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  • Le 23/12/2023
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                  "Mais la guerre est finie, Murphy!"

                                 La Guerre de Murphy

 

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      La domination animale, encore appelée l’orgueil dans le milieu, prend des vacances dans un endroit paradisiaque… Elle profite des hamacs de l’hôtel de luxe où elle s’est installée et de là elle ne perd pas de vue que des créatures de rêve apparaissent sur la plage ! Elle lit le journal avec à côté un cocktail rafraîchissant et saupoudré de sucre, tandis que la mascotte du coin, un petit singe, mange la banane qui lui a été offerte !

      « « Jésus condamné à mort par les Romains, pour des raisons politiques ! lit la domination. En se déclarant roi des juifs, il menaçait leur pouvoir ! » Non mais, qu’est-ce que c’est que ces conneries ? C’est moi qui ai fait le job… et je l’ai super bien fait ! Aucune trace ! Quelle bande de cons ! Mais quelle bande de cons ! De vrais veaux ! Ah ! Ils n’ont pas fini de tourner ! Elle est bonne la banane ? »

       Le singe grimace ou sourit ! « Eh bien tant mieux ! dit la domination. Il y a au moins un heureux dans l’ secteur ! Car autrement, c’est le chaos ! Mon Dieu ! Et je suis encore derrière tout ça ! C’est moi qui mène la danse, mais d’ici à ce qu’ils voient quelque chose ! « Poutine aurait obéi à une logique géostratégique…, dit machin ». Ah ! Ah ! Et ça continue ! Là encore, je n’ai commis aucune erreur ! J’ai chauffé Poutine à blanc ! J’ lui ai dit : « T’as pris la Crimée, personne n’a bougé ! Qu’est-ce que t’attends pour sauter sur Kiev ! Tu sais c’ qui va s’passer ? L’Occident va faire dans son froc et même la plupart des Ukrainiens accueilleront tes chars, avec de petits drapeaux ! Ils salueront le retour de l’ordre, du maître… et toi, de ton côté, tu restaures le dernier empire colonial, à savoir l’URSS ! Le bonne camaraderie communiste de nouveau dans les foyers ! » Et ce con de Poutine a marché comme un seul homme ! Le plus difficile, ça a été d’ le retenir ! Je lâchais ses bretelles et il passait par la fenêtre ! Quel con ! »

      Le singe semble lui-même éclater de rire, il se tape les côtes, pendant que la domination accède à la paille de son cocktail ! Elle reprend son journal : « Trump, les nationalistes, même les imbéciles comme Mélenchon, je les manipule comme je veux ! Ce sont mes marionnettes ! Eh ! Mais attention ! Toujours invisible, bibi ! J’ suis le meilleur… et c’est pour ça qu’on m’engage et qu’on m’ paie ! Tiens, mon dernier contrat, la révolution féminine ! »

      Le singe paraît subitement étonné ! « Ah ! Parce que tu crois que c’est uniquement la justice qui sous-tend la révolution féminine ? fait la domination, à l’adresse de son étrange interlocuteur. Mon Dieu, si tu savais ! D’accord, les mâles sont violents et peuvent tuer ! Leurs abus sont innombrables ! Je le sais mieux que personne, car c’est moi leur auteur ! Mais j’ai toujours été aussi derrière la femme ! Si elle avait pu dévorer le mâle, elle l’aurait fait ! C’est d’ailleurs ce qui est en train de se passer ! Écoute-moi bien, il n’y a pas une femme sur deux, au quotidien, qui sache le sens du mot respect ! Pas une sur deux ! Et encore, je dois m’amollir ! »

       Le singe secoue la tête et la domination se demande si c’est pour l’approuver ou la contredire ! Elle décide que l’animal doute et elle rajoute : « De vraies monstres, crois-moi ! La femme entre quelque part et le temps s’arrête ! Tout le monde doit filer doux ! Rien n’existe sauf elle ! J’ suis là derrière et j’ lui dis : « Eh ! Mais y a un type qui résiste, qui ne se sent pas esclave ! Mais crache sur ce va-nu-pieds ! Vire-le-moi à coups de talons ! » Et en même temps j’ lui murmure : « N’oublie pas, bon sang, qu’ t’es une victime dans un monde d’hommes ! La patriarcat a assez duré ! Va ma grande, libère-toi, j’ te couvre ! T’as pas d’âme ? Mais l’homme non plus ! Vous êtes de belles salopes, de belles ordures tous les deux, mais c’est ton tour ! Alors haut les cœurs ! » Et hop, on lapide en public ! On cherche une corde et l’arbre pour pendre un tel et un tel ! Et comme la lâcheté est prompte à renverser les idoles d’hier ! Le vent a tourné ! Pesetas ! Pesetas ! Pouvoir ! Pouvoir ! Et à moi, la belle vie ! »

       Le singe ricane et saute sur une table, pour s’emparer de cacahuètes ! Il en apporte quelques unes à la domination : « Merci, t’es un chou ! dit-elle. Ah, c’ qu’on est bien ici ! De temps en temps, faut faire un break, y a pas ! On revient avec des idées neuves, une nouvelle énergie ! J’ai plein d’ projets, tu sais ! Car le cirque n’est pas prêt d’ s’arrêter ! Et comment le pourrait-il ? Puisque pour me découvrir, savoir qui je suis, il faudrait d’abord se remettre en question soi-même ! Il faudrait s’attaquer à son propre égoïsme, au lieu de désigner des coupables ! Et là, mon vieux, plus personne ! Waterloo, morne plaine ! On veut bien changer les autres, mais soi ? Oh ! Oh ! Ça va pas la tête ! On m’a fait ci ! On m’a fait ça ! Faut qu’ les coupables paient ! On crie à l’injustice, alors qu’on a les mains pleines de sang et qu’on marche sur ceux qu’on a écrasés ! Mais baste, j’ vais pas foutre mon bisness en l’air ! Qui t’ nourrirait en c’ cas ? »

                                                                                                          74

       Le soldat Paschic écrit une lettre à la Machine… Il est encore dans sa tranchée, à écouter la « guerre » du monde, car ça tire dans tous les sens ! Ça tue dans tous les sens ! C’est une boucherie sans fin, qui fait douter de tout ! Les plus fourbes, les plus odieux, les plus fous se réclament de la vérité ! Ils la brandissent haut et fort ! L’orgueil et la haine aveuglent totalement ! Les donneurs de leçons sont pleins de rage ! Les redresseurs de torts ne rêvent que de déchirer ! Tout le monde parle de droits, de justice, de raison, de sagesse, la bave aux lèvres, les yeux noirs de colère, ce qui révèle justement la plus complète absence de patience, de compréhension, de maîtrise de soi ! Le mal triomphe toujours ! Il parade et enlève tout espoir !

       La nuit n’en finit pas de s’étendre…, mais le soldat Paschic doit écrire une lettre, car il n’a plus un sou et il a froid ! Il veut donc demander à la Machine une nouvelle paire de chaussettes en laine, bien chaudes et dans laquelle ses pieds se moqueront des rigueurs de l’hiver ! Il s’assied ainsi sur une barrique, avec le papier coiffant l’une de ses cuisses… Il doit essuyer la boue séchée de ses manches, car ici il est difficile de garder quelque chose de propre… Puis, il envoie un nuage de fumée, tirée de sa bouffarde et dit : « Voyons… Je pourrais commencer par : « Chère maman », mais je ne l’aime pas assez pour ça ! Y a tout de même un passif ! Va pour ma chère mère ! Je me préserve un peu, en gardant une certaine distance ! Mais après ? Il est impossible de dire simplement  : « Je voudrais une nouvelle… » Avec elle, on ne doit pas débuter par je, car je la vois déjà répliquer : « Toi ! toi ! Y en a que pour toi ! »

      L’égoïste, c’est moi pour la Machine, c’est comme ça ! On est chez les fous ! Voyons… « Ici, il fait assez froid... » Aïe, si je dis ça, elle va penser que je me plains toujours ! que je lui fais un reproche, que je suppose que c’est à cause d’elle qu’il fait froid ; que c’est elle qui souffle son haleine givrée sur le soleil ! Eh ! C’est que sa paranoïa est une réalité ! On lui en veut ! On lui cherche toujours des poux ! On la rend responsable de tout le malheur du monde, alors qu’elle n’est qu’une oie blanche, dans un océan de boue !

       Alors que dire ? « D’après les spécialistes en météorologie, qui sont là dans nos rangs, la température est tout de même basse pour la saison… » Ouais, ça, ça va… C’est plus objectif, plus doux, plus tempéré et si la Machine s’énerve quand même, c’est pas sur mon dos que ça retombera, mais c’est celui des spécialistes qui prendra !

       Est-ce que je peux parler de chaussettes en laine ? Est-ce que je ne vais pas donner l’impression d’être trop exigeant ? Pourtant, si c’est pas en laine, ce s’ra pas chaud ! Voyons… Et si je disais : « Oui, le synthétique, c’est bien, meilleur marché, mais en même temps rien ne vaut la laine, etc. ! » Hum, elle va me traiter de donneur de leçons ! Elle serait capable de crier : « Halte au pédantisme ! » Me voilà bien embêté !

        Et si j’ noyais un peu l’ poisson ? Par exemple, j’écris : « La laine est certes plus chère, mais elle dure plus longtemps, à cause de la qualité... » Dans c’ cas, j’ l’entends déjà : « Tu m’ prends vraiment pour une idiote ! Tu t’ fous d’ ma gueule ! » J’ suis coincé ! La Machine, c’est passer la frontière suisse mal rasé ! Tout le véhicule va être examiné ! Rien ne sera laissé au hasard ! On a le temps !

        Bon, j’ai pas le choix, je dois quand même dire que je veux une paire de chaussettes en laine et : « Bien monsieur ! dira la Machine. On est tous au service de monsieur ! On est tous ses esclaves ! Etc. ! » Y a pas d’sortie de toute façon !

        Attention, je mets le timbre ! Il doit être bien droit, sinon on pourra m’ voir comme un débile, un je-m’en-foutiste ! Voilà ! L’adresse, autre écueil ! Il faut pas seulement madame la Machine, mais aussi son prénom ! Faut montrer du respect et peut-être de l’affection ! Désolé, on n’a pas ça en stock ! C’est fini, c’est épuisé !

       Un morceau de scotch est nécessaire pour coller l’enveloppe ! Dame, mouiller la colle ne suffit pas ! D’après la Machine, sa haute position est à même de provoquer quelque acte malveillant ! Le facteur ou n’importe quel quidam seraient tentés d’ouvrir la lettre et d’accéder à de lourds secrets, d’où nuisance, chantage, etc. !

       On n’est pas à l’abri et donc prudence ! Mais enfin ça y est ! La lettre se tient ! Elle est assez précise, sans être exigeante ! Elle prend en compte la Machine et ses possibles difficultés économiques ! Elle est le fait de quelqu’un de responsable ! Bien sûr, elle ne satisfera pas la Machine, mais elle ne déchaînera pas non plus sa colère… et c’est ce qui compte !

       Paschic se sent subitement triste, vide… Il a été comme irradié par la Machine… Il ne peut plus être simple, joyeux et confiant ! Il paye la folie de la Machine, son épouvantable orgueil !

                                                                                                           75

        Au fond, la Machine est restée cette petite fille gâtée, qui court vers son père ou un grand frère, dès qu’elle est dépassée, que la réalité lui fait peur, pour qu’elle retrouve la sécurité et recommence à faire la jolie ! La grande affaire de la Machine a toujours été l’admiration qu’on lui voue ! Elle doit être le centre d’intérêt et elle est prête à tout pour ça, d’où son appel à Tautonus, quand il s’agit de faire taire Rank !

        La Machine vit dans son petit monde paranoïaque et même sadique ! Qu’elle soit protégée des agressions extérieures, par Tautonus, a justement empêché son développement, sa maturité ! La petite fille maniaque danse dans le corps de la Machine, y continue ses mines, y prolonge ses phantasmes !

      Évidemment, l’argent et la notoriété de Tautonus lui assure une cour, qui plie l’échine devant elle, qui lui est servile et qui l’enfume, dans l’espérance d’en profiter ! Ainsi va la société, sans vérité, se payant de mots, ce qui la conduit inévitablement au chaos et à la crise ! La Machine, petite fille attardée, en mène des dizaines à la catastrophe, car nos vies passent comme un songe et que fera la Machine devant Dieu ?

      Elle ne le connaît pas et n’a même pas cherché à le faire ! Le but de la Machine a été la Machine, point final ! Elle a vécu comme dans un camp retranché, où des admirateurs ont poursuivi son adolescence ! Des milliers d’esclaves sont morts pour servir le plaisir de la Machine ! Pour une goutte d’admiration, elle a épuisé des caravanes entières, crevé des tas de chameaux, vidé des puits, asséché des oasis !

      Elle a répandu la terreur, brûlé des villages, laissé des enfants en pleurs, afin qu’elle-même puisse ne plus avoir peur, croire à son importance et que les autres sont forcément inférieurs ! Il en faut des choses aux tyrans ! Pour qu’ils restent des ados, toute la planète doit trembler, se mettre au pas, et ce sont des massacres, des charniers, des abominations, des larmes, des tragédies ! Peu importe du moment que le tyran et ceux qui en profitent respirent !

      « Aimez-vous les uns les autres », rien à voir avec la Machine ! C’est pas son problème ! D’ailleurs, un jeune peintre vient la voir, pour lui présenter ses hommages et lui offrir une de ses toiles ! Motif ? La Machine pourra peut-être faire quelque chose pour le peintre, lui trouver une salle d’expo par exemple ! Dialogues :

      « Oh ! Madame la Machine, comme vous êtes magnifique et si connue ! Je vous ai apporté une de mes peintures, car je suis sûr de votre goût ! J’espère qu’elle vous plaira, même si je sais que vos yeux divins sont habitués à contempler bien plus que mon modeste travail !

 _ Oh ! Le charmeur ! Oh ! Le filou ! Mais il ne fallait pas ! Je ne suis qu’une pauvre servante du Seigneur et qui a beaucoup de soucis, dans ce monde si malheureux ! Mais je suis enchanté de votre cadeau, quoique vous éprouviez ma modestie !

_ On m’avait prévenu de votre grand cœur ! C’est bien simple, on m’a dit : « C’est une dame et quelle dame ! »

_ Hi ! Hi ! Non vraiment, c’est trop ! Arrêtez donc ! Fi ! »

       Au final, la Machine, attiédie dans son cocon, se lâche : « Jésus ? Un incapable, un raté, un loser ! Avec moi, il serait devenu maire de Bethléem et même de Jérusalem !

_ Sans doute... »

       La Machine crache et un crachoir vingt mètres plus loin tinte ! Le jeune peintre prend peur, mais il ne veut pas déplaire à la Machine ! « Et comment vont vos enfants ? demande-t-il subitement.

_ Bien, bien, ils sont grands maintenant, sauf un : Rank ! Celui-là suce toujours son pouce ! Une vraie plaie ! Immature ! Mais j’imagine que chaque mère a sa croix à porter ! Marie, par exemple, quand elle a vu que son fils n’avait aucune ambition ! Aimer Dieu, le Père, pfff ! C’est réussir qu’il faut faire, s’imposer, régner sur la ville ! A bas les fiottes !

_ Bien sûr… Bon, ben, va falloir que j’y aille…

_ Encore une tasse de thé, une part de gâteau ? Je connais quelqu’un qui pourrait vous aider…

_ Eh ben, une autre petite tasse de thé alors…

_ Eh ben voilà ! J’étais certaine qu’on allait se plaire tous les deux ! »

      Les machines vont et viennent dans leurs bulles, garanties par l’argent et la peur qu’elles inspirent ! Elles n’ouvrent les yeux qu’après la mort !

                                                                                                       76

      En ces temps de fête, la Machine triomphe ! Dans son château, les lumières brillent, les invités sont nombreux, les sourires aussi ! La chair est succulente, les vins fins et le champagne ne va pas tarder à montrer ses bulles ! On déguste la réussite, on regarde en arrière, on boit aux morts avec respect et peu importe au fond que Tautonus ait été usé, trompé, avant d’être terrassé par la peur ! La boue, la douleur, la vérité, ce n’est pas au programme de la fête ! On s’enchante, on se grise, on rit, on grimace ! On se protège, on se caresse, on se rassure, on a raison ! On est philosophe, on ne peut pas aider tout le monde, il faut savoir apprécier, etc. ! On est plein de savoir-vivre et de sagesse !

      Paschic, lui, est seul… D’abord, il voit que le temps est bouché, qu’il fait comme un mur gris et qu’il provoque de l’angoisse ! Chacun est placé devant lui-même et sent ses limites (c’est le dénuement de l’hiver !) Évidemment, les choses ne vont pas assez vite, on voudrait plus d’argent et le soif d’être s’installe ! Il devient impératif d’éprouver une satisfaction et ceux qui ont les moyens peuvent en effet s’étourdir, se faire plaisir, mais les autres ? Les autres deviennent de plus en plus agressifs, méprisants, dangereux, car c’est l’effet de la peur, de l’angoisse ! On s’énerve contre son sort, on essaie de se libérer de toutes les manières, même si on insulte ou écrase ! Le ciel gris tend les consciences, jusqu’à la rupture !

      Paschic remarque que la boulangerie sera même ouverte le dimanche 24, afin qu’on puisse acheter du pain à la dernière minute, alors que les employés dorment déjà debout ! Ironie de l’annonce : elle souhaite une joyeuse fête à tous, mais pas au personnel !

      Paschic est seul et apparemment cela ne tient qu’à lui ! Que n’établit-il pas une relation, une famille, qu’il en profite lui aussi ? Ainsi, il oubliera la Machine, se détendra, relativisera son amertume ! Il fera comme dans les films américains, à bord des paquebots ! Même les pires crapules finissent par tomber dans les bras des bons, en pleurant ! C’est la grande réconciliation du nouvel an ! Nous ne sommes pas des bêtes, que diable !

      Le hic, c’est le mensonge, car, quand il est adopté, il enlève tout espoir ! Approuver le théâtre, c’est s’enlever le pouvoir de dire que la vérité existe ! La joie des machines est superficielle, convenue, fausse et n’est aucunement une vraie source d’espérance ! Mais Paschic encore est fragilisé, il a été bousillé et sa sensibilité est exacerbée, voire maladive ! Il n’est plus doué pour les rapports humains, il les fuit même sans doute…

      Eh, mais il ne peut pas s’inventer un nouvel équilibre comme ça ! Il a besoin de respect pour se consolider, pour retrouver la confiance et que la dépression disparaisse ! La balle n’est pas seulement dans son camp : tant que les machines restent des machines, Paschic ne trouvera pas sa place ! Il faut quand même entendre son message, le comprendre… Celui qui crie dans le désert, même s’il a pour lui-même des solutions, espère que les autres un jour changeront et qu’on lui fera bon accueil, car il en va du bonheur de chacun !

       C’est la situation générale qui est en jeu et malheureusement nous n’évoluons que très lentement ! Les machines sont infiniment plus nombreuses que les Paschic ! Elles ont l’illusion que le mal n’est pas en elles, mais dans des coupables ! Il faut un temps incommensurable pour leur montrer le contraire ! Il faut vaincre leur haine, la désarmer ! Chacun veut du respect, mais le demande d’abord tel un chien enragé !

       Les Paschic sont forts ! Ils n’aboient pas, ils restent calmes ! Même quand ils souffrent, ils s’efforcent de garder leur lucidité ! L’orgueil ne les aveugle pas, car les Paschic abandonne la domination ! Ce n’est pas leur affaire, leur passion, leur inquiétude ! Les Paschic s’efforcent d’aimer, quelles que soient les circonstances ! Ils détestent le mal, mais ne jugent pas !

       Les machines sont promptes à la haine, montées sur leurs ergots, même au nom du bien ou de la justice ! Les machines sont faibles, entièrement dépendantes de leur domination, absolument à cheval sur leur amour-propre, d’où leur agitation, leur énervement !

       Les Paschic mendient discrètement du respect... Les machines le réclament en tapant du poing sur la table ! Elles imposent leur vérité ! Les Paschic font aimer la leur ! Ils ont l’air idiots et naïfs aux yeux des machines !

       Celles-ci bossent, sont responsables, s’élèvent dans la société ! Les Paschic attendent, luttent contre leur propre égoïsme, travaillent vraiment ! Les machines rugissent, piétinent, tourmentent ! On ne comprend pas les Paschic, mais ils sourient et font du bien ! Les machines disparaissent rapidement, avalées par le temps ! Les Paschic ne sont pas surpris par la mort, ils rentrent à la maison !

 

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