La Nuit des Doms (27-30)
- Le 01/11/2025

"Kiss my ass!"
Le Baiser du dragon
27
« Dites donc, Paschic, j’ pensais à un truc…, reprend Web.
_ Ouais…
_ Puisque vous êtes vous-même plus individualisé, avec plus de conscience, vous devriez être capable d’augmenter le flux photonique et de fragmenter la famille !
_ A moi le sale boulot, hein ?
_ Vous voulez peut-être qu’on reste coincé ici ?
_ En théorie, ce serait faisable, mais, comme je vous l’ai dit, la famille va me haïr de plus profond de son âme ! J’aurai mis à mal sa cohésion !
_ Elle finira par comprendre qu’on a agi dans son intérêt ! Après tout, la mort ne fait pas autre chose que de nous séparer les uns des autres ! Elle individualise ceux qui restent ! Vous la devancez, c’est tout !
_ Vous en avez de bonnes ! On ne peut pas se venger de la mort !
_ Sitôt qu’on s’ra sorti d’ là, je vous garantis une totale sécurité !
_ Vous ne mesurez pas l’importance des liens familiaux ! On ne me pardonnera jamais !
_ Très bien ! Il ne reste plus qu’à espérer que la famille se désunisse elle-même…, à cause de l’héritage ! Où ai-je mis mon journal… ?
_ D’accord, d’accord, je vais tenter le coup ! »
Paschic se concentre… Il devient un élément étranger dans du tissu affectif ! Il ne peut pas ne pas y avoir une réaction « immunitaire » ! Mais Paschic se demande en quoi son action est vraiment légitime… Certes, il faut un passage pour lui et Web, mais un désir plus trouble n’est-il pas au fond en jeu ? Paschic ne veut-il pas attirer l’attention sur sa personne, en irritant la famille ? Ne cherche--t-il pas à se distinguer, pour se sentir plus important ? Dans ce cas, l’égoïsme serait sa motivation cachée !
Paschic se rappelle ses relations avec la Machine… Pourquoi est-il entré en conflit avec elle, quasiment dans une lutte à mort, ce qui est demeuré incompréhensible pour les autres membres de la famille ? Mais c’est bien la Machine qui a d’abord rejeté Paschic hors du groupe, par son mépris et donc son injustice ! Paschic, lui, ne demandait pas mieux que de conserver la sécurité et la chaleur familiales, mais cela s’est avéré impossible !
C’est ce rejet qui a singularisé Paschic et non pas l’inverse, à savoir Paschic se distinguant, jusqu’à entraîner l’hostilité de l’ensemble ! Mais pourquoi mépriser Paschic ? C’était un garçon plus lent, plus contemplatif, qui paraissait empoté, faible et qui faisait craindre qu’il ne fût demeuré ! Il n’honorait pas la famille, mais pire il réveillait la peur, car nous avons beaucoup plus confiance en quelqu’un qui gesticule, qui semble efficace, plutôt qu’en celui qui donne tous les signes de l’apathie ou de la mollesse ! Ainsi s’explique l’attrait pour les gouvernements à poigne, totalitaires !
Mais le pouvoir ou la domination restent les meilleurs remparts contre la peur ! Se croire le centre du monde, avoir le sentiment de contrôler les choses, garder le sentiment constant de sa valeur, mépriser les autres, assurer sa sécurité permettent de garder la peur à distance, de sorte qu’on finit par la nier et la reprocher aux faibles !
C’est de cette manière que la famille se protège, grâce à une hiérarchie, à des liens de soumissions, qui sont tamisés par l’affection ! Mais on comprend que la connaissance ne peut y rentrer, car celle-ci vient de la différence, de l’extérieur, de l’étrangeté, de l’inconnu ! La connaissance est une augmentation de la conscience, qui a priori singularise, fait qu’on se détache du groupe et c’est ce qui est arrivé à Paschic ! Il lui a bien fallu comprendre le mépris de la Machine, sa cause, ce qui a entraîné sa rupture avec la famille, qui elle s’est défendue, à resserrer sa cohésion, fustigeant l’intrus et préférant son ignorance !
Nous sommes maintenant dans la même configuration ! En amplifiant le flux photonique, par plus de conscience et donc de connaissances, Paschic s’oppose de nouveau à la famille ! Grandir est douloureux ! Paschic en sait quelque chose, car il a dû apprendre sans la chaleur familiale et même, au contraire, contre elle ! C’est dire s’il a connu les grands froids de la solitude ! Il continue d’ailleurs à passer pour le problème, le mauvais membre de la famille !
La domination refuse la connaissance ! L’orgueil ne veut rien savoir du monde ! Il se condamne, en entraînant aussi les autres dans son malheur ! Paschic de cette lutte ne s’en sort pas indemne ! Enfin, il faut forcer le passage ! Comme l’a dit Web, on n’a pas le choix ! Ce que l’on sait doit arriver au grand jour ! On a sa part de vérité et on ne peut pas l’éteindre !
28
Paschic reprend son effort, en pensant tout de même que les sociétés sont comme une grande famille ! Certes, le spectre de la différence en elles paraît très étendu et pourtant il a vite ses limites ! Si une nouvelle connaissance, par exemple en science ou en art, semble menacer certains pouvoirs, elle est aussi rejetée ! On peut citer l’évolution, qui n’est pas encore complètement comprise ou acceptée, mais dans le domaine artistique on retrouve le même combat, car ce ne sont pas seulement les lois qui maintiennent la cohésion d’une société, c’est encore sa hiérarchie et donc sa façon de penser ! Ceux qui font autorité ont leurs propres discours et excluent ceux des autres !
Notre rejet de la différence est issu du règne animal, puisque celle-ci y est le plus souvent synonyme de mort ! Elle nous fait naturellement peur, ce qui provoque notre haine et l’envie de la détruire ! Et c’est ce que s’apprête à ressentir Paschic, alors qu’il s’avance timidement vers la masse que constitue la famille !
Cependant, il y apparaît non comme un élément étranger, mais tel un supplément de conscience, qui se glisse dans l’esprit de l’enfant visiblement le plus sage, le moins virulent, ou le plus faible selon les critères de la domination ! Grâce à sa magie, Paschic entraîne l’enfant au sein d’une forêt, où celui-ci se retrouve à marcher entre les troncs, sur un sol bosselé et encombré par des souches ! Les feuillages ont leurs couleurs d’automne et laissent tomber les perles de récentes pluies !
« Respire ! suggère Paschic à l’enfant.
_ Ça sent le bois pourri…, la terre humide aussi, répond l’enfant.
_ C’est désagréable ?
_ Non, au contraire, c’est plein de fraîcheur ! J’aime ça ! Mais qui est-tu ?
_ Je suis l’esprit de la forêt !
_ Ah ?
_ Oui, mais attention, voilà une éclaircie ! Regarde de tout tes yeux ! »
Là-bas, la lumière dore déjà des châtaigniers, puis, comme un vague, elle vient « déferler » tout autour de l’enfant, qui voit des roses incandescents dans les fougères, une écume étincelante sur les houx et des bordures d’argent aux sapins ! Les branches deviennent des réseaux de vitrail et les arbres abattus des gargouilles ! D’un coup, un nouveau monde prend vie pour l’enfant, qui s’imagine que les ronces veulent le retenir ou que telle souche ait l’air d’implorer le ciel ! Il se sent chez lui, nullement étranger, et il sourit à une mésange curieuse !
« C’est merveilleux ! dit-il.
_ Oui, répond Paschic. Attention, nous revenons dans le Cube !
_ Où t’étais ? demande le père de l’enfant.
_ Dans la forêt ! répond l’enfant.
_ Ne mens pas ! coupe la mère. T’étais encore avec ton vaurien d’ copain !
_ Non, c’est pas vrai ! J’étais dans la forêt !
_ Et qu’est-ce qu’ tu faisais dans la forêt ? demande le père.
_ Rien, j’ regardais !
_ Mais t’es complètement givré, ma parole ! Et tes devoirs ! Alors nous on s’crève le cul, pour t’ payer l’école et toi tu bulles ! Qu’est-ce que tu vas faire plus tard ?
_ J’ sais pas !
_ Y s’ fout d’ nous, chéri ! jette la mère. Va falloir que tu bosses, mon fils ! Quand tu s’ras majeur, tu f’ras c’ que tu voudras ! Mais, en attendant, tu es sous not’ toit et tu obéis !
_ Exactement ! renchérit le père. Tu veux que j’ te dise ce qui va t’arriver, si tu continues comme ça ! T’auras pas un kopeck et tu f’ras la manche dans la rue ! T’auras froid et faim !
_ On s’moqu’ra d’ toi ! ajoute la mère.
_ Mais là-bas, c’est magnifique ! La lumière…
_ La lumière ? Mon pauvr’ garçon ! Le Cube, tu dois penser au Cube ! La beauté, c’est accessoire ! Le Cube vaincra, crois-moi !
_ Paschic ! Paschic ! appelle Web. Y a une fissure dans la masse ! C’est suffisant pour qu’on passe ! On s’engouffre ? »
Mais Paschic hésite : il sent maintenant la douleur dans l’esprit de l’enfant ! C’est lui qui en a posé le germe, en ouvrant les yeux de l’enfant sur la beauté du monde ! Celui-ci se heurte désormais à l’incompréhension, à l’inquiétude, mais surtout à la domination parentales ! Il a une autre conscience que celle du groupe et il suscite la peur et la haine ! Pourtant, il n’a rien fait de mal, il s’est juste enchanté de la richesse inouïe de la Chose ! Mais le Cube vaincra a dit le père !
29
« Le Cube vaincra... » se répète Paschic, alors qu’il s’est enfin décidé à suivre Web, puisque les voilà maintenant de nouveau libres dans le flux photonique ! Après avoir contemplé les merveilles de la forêt, en compagnie de Paschic, l’enfant ne comprend déjà plus le Cube et donc le comportement de ses parents ! Il s’est créé une faille dans la famille, un passage de la conscience ; une nouvelle connaissance est en train de naître !
Évidemment, cela fait peur à l’enfant, mais aussi aux parents : quel drôle d’être ont-ils mis au monde ? Mais qu’a vu l’enfant ? D’abord que le monde ne lui est pas étranger et qu’il est merveilleux ! Alors pourquoi ses parents sont-ils si troublés, si énervés ? Certes, ils sont inquiets pour la survivance de la famille et le futur de leur fils, mais est-ce là tout ? Si le monde est fait pour nous, et c’est ce que nous dit la beauté, pourquoi dans ce cas sommes-nous si effrayés et si agressifs ?
La question pénètre l’enfant, à cause du contraste évident qu’il perçoit entre la paix de la forêt et l’agitation de ses parents ! Il est beaucoup trot tôt pour qu’il obtienne des réponses, mais la réflexion fait son chemin, même si les parents ne cessent de communiquer leur peur ! En tout cas, le doute s’est installé chez l’enfant, un autre regard, comme si la conscience, pour grandir, demandait des comptes ! Et ce qui apparaît aux yeux de l’enfant, c’est que ce n’est pas seulement notre subsistance qui nous préoccupe, mais encore notre image, notre rang, notre pouvoir, notre importance, et là l’enfant « tique », ne suit plus, refuse de comprendre !
En effet, si c’est notre image qui nous rend inquiets et agressifs, nous n’avons aucune légitimité, puisque nous n’obéissons pas à la seule nécessité, et nous n’avons pas bien sûr le droit de mépriser et encore moins de détruire la paix de la forêt ! Nous ignorons d’ailleurs le message de la beauté, non parce que nous devons nous nourrir, mais parce que nous sommes aveuglés par notre image !
On peut objecter que nous ne faisons que suivre la domination animale, qui veut que, comme les animaux, nous avons besoin de nous imposer pour survivre ! Ainsi nous voulons nous battre pour réussir, nous affrontons la concurrence et ceux qui perdent peuvent craindre pour leurs revenus ! Mais ce n’est pas comme ça que les choses se passent, car même nourris et abrités, nous ne sommes pas satisfaits, contrairement aux animaux ! Toujours est-il que notre destin est de raisonner sur nous-mêmes et qu’il nous rend donc flexibles, quant à notre domination, ne serait-ce que parce que nous pouvons nous occuper les uns des autres !
Mais bien loin de cette profondeur ou de cette complexité, l’enfant se rend compte que déjà les adultes n’acceptent pas de reconnaître leur volonté de dominer, mais qu’ils s’en tiennent malheureusement à l’apparence de la seule nécessité, comme s’ils n’avaient pas le choix et que toute discussion était impossible ! Le Dom est dans le déni ! Il n’admet ni ses peurs ni la soif de son amour-propre ! Autant lui arracher une dent !
Évidemment encore, plus l’enfant se nourrit de la paix de la forêt et du message de la beauté en général, et plus la vie du Cube lui paraît absurde et hypocrite ! De même, plus le Dom s’attache à son image et lutte pour dominer, et plus la paix de la forêt lui semble accessoire, voire nulle ! Or, c’est justement cette majesté, cette magie de la Chose qui permet aux Doms de s’affranchir de leur image et donc de les rassurer et de les pacifier !
Quel étrange combat que doit maintenant mener l’enfant, contre ses parents et le Cube ! S’il n’est plus un étranger dans la forêt, s’il n’ignore plus le secret de la beauté, il devient cependant un étranger dans sa propre famille et parmi les Doms ! Plus rien ne sera plus comme avant ! Voilà l’enfant témoin et qui se bat d’abord pour sa vérité, dont dépend sa santé mentale !
Qu’est-ce qui pourra l’aider ? Eh bien de voir que le Cube ne sait pas, qu’il n’a pas de solutions, pour son propre bien ! Et comment pourrait-il en être autrement, puisqu’il court après une chose impossible : la satisfaction de son image ! Car, comment les autres seraient à même de nous admirer et de se concentrer sur nous, quand ils ont eux-mêmes leur propre développement ? Ce simple bon sens échappe pourtant au tyran, qui veut soumettre tout le monde !
Mais « le cube vaincra ! » se répète encore Paschic, qui soudain, dans le flux photonique, à la suite de Web, a une vision : celle du Cube qui a triomphé de la Chose ! Il se dresse là, à l’infini dans un silence incroyable, effrayant ! Et comme il couvre toute la planète, c’est comme si celle-ci était morte ! Mais où sont donc les habitants ? Ils ne sont plus là, ils n’existent plus !
Que s’est-il passé ? Les ressources n’ont pas entièrement disparu, mais les Doms se sont entre-tués jusqu’au dernier ! C’était à qui dominerait l’autre, inlassablement, inexorablement !
30
Web et Paschic s’extirpent du flux photonique, par une trappe dont le premier a le secret ! Les deux compères se retrouvent donc bientôt dans une rue du Cube, ainsi qu’ils ne viendraient pas des profondeurs, en ayant l’air comme tout le monde ! Mais ce n’est pas vraiment le cas ! Comme à chaque fois qu’il réfléchit sur la Chose, ou qu’il la fréquente, ou qu’il l’évoque avec sa magie, Paschic se sent encore différent des Doms et les voit d’un autre œil !
C’est le soir et la plupart des Doms rentrent chez eux, après une journée de travail… Si on les regarde bien, on se rend compte qu’ils ne sont pas satisfaits et cela est visible à la manière dont ils observent Paschic, avec curiosité, en se demandant : « Qui c’est celui-là ? », puisqu’il semble différent !
De son côté, Paschic est bien conscient d’être une petite attraction, voire un problème posé à certains, une énigme, mais il perçoit les Doms dans leur ensemble comme des ombres, car il est dans une autre dimension, plus large, plus dense, plus vivante ! En effet, côtoyer la Chose ouvre une porte sur l’infini, tandis que vivre dans le Cube et juste pour lui rapetisse et blesse, comme s’il était lui-même une boîte à chaussures !
Ainsi les ombres que distingue Paschic sont-elles toutes dolentes, cabossées, dans l’attente ou fermées ! Elles ont toutes soif de quelque chose en plus, car elles ont l’intuition que leur existence ne peut se résumer au seul Cube ! C’est là ce qui produit leur intérêt pour Paschic ! Peut-être a-t-il des réponses ? Et les ombres l’examinent, cherchent des clés en lui, timidement, taraudées par leurs soucis et déçues par la stérilité, la dureté du Cube !
Ceci est pour la majorité, mais certains Doms ont des réactions plus marquées, différentes ! Des Doms femmes, par exemple, coupent la route de Paschic, pour s’en faire remarquer ! Inquiètes, elles sont en quête de la force, qui pourrait les rassurer ! C’est tout à fait compréhensible, mais ce n’est pas non plus la solution, car elles veulent Paschic pour une relation de couple, pour le posséder et c’est encore leur propre ego, leur pouvoir qui est leur souci !
Or, c’est justement en se détachant de celui-ci, en lui donnant un sens plus large qu’on trouve la paix ! Certes, quand on aime un être, on est prêt à donner le meilleur de soi, mais il n’en demeure pas moins que la vanité ou l’égoïsme ont la vie dure et que la tentation de mener l’autre, selon ses souhaits, est toujours là, avec son lot de déceptions !
Des Doms masculins ont de loin des comportements plus agressifs, où la force physique est en jeu ! On peut vouloir défier Paschic, car il semble prétendre à la puissance et on frôle son épaule, en espérant créer l’incident ! Il est étonnant et désespérant que certains Doms ne voient aucune vie en dehors du Cube, ce qui veut dire qu’à part la domination, le pouvoir ou la loi du plus fort, il n’y a rien pour eux ! Ici, on est en plein dans l’impasse du Cube, avec le risque toujours présent de violences ! Quelques dirigeants de la planète ne pensent pas différemment par ailleurs, ce qui bien entendu fait toujours planer la menace d’une guerre !
Quand Paschic est plein de la Chose, il est serein, apaisé ! C’est l’effet que produit sur lui la beauté ! Sa foi se réveille en s’émerveillant et dès lors, par contraste, il approfondit sa connaissance des Doms, mais très vite son retour dans le Cube l’épuise, l’effrite, le détruit ! Le quotidien du Cube est non seulement fait de toutes nos inquiétudes (ce qui explique notamment son bruit et son agitation), mais encore de tous nos égoïsmes ! Chaque Dom demande plus, ce qui est normal, puisque nous avons tous soif d’infini, si on peut dire, mais nous demandons pour nous-mêmes, notre petite personne, pour notre nombril !
Nous n’offrons pas, nous prenons ! Nous ne sommes pas disponibles pour l’autre, nous n’en sommes pas curieux, mais au contraire nous lui demandons des comptes, avec un visage fermé et menaçant ! Nous haïssons, nous méprisons, car nous sommes insatisfaits, en colère ! Pourquoi ? Nous ne le savons pas au fond, mais que nous ne soyons pas heureux suffit à nous rendre mauvais ! Ne sommes-nous pas importants, supérieurs ?
Toujours est-il que l’égoïsme frappe à chaque coin de rue, dans le Cube ! C’est une demande incessante, blessante et qui vide ! Comment la vie pourrait-elle y être supportable ? Et nous nous étonnons d’être malades, de mal dormir, etc. ! Au fond, nous ne sommes pas éclairés, mais restons dans le brouillard !
« Eh ! fait Web à Paschic. Vous êtes encore en train de rêvasser !
_ Comment ?
_ Ca fait cinq minutes que je vous parle… et vous n’écoutez pas !
_ Excusez-moi, vous disiez ?
_ Ouais, j’ disais que j’ai mes couloirs numériques à m’occuper… et que je vais vous laisser…
_ Ah ?
_ Oui… A la vérité, j’ai besoin de souffler… Le flux photonique, Focus, la prison, les Apparences, j’en ai un peu jusque-là !
_ J’ comprends… On s’ dit au revoir alors ?
_ Ouais, ouais... Vous semblez content d’ me lâcher, on dirait ? »