui va passer!" Le chef réapparut devant la fleur avec un lance-flammes! "Alors, on a peur, la fleur! On tremble! On fait dans sa culotte! Ah! Ah! J'peux être un peu vulgaire, on m'entend pas à cette heure-ci! Mais tiens prends-en plein la gueule!"
La flamme jaillit et la petite fleur disparut dans l'air brûlant! Il ne resta même pas sa tige noircie! Le chef respira un bon coup; c'était bon de se retrouver chez soi, et il recommença à donner des ordres, surtout aux femmes, et partout dans le village on entendait des oui, chef, oui, chef!
Mais le jour d'après, la fleur était revenue! L'heure était grave! Le chef avait réuni tout le monde! "On a un problème avec une fleur, commença-t-il. Il n'y a apparemment pas de moyens pour la détruire..., or, je soupçonne cette fleur d'être contre la règle, le commandement!
_ Oh! s'écria le village.
_ Aimez-vous le dogme?
_ Oui!
_ Je ne vous entends pas!
_ Oui!
_ La fleur est contre le dogme! Allez-vous la laissez faire?
_ Non!
_ A partir de maintenant, la fleur est notre ennemie! Il faut la tuer, quoiqu'il en coûte! C'est la règle!
_ Oui, oui!
_ Amenez le canon et chargez-le, à mort!
_ Oui, oui!"
On avait un gros canon et on le dirigea sur la fleur... "Attention chef, dit l'adjoint, va y avoir du recul!" Boum! Le canon tonna! "J'crois qu'on a tiré un peu haut, chef!" En effet, l'obus passa largement au-dessus de la fleur et même il dépassa les collines voisines! "Il est parti sur la ville de la République, chef!"
Comme il sortait de chez lui, le président de la République fut renversé par le souffle de l'explosion: le bâtiment d'à côté venait d'être pulvérisé! "Mais qu'est-ce...? s'écria le président. Aux armes! On attaque la république! Branle-bas de combat!"
La ville de la République était bien plus grosse que le village des dogmes, mais surtout elle avait une armée bien plus forte! Elle avait des chars, des avions, des sous-marins et des bombes atomiques! C'est bien simple, elle avait tellement de bombes qu'elle ne savait plus quoi en faire!
Le Conseil des ministres eut lieu aussitôt et l'Etat d'urgence fut proclamé! L'armée de la République, avec ses fabuleux moyens, se mit en marche et on savait que le "coup" venait du village des dogmes! Etaient-ils fous là-bas? En tout cas, on allait se défendre; on luttait pour survivre!
Le combat ne dura pas bien longtemps; il était par trop inégal et la moitié du village des dogmes fut transformée en ruines. Le président de la République descendit de son hélicoptère, car le chef du village brandissait un drapeau blanc! "Mais enfin pourquoi vous avez-nous attaqués? demanda le président.
_ C'est un erreur! cria le chef des dogmes, au milieu de la poussière et du bruit des engins.
_ Une erreur? Vous me la baillez belle! répondit le président qui avait des lettres.
_ C'est à cause de cette fleur! gémit le chef.
_ Quelle fleur?"
Le président tourna la tête et aperçut la petite fleur dorée: elle était là comme au premier jour!
"Comment t'appelles-tu? voulut savoir le président, qui s'adressa à la fleur.
_ Je suis le génie! répondit la fleur et soudain elle se mit à chanter:
"Allah est le créateur de toutes choses!
Si je n'aime pas les fleurs, je n'aime pas Allah!
Si je n'aime pas les nuages, je n'aime pas Allah!
Si je n'aime pas l'eau qui scintille, je n'aime pas Allah!
Si je n'aime pas le vent, je n'aime pas Allah!
Si je n'aime pas la femme qui rit au soleil, je n'aime pas Allah!
Si je n'aime pas la liberté, je n'aime pas Allah!
Si je n'aime pas l'imagination, je n'aime pas Allah!
Si j'aime le pouvoir, je n'aime pas Allah!
Si j'aime l'autorité, je n'aime pas Allah!
Si j'aime la dureté ou la violence, je n'aime pas Allah!
Si j'aime contrôler les autres, je n'aime pas Allah!
Allah est tout puissant et c'est pourquoi il aime la différence!"
Ah! Ah! Le président se mit à rire: "Eh bien, mon cher chef, vous n'avez pas à vous plaindre, elle est de votre côté! Je ne comprends pas votre folie! Mais si vous nous menacez de nouveau, nous serons forcés de répliquer!"
Le chef des dogmes rentra dans sa maison qui n'avait plus de toit. Il se jura qu'un jour il aurait et le génie et la République et qu'il les écraserait; parce que lui-même n'aimait pas Allah!
Le président, lui aussi, retrouva sa maison; mais sur le seuil il s'arrêta: la petite fleur dorée était devant lui! Hum! fit le président... Il regarda à droite, à gauche et comme il ne vit personne, il écrasa d'un coup sec le génie! "Excuse-moi la fleur, dit-il, mais je ne t'aime pas non plus!"
C'est égal, car le lendemain elle était de nouveau là!
(Si je ne regarde pas les photos de la semaine, je n'aime pas Allah!)
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Les yeux de Dieu
- Le 31/08/2019
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Nous venons de terminer le livre "Pourquoi les crises reviennent toujours", Editions Points, de Paul Krugman, prix Nobel d'économie 2008. Il est en effet intéressant et même nécessaire de connaître l'avis de la science sur la situation actuelle, car c'est comme coller son cerveau surchauffé à un pain de glace: cela redonne aux idées toute leur clarté!
La science, par définition, s'appuie sur la preuve et regarde sévèrement la passion, en faisant: "Tss! Tss!" D'ailleurs, Krugman donne rapidement le ton... Il dit page 11: "Toute vue "fondamentaliste" de la crise économique, qui voudrait que les économies n'aient que la punition qu'elles méritent, doit s'efforcer de dire pourquoi des économies très différentes furent précipiter dans la crise en l'espace de quelques mois." Bien joué, Krugman! C'est une réplique qui "sent son scientifique" à des kilomètres! C'est de la bonne vieille école du raisonnement! C'est de la méthodologie cru Château Lafite!
D'ailleurs, Krugman, comme tout chercheur qui se respecte, a un petit compte à régler avec tous ceux qui clouent encore des hiboux contre leur porte et qui se dressent fièrement dans l'album de l'obscurantisme religieux! C'est normal... Quand on a une caisse à outils et une formation, on est facilement irrité par le Quasimodo d'à côté, qui répare les fuites avec du chewing-gum!
Ainsi, notre auteur nous fait voir les crises économiques, comme un médecin légèrement méprisant son dispensaire, car avant lui l'hygiène la plus élémentaire n'était pas respectée! Les piques de l'économiste, si elles restent mesurées, n'en fleurissent pas moins çà et là et elles sont en bouquet à la fin! Nous lisons page 245: "La vraie rareté dans notre monde, n'est donc pas celle de la ressource, ni même de la vertu, mais celle de l'entendement!" Médaille d'or, la science! Médaille d'argent, la religion (ou ce qui en émane); médaille de bronze, la planète!
Puis, plus loin, nous trouvons encore: "Je pense pour ma part que les seuls obstacles structurels importants à la prospérité du monde sont les doctrines obsolètes qui encombrent l'esprit des hommes." Des noms! Nous voulons des noms!
On trouve tout de même chez Krugman, quelques perles, comme celle-ci, au sujet de la crise des Subprimes, page 213: "Dès lors, une autre vérité atroce se fit jour: la saisie n'est pas seulement une tragédie pour les propriétaires des maisons, c'est une très mauvaise affaire pour le prêteur." C'est même le pire, serait-on tenté de dire! Le prêteur risque de se retrouver sur la route, en compagnie de ceux qu'il a spoliés! C'est comme le Droit des sols qui s'empresse d'appeler le propriétaire d'un chantier, parce qu'un SDF y couche sur le froid du ciment! On voit qui est du côté de qui! Pauvre Madoff, on lui crachera encore dessus en enfer!
Mais que peut-on au juste retenir de ce livre? Que l'économie est une vraie science, que son objet a des réactions qui lui sont propres et qu'on ne peut donc pas le traiter au gré de ses humeurs? Sans doute, mais surtout Krugman nous rappelle combien notre niveau de vie est tributaire de l'économie et quelle catastrophe pourrait entraîner une crise financière! Ceci devrait être présent à l'esprit des gilets jaunes les plus radicaux et qui rêvent de bûchers grandioses, car on oublie trop souvent dans nos sociétés à quel point nous disposons de confort et de services! Il est facile de détruire ce qu'on n'a pas construit!
Cependant, le travail de Krugman nous montre encore une fois les limites de la science; comment elle passe en fin de compte à côté de l'élément essentiel, à savoir l'homme! Le scientifique reste un géomètre; c'est sa distance qui garantit son objectivité... et malheureusement aussi sa bêtise! Mais voici ce que dit encore Keynes, l'un des phares de l'économie moderne, page 54 dans ses Lettres à nos petits enfants, aux Editions Les liens qui libèrent: "Quatre facteurs détermineront le rythme de notre avancée jusqu'au bonheur économique qui est notre destination: notre aptitude à réguler la croissance démographique; notre détermination à éviter les guerres et les conflits intérieurs; notre volonté de confier à la science ce qui relève de la science; et le taux d'accumulation, fixé par la marge séparant notre production de notre consommation..."
Est-ce quelqu'un peut nous expliquer ce qu'est le bonheur économique? Est-ce à dire qu'avec un jus d'orange et une pelouse tondue, avant d'aller au travail, nous serons sages comme des images et que nous ne voudrons pas mépriser notre voisin? Mais c'est beau, hein? On dirait la station spatiale de 2001 Odyssée de l'espace, qui tourne sur une valse de Strauss! C'est le triomphe de la science, jusqu'à ce qu'un ordinateur devienne comme nous! "Ouvre la porte, Karl, s'il te plaît!
_ Je suis désolé, Dave, mais j'ai cru déceler chez vous une hostilité à l'égard de cette mission. Or, un super ordinateur de la génération Karl ne saurait échouer!
_ Ouvre la porte, Karl, je te prie!
_ Vous n'arriverez pas à ouvrir manuellement, Dave!"
Puis, plus loin, Dave commence à démonter l'ordinateur, qui sait qu'il va "mourir": "J'ai peur Dave! Le super ordinateur Karl voudrait vous chanter une petite chanson!
_ C'est ça, Karl, chante-nous une chanson!
_ Au clair de la lune..."
C'est retors comme un Hitchcock, mais avec la puissance de Kubrick! Cependant, Krugman et Keynes nous révèlent qu'ils ignorent au fond ce qui nous meut essentiellement et donc ce qui nous fait consommer au-delà de nos besoins les plus élémentaires! C'est la domination qui nous pousse à dépenser pour notre représentation sociale! C'est notre argent et nos biens qui montrent notre supériorité (qui nous protègent aussi!) et c'est sans fin! Il n'y a pas d'équilibre dans cette voie, comme nous le savons; ce qui fait que nous épuisons la planète!
Si nous commencions à prendre conscience de la domination et à vouloir la contrôler, il faudrait sans doute inventer une nouvelle science économique, car c'est le concept même de croissance qu'il serait nécessaire de reconsidérer... En tout cas, le sage, qui maîtrise sa domination, est bien plus apte à résister à une crise financière que le tyran, qui apaise son angoisse grâce à ses nombreux besoins et qui donc panique à l'idée même de moins consommer!
Cependant, nous retiendrons combien est importante l'économie pour assurer notre niveau de vie, car cela explique la formule américaine: "Too big to fail!", autrement dit: "Trop gros pour faire faillite!" C'est avec cette pensée que le gouvernement Bush a regardé en 2008 AIG et Goldman Sachs... L'écroulement de Lehman Brothers était somme toute limité, comme un immeuble dans un quartier; mais que se passerait-il si les bâtiments s'entraînaient les uns les autres dans leur chute? C'est pourquoi on a décidé de sauver les mastodontes et les gilets jaunes ont en partie raison: il existe deux traitements entre les riches et les pauvres, entre les puissants et les petits!
Au fond, les choses sont aussi simples qu'au premier jour, comme dans la nature où les animaux, normalement, ne s'attaquent pas à un plus gros qu'eux! On est intransigeant et dur avec le faible, car il n'a pas les moyens de se défendre; et on préserve le fort et même on se met sous son aile, pour pouvoir avancer et être protégé! Celui qui a le pouvoir est souvent impuni et s'il est condamné, parce que les faits sont avérés, il niera encore, il se drapera dans sa dignité ou parlera de complot! Il suffit de voir comment réagit la classe politique, quand l'un de ses membres est attaqué: on voit soudain une solidarité au-dessus des partis, une réaction extrêmement violente et une justice malmenée ou qui malheureusement cède elle-même à la corruption! La séparation des pouvoirs n'est pas aussi franche qu'on voudrait bien le croire et si nous ne nous trompons pas, c'est toujours le président de la République qui est encore le président du Conseil Supérieur de la Magistrature, qui est chargé de la nomination des juges et de leur promotion... On voit sans peine où le bât blesse!
Ce qui est plus surprenant, c'est l'apparente résignation du peuple américain devant les injustices dont il est victime! Trump continue à louer les vertus du libéralisme, alors que les puissants y prospèrent avec "un filet de sécurité"; tandis que le citoyen qui ne peut plus payer ses factures est voué à l'enfer! Le discours du pouvoir est comme une disque rayé, mais peut-être faut-il voir l'excitation, l'indignation française comme une spécificité et non seulement tel un défaut!
En effet, à notre connaissance, notre pays est le seul dans l'hémisphère nord à avoir absolument désacralisé le pouvoir; il l'a complètement détruit, pour mettre à sa place, tant que c'est possible, l'égalité! L'autorité n'a donc qu'une prise relative sur nous, ce qui explique peut-être notre indiscipline, mais aussi notre faiblesse, notre renoncement, comme en 40! Bien d'autres peuples sont plus persévérants et par là plus courageux que le nôtre, grâce à leur respect de l'ordre! On sait que les Allemands en la matière sont les maîtres, jusqu'au pire! Les Anglais situent leur reine au-dessus des turpitudes de la politique et elle est donc telle une référence céleste, qui permet le sacrifice! Les Belges et les Espagnols ont encore leur famille royale et les Italiens s'agitent autour du Vatican... Quant aux Américains, c'est à leur drapeau, à la patrie qu'ils ont dressé un autel!
Les Allemands nous ont déjà maintes fois traités de cochons, parce que nous ne respectons rien et il en ainsi parce que nous savons que le pouvoir amène forcément le vice; c'est un enseignement de notre histoire, ou peut-être est-ce une lucidité inhérente à notre caractère! Il est difficile d'y répondre, mais le fait est que nous ne sommes pas dupes, que notre indiscipline nous tient les yeux ouverts! Le néolibéralisme, comme on l'appelle, est mort en 2008 et nous sentons que les obsèques n'ont pas eu lieu, que la famille n'a pas été prévenue et que nous en supportons les conséquences! Nous souffrons du mépris d'un monde qui ne devrait plus être là et que l'on maintient en vie grâce à nos deniers: d'où la révolte!
Les peuples voisins gardent toujours un œil sur nous, à cause de notre réputation... et peut-être vont-ils eux aussi comprendre qu'on les "roule dans la farine"! Cependant, est-il possible, comme le font les gilets jaunes ou les altermondialistes, de vraiment définir un ennemi, un camp qui serait responsable de notre insatisfaction, de notre souffrance? Car que se passe-t-il au quotidien? Chacun n'essaye-t-il pas a priori de supplanter l'autre? La femme, même si elle attire à elle, ne fait pas autre chose, puisqu'elle s'impose par sa séduction!
Et si nous n'arrivons pas à dominer celui ou celle qui nous dérangent, nous avons recours à une arme parfaitement adaptée à la civilisation, c'est le mépris! Ce n'est pas un procédé violent, que pourrait condamner la loi, et pourtant il est plus destructeur qu'un coup de poing! Le dégoût que nous affichons doit rapetisser l'autre, lui faire croire qu'il est lui-même insignifiant, gênant, indésirable! C'est comme une morsure de serpent: le poison fait son œuvre, tue lentement, après bien des douleurs!
Et encore le dégoût est une réaction, que l'on peut voir comme un aveu d'impuissance, de la part de celui qui veut dominer; mais le silence, la plus complète indifférence! Elle est le mépris absolu, pourrait-on dire, car c'est comme si l'autre n'existait même pas, comme s'il n'avait aucun sentiment et donc sa peine cherche en vain sa source, sa raison! Celui qui tourne en rond, sans explications, se désagrège!
Le mépris est un mur; il se dresse vers l'espace et n'offre nulle prise! C'est un obstacle muet et infranchissable! Sa seule présence nous place dans une prison! Nous sommes en apparence libres, mais la blessure ne guérit pas! Ce qu'il faudrait, c'est effectivement la révolte! C'est de s'attaquer à l'auteur du mépris! C'est de l'anéantir; c'est de lui rendre la monnaie de sa pièce! C'est de lui faire mal comme il nous a fait mal! Douce vengeance! Mais cela servirait-il au fond à quelque chose? Que trouverait-on en définitive sous le mépris, si ce n'est la peur?
Quand on regarde les gens sur une place, que voyons-nous? Que la plupart sont habillés plus chaudement qu'il ne faudrait; pour se protéger des coups! Nous avons effectivement tous peur et cela devrait faire naître notre compassion... Pourtant, il y en a encore, dans cet ensemble, qui cherchent absolument à dominer, qui ne font pas un pas sans vouloir être le centre du monde! Mais celui qui "promène partout sa chambre" n'est-il pas le plus peureux de tous? N'est-ce pas la frayeur qui pousse à tout prévoir, à tout contrôler, à ne voir que soi?
Comprendre ainsi les hommes, c'est avoir les yeux de Dieu; ce qui n'est pas une raison non plus pour se laisser dévorer! De toute façon, l'égoïsme va à la facilité... Son hypocrisie et son impatience le font plein de fureur... L'affrontement est inévitable! Le mépris crée son propre anéantissement, car il ne faut pas qu'il compte sur la sagesse de son adversaire!
On ne peut pas prendre, sans jamais donner et nos sociétés à sens unique sont sans doute destinées à être balayées! La violence est injuste, mais elle est logique! Le sage peut s'attendre à compter les coups!
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Affolez la domination!
- Le 24/08/2019
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Macron prépare sa rentrée avec un thème qui lui est cher: il demande aux Français du courage et il stigmatise la renonciation, la lâcheté! Il s'appuie pour son message sur la commémoration du débarquement en Provence et il rappelle que la France a toujours su, aux heures graves, se rassembler et montrer le meilleur d'elle-même; ce qui est malheureusement faux, comme Vichy en témoigne!
Que les hommes soient valeureux face à une adversité qui les dépasse, cela est généralement vrai, car à cette occasion ils perdent leur égoïsme et retrouvent la solidarité; comme si le danger extrême les ramenait à la lucidité et même à une tranquillité d'esprit, en leur enlevant le souci du choix! L'homme est capable de se sublimer, c'est indéniable, mais ce n'est pas là une valeur typiquement française, et d'ailleurs on trouverait encore une France favorable à Vichy, nullement honteuse de la collaboration; car il y a des gens qui sont dans la totale impossibilité de se reconnaître des défauts, de se remettre en question, parce qu'ils sont leur propre idole et que la moindre brèche dans leur statue les renverserait!
L'individu équilibré est fort et il peut faire contrepoids à la critique avec ses qualités qu'il sait très réelles! Cependant, Macron a repris son dada, pourrait-on dire, car il a déjà reproché à certains de se plaindre plus que de raison ou de ne pas avoir le sens de l'effort, etc. Notre président bombe le torse avant la rentrée et "frappe le premier", car nous n'en sommes encore qu'à la mi-août, parce qu'il a peur au fond et qu'il sait que la situation est toujours aussi empoisonnée! Il appelle à une réconciliation du pays, au moment même où l'affaire de la mort de Steve est en train de s'obscurcir, comme au plus mauvais temps de nos gouvernements les plus sales! Sans préjuger de l'enquête, s'il y a vraiment eu une erreur, il eût été infiniment plus simple pour le pouvoir de punir les responsables, les officiers et d'expliquer leur manquement par des raisons humaines (surmenage, peur pour l'avenir, agressivité des jeunes, etc.)
Mais Macron sermonne la population, tel un père actif et exemplaire, et s'il a en partie raison, car bien des individus à la base se complaisent dans leur hypocrisie et leur égoïsme, cela veut-il dire pour autant qu'il puisse être vraiment crédible et persuasif? Ne pourrait-on pas se demander s'il n'est pas au contraire le fer de lance d'un monde qui n'existe plus et auquel lui seul apparemment continue de croire? N'exerce-t-il pas ses vertus véritables dans le vide? N'est-il pas comme une proue tranchante au milieu d'une mer abandonnée? Quel est l'idéal de notre président? Une France forte? Très bien, mais dans quel but?
Macron est sur le ring et c'est un bon boxeur, mais qui organise le championnat? Quelle valeur pourrait avoir la coupe ou la ceinture? Qu'est-ce qui pourrait motiver notre soutien au combattant Macron? Pourquoi nous rangerions-nous sous son drapeau? Il nous entraîne vers le haut, mais au sommet qu'il y a-t-il? Macron est naïf, car il n'a pas jugé le monde qu'il représente et dont il est issu, celui du pouvoir! Et on peut même parier que celui-ci se moque au fond de notre président, même s'il voit en lui un atout, un bon soldat! Pensez, un qui morigène les chômeurs, qui fustige les paresseux, les parasites; qui croit tellement à sa croisade qu'il masque la laideur, la véritable bassesse des puissants!
Oui, va soldat Macron! Va les secouer et pendant ce temps-là, on continuera de s'empiffrer et de mentir! Macron s'efforce de tenir en haleine et de dynamiser un public, devant un décor de théâtre, un monde faux, rempli de morts, car la lumière leur est odieuse, les terrifie même! S'il y en a qui manquent de courage, ce n'est pas à Pôle emploi qu'ils sont; c'est plutôt dans les hautes sphères; c'est là que gît la lâcheté, la pauvreté d'âme... et la folie! Tant que nous n'aurons pas une vision claire des choses, il nous sera impossible de trouver un idéal et de donner le meilleur de nous-mêmes... La source est pourrie et nous refusons de boire!
Mais ce qui fait apparemment bouger la France et notamment baisser le nombre de chômeurs, c'est encore la peur et la sanction... On accepte un travail car un ultimatum est posé, on risque d'être privé de droits, mais ce n'est pas l'œuvre de la lumière; le souffle qui semble animer Macron n'y est pour rien! C'est encore cette vieille baguette qu'un professeur en blouse grise ressort de l'estrade, avant de la manier avec dextérité, nullement un espoir vrai, une vérité profonde, un enthousiasme à toute épreuve!
D'ailleurs Macron s'est empâté... Ses traits sont plus épais... L'âge? Peut-être... Mais il se fatigue aussi et doit manger plus... Il y a encore une autre raison, c'est qu'il est préparé par le "camp des morts", par des lobbies sans scrupules, qui lui murmurent en lui massant le dos: "Vas-y cogne plus dur! Te fais pas de mouron, ils savent encaisser! Ce sont des pleurnicheurs qui guettent ta moindre faiblesse! Ils profitent de toi, Mac, sois en certain! Comment te sens-tu? Et ta cheville?" Ainsi notre président tient-il à apparaître plus massif, plus lourd, et il puise sa légitimité dans le souvenir des victimes de la guerre, dans l'exemple des héros, ainsi que le faisait Hollande, avec une extrême gravité, ce qui ne correspondait pas à son personnage tout en rondeur; mais on se rassure comme on peu!
En face, on célèbre et on se recueille aussi, mais c'est à la mémoire de Steve, qui est devenu un symbole! On allume des bougies, on laisse des fleurs et des messages... On se croit noble et humain, mais c'est surtout sur soi qu'on s'apitoie! L'égoïsme ici aussi se nourrit de la mort: il devient responsable, il croit être mûr, il prend le masque de la sagesse et malheur à celui qui lui conteste cette dignité! On est jeune encore... On est comme des madeleines, on pleure avec néanmoins de petits crocs d'acier! Derrière le minois plein de componction, il y a la belette! On ne connaît pas les chemins de l'humilité, qui passent par les déserts de l'abandon! En tout cas, on est prêt à combattre les forces de l'ordre: il suffira de dire face à la masse sombre des uniformes: "Pour Steve!" et on sera transcendé et on déferlera!
Derrière ces jeunes, il y a également des morts, des spectres, qui ne sont pas en cravates, mais en jean poisseux! Ceux-là aussi sont figés et ne pensent qu'à eux! Ceux-là aussi veulent le pouvoir, mais dans leur monde, celui du gravât et de la techno! Ce n'est pas non plus une direction à suivre; les apparences sont trompeuses; ce n'est pas parce que c'est pauvre et sale que c'est honnête, ouvert, bon, lumineux et vrai! On cherche en vain vers qui se tourner... On voudrait de la joie, une véritable joie! On n'a pas envie de la violence, elle ne sera pas juste de toute façon! Ceux qui vont vers l'affrontement se trompent d'abord eux-mêmes, mais ceci dit, où trouver de l'espoir?
Pour essayer de répondre à cette question, sans doute serait-il nécessaire de revoir l'humanité comme quelque chose de vivant, qui aurait ses antennes et qui chercherait un chemin de vie! Car les hommes découvrent leur monde, même s'ils font croire qu'il a toujours eu cette allure et que c'est normal! Demandons-nous par exemple pourquoi il y eut la guerre de 14... Les spécialistes s'interrogent encore, car la situation était paradoxalement au beau fixe! L'Ancien Régime, avec tous ses abus, était loin derrière nous; même si l'Allemagne ou la Russie, par exemple, n'étaient pas encore des démocraties... Mais la science et l'économie montraient la voie; la prospérité s'installait, la pauvreté diminuait; la mer était belle et la visibilité parfaite! Mais soudain ou très vite l'horizon s'est assombri; la tempête a été là, provoquant des millions de morts! Bien sûr, il y a eu l'engrenage des alliances, mais pourquoi un tel emballement?
Et si les hommes avaient eu peur de se voir tels qu'ils sont? Et si la paix leur avait tendu un miroir? Car c'est toujours le même problème: nous allons tous mourir et qu'est-ce que nous faisons là? L'étrangeté de notre situation, le vide qu'elle crée, la liberté même qui en découle génèrent forcément de l'angoisse, de l'anxiété, et nous savons que dans ce cas nous avons d'abord recours à l'instinct, c'est-à-dire à la domination; et la guerre, c'est la domination absolue! Avec la défense du territoire, nous retrouvions une voie connue et donc tous à Berlin! Ce qui fut imprévu, c'est le carnage!
Cependant, au commencement, les guerriers et les prêtres tenaient le peuple; les premiers représentaient la force; les seconds répondaient aux questions! Le dogme religieux était un garde-fou, et il l'est encore dans de nombreux pays, ce qui fait qu'il est capable d'une violence extraordinaire, car s'il cède, s'il s'ouvre, c'est tout le monde extérieur qui s'engouffre, qui déferle, et même qui anéantit, tant les peurs sont grandes, tant le monde en général est lui-même chaotique! Le dogme, c'est l'ordre et la sécurité; mais c'est aussi une fermeture, un frein au développement de chacun, quoiqu'il reste un guide; et c'est même encore une hypocrisie, car les prêtres, les représentants du culte ont le pouvoir! C'est d'ailleurs ce dernier élément qui a mené à la laïcité en Occident; le culte a été associé à l'injustice de la noblesse!
Mais face à nos peurs, donc nous dominons; nous nous raccrochons en fin de compte à notre origine animale, et notre domination est le plus souvent dirigée contre ce qui nous effraie le plus: nous voulons dominer ce qui nous échappe ou semble nous faire obstacle! Chez les financiers, il y a une peur foncière de l'insécurité, d'où le besoin de gagner toujours plus d'argent! C'est comme une maladie qui ne guérit pas, d'autant que le marché devient de plus en plus virtuel! On est au sommet, mais au sommet de quoi? On domine la planète, mais c'est quasiment impalpable; c'est infiniment moins tangible que la domination de la force... C'est même quasiment du vent, car on fraude, on sait qu'on ne joue pas avec les règles, qu'on est au fond un margoulin; mais c'est plus fort que soi... Les chiffres, on veut les voir monter; on voudrait s'en nourrir, s'en abreuver; car dehors il fait froid et nuit... L'espace sidérale est silencieux, et les marchés, c'est comme une course de voitures!
Pour Macron, l'ennemi, c'est les chômeurs; c'est toute cette France pesante, défaitiste, violente même, qui empêche les beaux projets, la belle dynamique! C'est une France incompréhensible pour Macron, qui est pourtant le seul à tenir tête à Trump ou à se battre véritablement pour l'écologie! Nous l'avons déjà dit, notre président est plus naïf que méchant... On est loin des turpitudes de Sarkosy! La vieille République est morte, souhaitons-le!
En face, l'ennemi c'est Macron! On nourrit une véritable haine à son égard, par peur fondamentalement! Car c'est le monde que représente le président qui est en cause... Le gilet jaune fait un complexe; il se sent méprisé par une sphère qu'il juge plus cultivée, plus intelligente que lui, d'où son arrogance, son défi! Mais c'est aussi le résultat de toute la morgue et de toute la folie de la planète financière!
Pour d'autres encore, le problème, c'est les étrangers! Il faudrait tous les prendre et les renvoyer chez eux! Et on serait de nouveau enfin tous chez nous! On y verrait plus clair! Ce serait comme avant! Avant quoi? On n'en a pas conscience, mais on rêve d'une époque mythique, peut-être liée à l'enfance, à un état dépourvu de responsabilités! Evoluer est forcément difficile!
Et si la chose qui blesse était finalement la domination elle-même! Et si lutter contre elle était la solution, puisque c'est elle qui nous empêche de devenir des êtres humains, qui nous enferme, qui nous aveugle? Si nous avons une conscience, c'est pour être libre et créer; cessons de copier l'animal!
Imaginez l'attente à la boulangerie, avec aux murs des préceptes, comme dans certaines banques et grandes entreprises... On pourrait lire par exemple: "Ne pressez pas l'autre, il a droit à tout votre respect!" "L'autre est unique tout comme vous!" "Si l'impatience vous gagne, montrez-vous curieux! Regardez les gâteaux, la serveuse... Qui est fatigué, qui est vieux, timide, beau, fort?" "Quittez la bulle de votre égoïsme! Osez ouvrir les yeux! Découvrez la réalité! Respirez!" Une figure demanderait: "Vous me voyez? Est-ce que j'ai une verrue sur le nez? Non? Oui? Non! Je n'en ai pas! Détendez-vous!"
Ainsi, la domination commencerait à prendre corps, elle serait montrée du doigt, et ce serait un vrai code de la route qu'on lui soumettrait! Elle serait sur la sellette! Mais il y a un autre jeu bien plus amusant, pour les candidats au monde de demain!
Avec un peu d'expérience, quand on commence à se détacher de sa propre domination, il est possible de la voir chez les autres, avec tous ses degrés; comme dans la queue à la boulangerie, dès qu'on fait preuve de patience, tous ceux qui sont à cran apparaissent nettement!
Ainsi, ces deux hommes-là, quasiment endimanchés et qui parlent fort au milieu de la rue, ils n'ont au vrai rien à se dire: ils posent, ils attendent qu'on les regarde, qu'on les considère, qu'on leur donne de l'importance! Et cette femme-là, qui discute si vivement avec son amie... Ne soyez pas dupes, elle aussi veut de l'admiration et sentir votre désir! Dans les deux cas, passez superbement! Montrez une totale indifférence! Affolez la domination! Sans dominés, elle est perdue! Elle se dégonfle, elle n'est que du vent!
Vous serez alors le souffle de la vérité! Et c'est bien la seule chose qui donne vraiment de l'espoir! Le monde qui vous entoure paraît savoir, être équilibré, normal, important, responsable? Billevesées! Calembredaines! Farces! Les nuages sont plus sérieux!
A quoi bon une vie factice? La domination est le royaume des morts, des paralysés, des peureux! Ils vous haïront, car vous n'êtes pas un dominé; mais au moins vous vous serez donné les moyens d'être vraiment heureux!
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On écrase le petit!
- Le 17/08/2019
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Nous regardons notre banquier couper avec ses ciseaux notre carte bancaire... C'était il y a longtemps! A l'époque, nous étions très jeune et nous suivions un gars plus mûr, pour apprendre et parce que nous étions perdu! Nous étions à la recherche de nous-même et aussi de la vérité; c'était le début d'une longue quête et notre cerveau était encore bien confus!
Notre compagnon nous avait entraîné dans une affaire de restauration rapide, parce qu'il était à l'origine cuisinier... Notre duo avait acquis un camion de frites et avait même obtenu un prêt! Pour notre part, nous avions l'impression d'être dans un mauvais rêve... Tout nous semblait une corvée et nous n'avions aucun goût pour cette activité! Nous étions au fond très malheureux et très tourmenté! Notre rapport à l'argent était dans le même brouillard et nos dépenses dépassaient largement nos moyens!
Il s'agissait avant tout de ressentir un peu de bonheur, car notre duo était sale, misérable même et vivait dans le camion. L'hiver, la condensation s'égouttait du toit et mouillait nos sacs de couchage! Le sol était graisseux et le client rare! Notre compagnon n'était pas plus doué que nous pour le commerce... C'était au fond un rêveur et il avait l'art de se mettre tout le monde à dos! Le camion allait de galère en galère et ses passagers ne cherchaient qu'à s'évader, notamment devant une bonne table, dans un endroit chaud! Mais rapidement l'argent s'en allait et notre banquier a donc mis fin à notre folie!
Mais même ainsi il nous a fallu des années, pour comprendre la leçon! C'est l'angoisse qui nous a conduit à la rigueur budgétaire! Nous ne voulions plus des relevés frappant comme la foudre, ni des distributeurs refusant notre retrait! Même les frais bancaires, suite à une défaillance, nous semblaient insupportables! Patiemment, nous nous sommes mis à compter et cela allait de pair, bien entendu, avec notre apaisement général, car il est vain d'espérer se régler si on reste tourmenté!
Mais aujourd'hui nous pouvons remercier notre banque... Nous connaissons la règle; c'est celle des chiffres: un euro, c'est un euro! C'était cela le trésor, la grande qualité, la sagesse de notre banquier et nous sommes maintenant à sa hauteur! Ouf! Ce fut dur, mais ne nous ne boudons pas notre plaisir, notre tranquillité d'esprit!
Pourtant, quelque chose cloche... Nous avons dû mûrir plus qu'il n'était nécessaire, car nous découvrons avec horreur et dégoût que les banques elles-mêmes ignorent la règle, quoiqu'elles l'imposent aux petits sans pitié! Nous ouvrons les yeux sur un monde encore plus pauvre et misérable que notre camion de frites, car il est voleur, menteur, lâche et arrogant!
Plus nous regardons les banques et la finance, ce qui revient encore à considérer les gouvernements et leur politique, puisque le pouvoir lie nécessairement et à loisir ces deux pôles, plus nous plongeons dans un abîme et désespérons de la nature humaine! Le puissant écrase le faible, mais lui se protège! Il commande, il fait la leçon, mais lui ne sait pas se conduire et il enfreint les règles! Le petit doit tenir dans son enclos, quand le puissant piétine toutes les interdictions! Ceux qui actuellement sont les maîtres vivent malhonnêtement et leur domination est donc illégitime!
Mais efforçons-nous d'abord de prendre de la hauteur, pour mieux voir le cours des choses... Après la guerre, l'Europe est à reconstruire... On relance l'économie et le "vieux monde" se solidifie, se refroidit pourrait-on dire, notamment grâce à des accords commerciaux, car il n'est plus question de contester des frontières, ni d'envahir son voisin!
En 68, une génération, qui n'a pas connu la guerre, réclame une totale liberté: c'est le début de la société de consommation telle que nous la connaissons! C'est le monde moderne qui apparaît, avec deux idéologies qui s'affrontent: le libéralisme et le communisme et sur le terrain, cela donne la guerre froide.
En 81, la gauche repasse pour la première fois au pouvoir depuis la guerre et ses valeurs sont encore fortes, puisque des banques et de grandes entreprises sont nationalisées! Mais le gouvernement, durant son mandat, apprend que la justice sociale demande une économie forte et la droite plus tard, avec l'alternance, comprendra qu'un pays dynamique est en paix avec lui-même et qu'on ne peut donc pas balayer les acquis sociaux!
En fait, c'est un libéralisme contrôlé, raisonné, qui devient la seule idéologie possible, car il permet a priori à chacun de se développer. Le communisme, qui voudrait une chance égale pour tous, ne peut pas échapper à la tyrannie et à la corruption, car il lutte de front contre la nature humaine. Primitivement, les hommes ont besoin de dominer et de se sentir supérieurs les uns aux autres, et on ne peut pas changer par la force l'instinct, quoiqu'il soit possible de le faire évoluer. C'est donc le libéralisme qui s'étend, quand l'Empire soviétique s'écroule! C'est la liberté et l'argent qui sont encore les moins mauvaises voies! (Notez qu'aux dernières élections présidentielles, en France, disparaissent les partis!)
Le vingt-et-unième siècle devait consacrer cette façon de vivre, or deux coups viennent la mettre à bas! Le 11 septembre 2001, les Twin Towers sont pulvérisées! Le capitalisme est frappé au cœur, par le terrorisme islamiste, qui montre le pire dont est capable le dogme, car lui aussi est sujet à la domination! S'il ne contrôle pas, il détruit! L'existence de la conscience devient absurde... Le deuxième coup est la crise de 2008, celle des Subprimes, durant laquelle les gouvernements vont avoir une sorte d'"action communiste" auprès des banques; d'abord pour éviter la panique de la rue, mais aussi pour se sauver eux-mêmes, car c'est tout le système qui est menacé!
Le résultat, c'est que les banquiers ont été préservés et qu'ils n'ont pas éprouvé toutes les conséquences de leurs erreurs! Ils ont donc gardé leurs illusions et la leçon qui dit que un dollar, c'est un dollar n'a pas été assimilée! Il eût fallu les traiter comme les petits, pour espérer les voir changer!
Cependant, si l'idéologie libérale continue à vanter ses qualités, c'est en réalité un fantôme, un mort-vivant qui s'adresse à nous! Incapable de se maintenir, le système eût dû disparaître! Le monde de la finance n'est plus qu'un spectre qui, s'il continue de fonctionner, ne peut plus être crédible, même si sa voix est celle excitée de Trump!
A la place des tours puissantes des banques, il devrait y avoir un chantier abandonné, envahi par les herbes, avec le panneau rouillé d'une cité radieuse, qu'on n'aurait pas pu finir, faute de moyens! Mais le décor du pouvoir est resté en place! Sa vitrine est toujours impeccable et son message dit encore: "Nous sommes responsables! Nous sommes des gens sérieux et sages et c'est pourquoi nous dirigeons! C'est nous qui comprenons la vie et lui donnons un sens!" Mais des prisonniers purgeant de longues peines auraient l'air moins menteurs!
Car il ne faudrait surtout pas croire que la crise de 2008 fût accidentelle! Tout au contraire, elle est le fruit logique d'un comportement et comme celui-ci n'a pas évolué, il faut s'attendre à d'autres catastrophes! Il n'y a pas de "mondialisation heureuse", car en vérité la fraude est nécessaire aux banquiers! Ils ne peuvent vivre sans elle, puisque leur joie est de dominer!
Répétons-le, même au risque de fatiguer, mais la domination nous vient du règne animal, où elle est inhérente à l'individualisation des espèces! Aussi l'homme qui ne fait que dominer vit-il comme un animal! Mais là n'est pas le plus grave!
Du fait de notre conscience, nous découvrons notre condition dans l'Univers et nous ne pouvons pas ne pas être sujets à l'angoisse, comme toute créature face à la nouveauté! En fait, chaque jour, nous devons avoir le sentiment d'un progrès, sinon nous perdons le sens de notre valeur et nous devenons la proie de l'anxiété! C'est le chemin de la dépression!
Mais si c'est la domination qui assure notre équilibre, il nous faut donc dominer coûte que coûte et cela ne peut que conduire à la tyrannie! Des parents écraseront leurs enfants et des marginaux feront même souffrir leurs chiens! Mais, chez les banquiers, la domination se mesure bien entendu à l'aune des bénéfices! Ce sont eux qui sont synonymes de victoires! Mais comment les multiplier, avec toutes ces réglementations, quand le vide de nos vies nous talonne?
On va donc chercher à s'enrichir le plus vite possible... et on crée par exemple les Subprimes! On sait qu'au fond c'est malhonnête et qu'on va finir par mettre à genoux le "pauvre type" que l'on a devant soi; mais il y a l'appât du gain et surtout le pouvoir qu'il procure! Pour se faire rembourser tout aussi rapidement, on met les créances en bourse; ça pue à des kilomètres, mais c'est juteux! On n'attrape pas les diamants parmi les primevères, mais on envoie des gars dans la boue!
Pour les vendre, on habille les créances et on a recours à des doigts de fées, à des cerveaux, à des magiciens de la finance! Il faut séduire; il faut que le gogo se sente sérieux, de la partie! Il faut qu'il se croie l'égal des plus grands, à la hauteur de l'Oncle Sam! On vante le produit d'un côté et on le brade de l'autre! On manipule les marchés, ainsi que des voyous au coin de la rue! On est les maîtres du monde, le gogo également et l'angoisse est vaincue! On sable le champagne, en rigolant d'elle; alors qu'elle arrive tel un ouragan et qu'elle détruit tout, comme un château de cartes! On appelle au secours, car au fond on n'est rien qu'un bébé!
La fraude est nécessaire à la domination de l'argent, voilà la leçon de 2008 que les gouvernements ont étouffée! En février 2019, UBS est condamnée par la France à une amende record de près de quatre milliards! La banque suisse a fait appel bien entendu, mais elle avait organisé tout un réseau permettant l'évasion fiscale: c'est le fameux "carnet du lait", qui considère que l'on peut traire notre pays! (Presque tous les anciens joueurs de football de 98 sont impliqués... La méthode de corruption est la suivante: la banque organise un événement, on s'y détend, on y fait connaissance et on finit par parler de la santé du compte!)
Ce qu'on voit est superficiel et la partie la plus sombre, la plus monstrueuse, c'est la finance offshore, qui, une fois n'est pas coutume, montre quasiment la France comme le village d'Astérix, entouré par les Romains! Nous agaçons les Américains par notre réglementation, mais nous essayons de ne pas devenir des fauves!
Cependant, la finance offshore, qui gave les banquiers des pays riches, est comme un coup de fusil que nous nous tirons dans le pied! Notamment, nous luttons contre l'immigration intensive, car nous voulons garder le sentiment d'être chez nous, mais c'est la finance offshore qui empêche les pays pauvres de se structurer et d'offrir un avenir à leurs habitants! Le Nord exploite le Sud sans lui payer d'impôts, grâce à ses montages financiers occultes! Il y favorise aussi une élite corrompue, qui le protège et qui plombe la démocratie!
Le puissant se voit finalement triomphant et intouchable, quand le petit se dit qu'il est le seul à être mené à la baguette! Face à la taxe supplémentaire, il pense non sans raison que c'est lui qui paye les erreurs des riches! La domination de la force se réveille au tam-tam de l'injustice! Le sans-culotte moderne prend du service, d'autant que nous sommes menés par des imposteurs, ce qui est dangereux pour la survie de tous!
Le gouvernement de Macron se veut irréprochable, comme celui de Hollande, mais c'est trop tard! On ne croit plus le pouvoir! On se demande seulement comment le renverser! Pour l'instant, les forces de l'ordre contiennent le peuple, mais des incidents, comme celui qui a causé la mort de Steve, trahissent une exaspération, une perte de lucidité dans les rangs de la police!
Evidemment, la domination de la force n'a pas de véritables solutions pour le futur et les revendications des gilets jaunes semblent bien fades, bien artificielles... C'est la domination elle-même qui est à comprendre et à remettre en question... C'est la spiritualité et la sagesse qui sont la solution, mais même les élites en sont à des années-lumière!
Elles ne reconnaissent rien! Elles espèrent toujours plus de réussite et plus d'argent! Elles nient la réalité, qui pourtant a pris la forme du chaos! Il suffirait que certains s'amendent, s'ouvrent, pour que le cauchemar s'arrête et qu'on se regarde de nouveau comme des êtres humains! Il faudrait la reconnaissance d'une faute, pour redonner du respect à ceux qui souffrent! Mais l'histoire nous montre que c'est son mépris qui condamne un pouvoir...
Se contempler, c'est fini! La folie de l'amour-propre ne fera pas le poids face à celle de la violence! L'immaturité des "joueurs de tennis" va voler en éclats!
(Nous vous invitons toujours à regarder les photos de la semaine, car plus vous vous confierez à la beauté et plus elle vous apaisera; c'est une amie!)
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De la catastrophe (On a sauvé le mensonge!)
- Le 13/08/2019
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On a sauvé le mensonge!
La crise de 2008 va revenir, mais elle sera plus grande et elle emportera tout sur son passage! Il y aura des larmes et du sang dans les rues! Les sociétés seront ébranlées jusqu'à leur base, car c'est uniquement comme cela qu'elles peuvent changer! C'est malheureusement la force et la violence qui chassent la corruption! Elle est figée dans son orgueil et dans sa domination et c'est ce qui finit par causer sa perte! Nous allons le démontrer, mais si nous plongeons dans l'enfer, ce sera pour voir un pays neuf, un espoir très réel; ce sera pour de nouveau chanter au soleil, au moins pour un temps!
En 2007, le monde de la finance jubile; il est comme une gros chat qui ronronne, ou comme un moteur bien graissé! Il a ses chantres, ses salons, ses fêtes, ses discours triomphants; sa réussite est sûre et rayonnante! Les coffres se remplissent, les bénéfices sont extraordinaires! On se sourit, on se congratule, on se reconnaît; on est persuadé d'avoir raison, d'être du bon côté; on le dit et on le répète; on ne comprend pas ceux qui gémissent, se plaignent, qui souffrent! La manne est là; il faut juste faire l'effort de la prendre, car on se croit intègre, travailleur; on s'engraisse, mais on veut aussi être méritant... On veut le beurre et l'argent du beurre: on veut la reconnaissance, la célébrité, la gloire, alors que dans l'ombre le système est corrompu, et que loin de le dénoncer, on est attaché à lui comme une balane à une coque! On profite de sa corruption!
Car le colosse est un voyou! Ses pieds sont du vent, comme le système de Madoff! Et là-bas, dans le centre de l'Amérique, le pays qui revendique haut et fort le libéralisme, même dans l'emploi des armes, un ouragan se prépare, gonfle! On a dit à des gens qui n'avaient que très peu de revenus: "Le rêve est possible! Elle ne serait pas belle votre famille dans cette maison? Hein? Les enfants avec chacun une chambre à l'étage! Et le jardin où ils iront jouer avec le chien, hein? Ce serait pas merveilleux? Eh bien, c'est possible, avec notre crédit! Les garanties, on s'en moque! On compte sur vous! Les intérêts? Mais pas plus hauts qu'ailleurs! Y a plus qu'à signer... et à emménager, ah! ah!"
On a tenu à ces gens le discours de la corruption, celui de l'argent facile, qui ne coûte aucun effort, puisque soi-même on n'en faisait pas! Mais l'économie est tentaculaire, c'est une pieuvre: elle sent ici et elle sent là-bas! Elle retire son tentacule et change de direction... Le remboursement du crédit fait soudain sursauter! La famille a des sueurs froides, elle ne peut plus payer! A la banque, l'amabilité a disparu! Le système montre son vrai visage: c'est un monstre sans pitié; c'est une machine à procédures! Bientôt, il envoie ses chiens de garde et on expulse les familles; elles doivent prendre la route; c'est l'exode! L'illégalité règne, l'injustice fait la loi, car la victime est faible, sans ressources... On terrorise, on écrase, car on a peur! Car ce n'est que le début, que la première secousse! Les gens qui fuient, qui pleurent, ne sont rien devant ce qu'on sent venir, ce qu'on redoute! Dans les profondeurs, une vague immense se soulève... C'est une vague comme jamais on n'en a vue, car jamais la corruption n'a été aussi générale!
On a vendu partout dans le monde les créances des Subprimes! C'est ça la manne! C'est ça le talent, l'idée géniale! C'est ça le travail! C'est ça dont on est si fier et qui fait rouler des mécaniques! C'est ça le labeur des puissants! C'est ça la science des prophètes de la corruption! C'est ça le soi-disant savoir de leur réussite! C'est ça le sang du pouvoir! Et le poison est partout! Même les banques européennes, qui ont voulu croquer dans la pomme, en sont gorgées, comme Dexia! Et la vague cavale, d'autant qu'on est chez les lâches, les parvenus, les esbrouffeurs, les maquilleurs! Le gouvernement américain laisse couler Lehman Brothers, parce que ce sont des bandits, parce que les politiques n'oublient pas les expulsés et que cette banque n'a que très peu de dépôts; parce que le système de ce pays n'aide pas les perdants et parce qu'enfin le ministre des finances est un ancien de Goldman Sachs et qu'il voit là une occasion de se débarrasser d'un concurrent!
C'est la jungle feutrée, car la corruption, c'est la domination sans muscles, c'est la bête à cravates! C'est le loup à la mâchoire dorée! Et c'est la panique! Les bourses deviennent folles! On veut vendre pour récupérer son argent, d'autant qu'on n'a jamais souffert! C'est le cri de la vie facile! Les donneurs de leçons sont vides! En France, le banquier Pébereau rejoint l'état-major de Sarkosy, car on est dans un état d'alerte! On y a la mine grave, car pour la première fois le système est menacé! La réalité de ce qu'il est frappe à la porte! Sa folie est là dehors et elle demande à entrer! Le mensonge doute, il est perdu! C'est toute la fausseté du système qui apparaît, car tout le monde a profité des créances; le matelas est pourri!
Bien sûr, on craint la violence dans la rue, des scènes de guerre engendrées par la peur! Les images de 29 refont surface; elles seraient multipliées par mille! La nuit arrive, il faut faire quelque chose! On veut aussi se sauver soi-même! On pense aux banques françaises, à ses intérêts, mais aussi à l'équilibre social! Dexia notamment est fortement engagée auprès des collectivités locales... Que se passerait-il si elle venait à disparaître? Comment réagirait la province? La province! Le socle! Voilà le discours de Pébereau: il faut sauver les banques, le système! C'est un mélange de raison et d'égoïsme! Christine Lagarde, présente elle aussi, est d'accord, comme bientôt tout le monde! Il faut agir, même si l'heure est tardive... et on va sauver le système; ce qui fait qu'il est aujourd'hui comme avant!
Aujourd'hui, on a les mêmes acteurs, les mêmes faux prophètes, les mêmes profiteurs, la même corruption! Bien entendu, il y a quelques textes nouveaux, quelques lois nouvelles, quelques garde-fous neufs, mais on a changé le cadre, pas la toile; c'est la même scène; les mêmes personnages, le même jeu, la même folie, le même mensonge, la même tromperie, la même inconséquence! L'histoire le montre: seuls la force et le sang balaient la corruption! Elle est accrochée à son bien comme une patelle à son rocher! Il faut un couteau pour la déloger! Ceux qui s'en nourrissent se trompent tellement sur eux-mêmes qu'ils sont inamovibles! Ils poussent les événements à bout! Ce sont eux qui provoquent la catastrophe, pas ceux qui se révoltent! Or, ils ont été sauvés! Ils ont déjà oublié leur peur! Ils recommencent leur fête, plus sûrs qu'avant! Rien ne les a détournés de leur pratiques! Leurs discours n'ont pas changé d'une virgule! La nécessité, produite par la violence, ne les a pas touchés!
Pourtant, il eût fallu que le monde changeât radicalement! Il eût fallu la disparition d'AIG, de Goldman Sachs et de la plupart des banques européennes! Il eût fallu un paysage lunaire, pour que la vérité apparût! pour que les voyous fussent détruits! comme en 1789! comme en 40! comme pour l'Empire soviétique! Car la vie a ses lois: ce qui est bâti sur le mensonge ne peut pas durer! L'homme ne peut pas se comporter comme un animal! Il ne peut pas se reposer sur la domination! Elle ne peut pas être son seul guide! Si les apparences disent le contraire, c'est qu'il y a corruption, tromperie! L'homme ne peut pas guérir son angoisse par la domination, le pouvoir, ou l'argent! Il a une conscience et il doit s'en servir! Il a un idéal, des rêves et il doit tendre vers eux; c'est sa grandeur, sa création, sa découverte, sa valeur! Les banquiers et les affairistes ne sont que des singes! des loups! On ne peut pas ranger la spiritualité dans le placard ou marcher dessus! L'homme mesure les étoiles, c'est pour grandir! pas pour compter! L'homme veut la justice, c'est sa nourriture et c'est pourquoi le corrompu prend l'habit du juge!
En 40, de Gaulle s'enfuie en Angleterre telle une vierge effarouchée, et c'est tout à son honneur! Il a vu la corruption, il a vu son visage traître! Comment se fait-il que la débâcle fasse juste hausser les épaules de Gamelin? Comment se fait-il que la seule préoccupation de Weygand soit que ce ne soit pas lui qui propose l'armistice, car ce serait une honte pour un militaire? Comment se fait-il que Pétain oublie que l'ennemi est l'Allemand et qu'il veuille se venger d'une France socialiste, sous l'aile noire d'Hitler? Comment se fait-il que les parlementaires gardent la tête basse et suivent comme des moutons?
Tous ceux-là seront balayés par l'histoire et même jugés! A la libération, une ère nouvelle commence; une France rajeunie, propre, repart en avant! Jamais de Gaulle n'aurait pu atteindre le pouvoir sans la violence de la guerre! Jamais les anciennes élites n'auraient cédé leur place, malgré leur égoïsme et leur incapacité! On change la constitution; un air de liberté souffle; le vernis ancien et qui empoisonnait n'est plus là!
De même, l'Empire soviétique s'écroule! Le communisme devient tabou et pourtant certains le regrettent: "Au moins, il faisait notre grandeur!" disent-ils, et c'est bien de cela dont il est question: de la puissance, de la domination! de tout ce qui est normalement contraire à l'idéologie communiste! de l'égoïsme, de la supériorité, de l'individualisme forcené! L'Empire soviétique est bâti sur le mensonge, la duplicité et il est nettoyé! La Russie doit faire ses preuves dans l'"anonymat", dans la course du libéralisme, où le jeu est néanmoins faussé!
Aujourd'hui, toute une partie de la France souffre! Elle gémit chez elle, dans la solitude! Cette France a mal! Elle compte bien entendus ses sous, mais ce n'est pas le plus grave! Le plus tragique, c'est qu'elle n'a pas d'espoir! Elle est écrasée et perdue! Elle ne croit plus en la vérité, puisqu'elle ne la voit plus!
Cette France-là est malade; elle ferme ses volets alors qu'il fait encore jour! Elle dort la lumière allumée, elle parle toute seule! Elle s'enivre aussi! Elle traîne sa tristesse! Elle devient la proie des extrémistes, des diseurs de riens, d'autres faux prophètes! Elle écoute des manipulateurs, des hypocrites enragés sous des banderoles! Elles cherchent un sens et on réveille sa haine, pas sa grandeur, sa dignité, ni sa morale! On excite son venin; on prépare la guerre! Tous les prétextes sont bons!
Cette France au ras du sol a soif! Elle voudrait des remèdes, pour qu'elles donnent ses qualités! Elle veut bien faire, mais elle est devant un mur! celui de la corruption! Il est impénétrable, il est comme la muraille de Chine, aussi lointain et aussi inaccessible! L'incompréhension règne, la vérité n'existe plus... et pour cause, on a sauvé le mensonge!
Mais le désespoir conduit à la violence et quand elle se débonde, rien ne peut l'arrêter! Elle est aveugle et injuste! Les sans-culottes tuent des prisonniers, pendant que la Constituante se bouche les oreilles, pour ne pas entendre les cris!
Il faudrait que les coupables se dénoncent, qu'ils reconnaissent leurs fautes, puisque leur mode de vie ne mène qu'à la crise, qu'à la malhonnêteté! Il faudrait qu'ils avouent leur impuissance, leur imposture, leur masque! Il faudrait qu'ils crient que eux aussi sont angoissés, faibles, qu'ils ont peur! Il faudrait les voir tels qu'ils sont! Il faudrait qu'ils demandent pardon, pour que la réconciliation soit possible! avant la catastrophe! avant la guerre! avant le sang et le feu! avant la misère et les morts! avant l'échafaud ou les camps nazis! avant la vengeance! avant le triomphe de la haine!
Il faudrait que les puissants, les banquiers, les profiteurs, les chefs et les faux chefs, les beaux parleurs remontrent qu'ils sont humains, comme nous, comme les autres, qu'on appartient à la même famille, que ceux qui sont malheureux ne sont pas fous! qu'ils existent eux aussi, que leur peine a aussi un sens!
Mais l'histoire nous enseigne que l'orgueil refuse de céder; il préfère la mort, le chaos ou la barbarie, à l'excuse, à la modestie, à la paix, à la joie! L'orgueil se ferme, reste sourd, alors que gronde la menace! Nous irons donc au pire!
Sarkosy a cédé aux financiers; ce n'était pas sa partie... Il a fait confiance aux professionnels, d'autant qu'il avait pour eux des yeux de Chimène! Lui aussi a rêvé comme un caïd!
Hollande a bien essayé de changer les choses; il a notamment touché au statut des hauts fonctionnaires, avant de reculer, devant leur colère! Hollande a été tétanisé par sa fonction; il n'a jamais pu être lui-même et sa compassion très réelle et sa justice sont restées lettre morte! Que peut faire la mesure quand c'est l'extrême violence qui attend son heure?
Macron est neuf, il n'est pas corrompu, mais derrière lui c'est encore le monde de Sarkosy; c'est le même monde de la finance, celui qui est à l'origine de la crise de 2008! Macron risque effectivement de finir broyé entre les menteurs et les durs, car il y a maintenant deux camps!
D'un côté, il y a les nouveaux radicaux et ils sont de toutes sortes: violents professionnels, anarchistes, communistes figés, gilets jaunes alcooliques et haineux; adorateurs de techno hypocrites et agressifs; fanatiques verts et marginaux! La cour est grande et se rassemble! Elle se crée des repères, notamment par ses victimes; les groupes se trouvent des atomes crochus et deviennent de plus en plus menaçants!
De l'autre côté, il y a le mépris, le silence hautain, l'indifférence; la haine rentrée, le dégoût, la nuit qui voudrait être jour! Il y a la vitrine, celle de la réussite; qui n'est au fond que celle du mensonge et du désespoir! celle qui aurait dû disparaître en 2008 et qui sera en définitive fracassée! Celle qui refuse d'apprendre et qui prend la vérité pour une moins que rien! qui s'en moque! qui la piétine, qui chante qu'elle n'existe pas! qu'il suffit de lui tourner le dos pour qu'elle se taise! alors qu'elle nous est nécessaire, qu'elle est notre vie!