La Révolte... (59-62)

  • Le 14/09/2025

Dom 10

 

             "Des cloportes! Tous des cloportes!"

                                    La Métamorphose des cloportes

 

 

 

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      « Si je comprends bien, dit Marié, plus le Cube a peur et plus il se développe ! Dans ce cas, on ne sortira jamais d’ici !

_ Nous serions de toute façon incapable de vivre hors du Cube, pas vrai ? répond Paschic. Par contre, on peut essayer de freiner son expansion et de mieux la diriger !

_ Et la beauté de la nature ? demande Propre.

_ C’est elle en effet qui repose et nourrit… Voilà pourquoi il est nécessaire de lutter contre la folie du Cube !

_ Mais... »

Propre ne peut pas terminer, car la troupe est arrêtée par un Dom géant et tout gris ! « Halte ! fait le géant. Je suis le Dom invulnérable ! le Dom absolu ! ultime ! Je suis la force incarnée ! Vous voyez cette maison ? « 

La troupe regarde une chaumière, d’où viennent les bruits du quotidien, puisqu’une famille y habite ! Soudain, le Dom géant écrase l’habitation, ne laissant aucune chance à ses habitants ! « Ah ! Ah ! Voilà ce que je fais avec la racaille ! Faut pas m’ chercher ! J’ suis le plus fort !

_ Tu es surtout né de la peur du Cube ! lui dit Paschic.

_ Hein ? Moi, peur ? Je n’ai pas peur ! Rien ne me fait peur !

_ Au contraire, plus la peur du Cube est grande et plus il crée des Doms comme toi !

_ Et j’aurais peur de quoi ?

_ De tout ! C’est indéfinissable ! Tu as peur du vide pour commencer ! du silence, de l’inaction, de la paix même ! Tu ne sais même pas te tenir debout sans rien faire, ni attendre patiemment !

_ Et pourquoi voudrais-je ces « qualités » ? Tu voudrais que je sois mort ! Ah ! Ah !

_ T’agiter, t’agiter, pour ne plus avoir peur, ça, tu sais faire ! Tu te bats contre un ennemi qui n’existe pas ! Tu n’arrives même pas à guérir tes névroses !

_ Ça fait deux minutes que j’ t’écoute et ça fait deux minutes de trop ! Qu’est-ce que j’ai affaire d’un avorton comme toi ! T’es rien, mon pote !

_ Je suis rien à tes yeux, en effet, et pourtant j’ai moins peur que toi !

_ Je t’ai déjà dit que je n’ai pas peur !

_ Comment expliques-tu alors ton gigantisme ?

_ Ben, j’ suis l’ plus fort ! Ouais, c’est ça ! Ah ! Ah !

_ Mais non, j’ t’explique ! La vie s’affirme pour exister, ce qui conduit à toutes les luttes que l’on voit dans la nature ! L’animal face à la différence ou l’inconnu a une position de rejet et d’agressivité ! Ainsi les Doms se replient sur soi ou font valoir leur domination, quand ils en croisent d’autres, et les hommes utilisent la force physique et les femmes la séduction ! Et les jeunes ? qui naissent dans un monde incertain, dont le Ciel est vide, dont toutes les croyances paraissent mortes ?

_ Les jeunes ? dans quoi, tu dis ?

_ Eh bien, ils ont d’abord une réaction psychique, figure-toi, avant qu’elle ne soit sexuée ! C’est une particularité de notre époque, car nous sommes à l’ère de la communication et c’est d’abord notre psychisme qui est concerné ! Toujours est-il que des jeunes ont tellement peur qu’ils ne sont plus qu’un concentré psychique ! Ils produisent une domination mentale partout où ils vont, de sorte que le monde autour devrait en être absorbé ! d’où le nom de ces jeunes, les Doms trous noirs ou DTN !

_ Tu fais l’ malin, c’est ça ? Tu m’prends pour une bille ! J’en ai fait moi aussi des études ! Mais ça sert à rien, puisque je peux t’écraser comme une mouche !

_ Oui, parce que t’as peur ! T’as tellement peur que tu as tout le temps besoin d’ étaler ta force ! Si t’étais vraiment costaud, tu serais en paix, disponible, curieux, aimable ! Tu f’rais l’ bien !

_ Grrr ! Tiens, prends ça !

_ Raté ! Quelle mauviette ! Tout le temps inquiet !

_ Grrr ! Tiens ! Tiens ! 

_ Un vrai DTN des temps anciens ! Le gars qui cogne, pour pas pleurer dans l’ noir !

_ Grrr ! J’ vais t’ réduire en bouillie !

_ Essaie déjà de rester calme, d’écouter l’ silence ! poursuit Paschic, qui entraîne le géant dans sa magie.

_ Mais qu’est-ce que ? Eh ! Où on est là ?

_ Tu vois, tout autour de toi, la lumière pleut sur les arbres, en y semant mille pierreries ! N’est-ce pas magnifique ?

_ Mais c’est que j’ suis paumé là ! Grrr, renvoie-moi d’où on vient, sinon…

_ Tu vas te mettre à gémir, je sais…

_ Ecoute ! Y a pas un bruit ! Je… Parle-moi de moi, vite ! Je sens que je vais faire un malaise…

_ Qu’est-ce que tu veux que j’ te dise ?

_ Chais pas, moi ! Demande-moi, ma couleur préférée ! »

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      Une pluie fine tombe sur le Cube et la petite troupe avance doucement, comme dans un rêve, car le contour des choses est flou ! Le géant a été laissé dans la magie du bois d’été et nul doute qu’il y pleure encore…, à moins, à moins qu’enfin il ait commencé à s’enchanter de la beauté qui l’entoure, de la magnificence de la nature !

Il est possible qu’il soit maintenant ravi par une libellule, qu’il prenne conscience que le houx illuminé, recueille la lumière, comme des larmes et fait le plus beau des candélabres ! Sera-t-il enfin amusé par le doux murmure du ruisseau, qui se joue de tous nos soucis ? Verra-t-il du mystère dans les bosquets touffus, où le jour perce à peine les profondeurs ? Se rendra-t-il compte des vitraux émeraude ou topaze, qui font de la moindre ronce une merveille de silhouette ? Celui qui sait voir n’en finit pas d’explorer les trésors de la lumière !

Encore faut-il de la simplicité ! ce dont est dépourvu le Dom, qui est malheureux à cause de sa peur et de son ego ! D’autres ont plus et voilà le Dom en colère, mais d’autres auront toujours plus ! Que veut le Dom au fond ? Il n’en sait rien ! Qu’appelle-t-il victoire ou bonheur ? Jamais la domination ne peut être satisfaite et guérir la peur !

Que veut le Dom ? Être au pouvoir ? Qu’il le prenne et il ne sera pas plus heureux ! Et il verra que les autres Doms sont toujours en colère ! Si seulement le Dom pouvait s’élever spirituellement, il aurait l’amour et la confiance ! Il serait mille fois plus riche que tous les milliardaires réunis ! Mais on préfère son ego, sa haine, sa soif de vengeance ! On caresse son égoïsme, en parlant de droits !

La petite troupe aperçoit d’ailleurs une boule de feu, qui se déplace dans la rue telle une coulée de lave ! Ce sont les Doms en colère qui manifestent, des Doms malheureux, haineux, qui se croient lésés, alors que les plus belles merveilles sont gratuites, dans la nature ! A l’avant, on reconnaît les « Nés-Vieux » ! Ceux-là dès treize ans pensent à leur retraite ! Ils ne voient la vie que comme un long tunnel à points ! Jamais ils ne se demandent si elle peut avoir un autre sens ! On comprend leur malheur, car qui voudrait d’un si long esclavage, avec à terme la maladie et la mort ?

Ah ! Mais, explorer l’inconnu, l’insondable, le mystère, aimer la beauté, c’est affronter sa peur, diminuer son ego, c’est reconnaître qu’on ne sait pas ! C’est accepter la patience, ne pas vouloir à tout prix avoir raison ! Ce n’est pas aboyer, mais choisir la douceur !

Tous, ils ont soif ! Ils veulent se développer, s’épanouir, sentir leur liberté, mais ils ne sont pas « éclairés » et restent aveugles, la plupart par manque de courage, car la force, c’est bien d’aimer, malgré le poids des Doms, leur colère d’opérette ou presque !

« On va être emporté ! s’inquiète Marié. Ils sont trop nombreux ! Ils crient tellement forts !

_ Oui, ils sont affamés et ils ne savent même pas de quoi ! répond Paschic.

_ Mais… mais ils ont raison ! fait soudainement Propre. De quoi sera demain, nous ne le savons pas ! Nous n’avons même pas de retraite ! J’ai froid et j’ai peur !

_ Propre, repense à la beauté infinie de la nature ! Crois-tu que tu sois seule et abandonnée ? N’as-tu pas eu assez de preuves qu’un amour tout puissant veille sur toi ? Reprends confiance ! La colère des Doms est vaine !

_ J’imagine qu’en arrêtant le Cube, on va pouvoir se parler !

_ Alors que le Dom ignore déjà l’importance de son ego ? Il ne reconnaît même pas son propre égoïsme, ni sa propre lâcheté, il faut bien le dire ! Que va-t-il se passer quand vous serez entre quatre yeux ? Tu crois à un miracle, à une compréhension subite ?

_ Et quelle est la solution d’après toi ?

_ Que le Dom change d’abord lui-même ! Qu’il prenne de plus en plus conscience de son individualité et que l’État n’est pas sa maman ! Regarde les Nés-Vieux, ils vivent dans une boîte à chaussures ! »

Mais Propre n’entend plus : elle a cédé à ses inquiétudes et rejoint le flot incandescent ! « Propre ! Propre ! » crient Marié et Mécano inutilement, car le vacarme est assourdissant et la violence dans le sillage du mouvement, inévitablement, puisqu’elle exprime l’illusion de son fondement, sa stérilité !

«  C’est ça… ou les bottes ! lâche dans un soupir Paschic.

_ Qu’est-ce que tu veux dire ? demande Mécano.

_ Face au vide, les Doms se dirigent soit vers le chaos social, car une société matérialiste ne peut être que malheureuse… ou alors pour éviter ça, de l’ordre et de l’ordre à tout prix ! Les dictatures, quoi ! Mais c’est toujours à côté ! Rien de grand au final ! »

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     « Mais, mais on a perdu Propre ! On dirait que ça ne te fait rien ! réplique Marié.

_ Si, bien sûr que si, mais cela montre encore une fois combien les peurs des Doms sont fortes et comment il est difficile d’y résister ! On ne peut pas non plus ramener Propre par la force, notre chemin est celui de l’amour et de la confiance ! Nullement celui de la haine et de la colère ! Crois-moi, il est fort possible que Propre nous revienne, quand elle verra le vide des Doms ! D’ailleurs je suis fatigué… Je nous envoie où nous pourrons nous reposer... »

Grâce à sa magie, Paschic conduit le trio sur une plage de galets, où souffle le vent ! Les pierres « croassent » sous les pieds et la mer est creusée de petites vagues ! C’est une ambiance aride, dépouillée, sauvage, mais au moins ici on n’entend plus les Doms ! Paschic respire ! Il prend son temps, il regarde !

Le ciel est traversé par des grains et entre eux, des espace bleus laissent tomber la lumière ! Celle-ci vient miroiter sur les vagues, donnant à la mer des écailles d’argent, dans un mouvement continu ! Paschic ne dit rien et contemple ! Il sait que tôt ou tard il va lui falloir retrouver le monde des Doms et cela passera d’abord par un vacarme effroyable, une agitation sans bornes, déstabilisante, abrutissante, essentiellement provoquée par la peur !

Ici, la majesté est si évidente qu’elle semble un jeu… Pour le monde des Doms, comment on en est arrivé là ? Certes, nous sommes nombreux et il faut bien nous nourrir, mais le fonctionnement, que nous avons mis en place et qui devait nous servir, nous rend au contraire esclaves et finalement nous tue, avec le réchauffement climatique !

En remontant un peu sur la grève, Paschic observe des hirondelles, qui gazouillent joyeusement, avant d’effectuer leur migration ! Elles n’ont pas peur et pourtant elles sont infiniment moins protégées que nous ! Alors qu’est-ce qui ne va pas chez les Doms ?

On peut dire que ça commence dès l’école… Pourquoi les élèves ne reçoivent-ils pas un cours de sagesse, de contemplation ? Pourquoi ne se retrouvent-ils pas devant les merveilles de la nature, afin qu’ils se calment, qu’ils jouent, qu’ils s’y sentent comme chez eux ? Pourquoi ne sont-il pas éveillés à la beauté, comme l’a été Paschic, simplement par l’observation, la curiosité, l’attente ? Pourquoi ne pas prendre en compte leur chagrin, leur peurs ? Pourquoi ne leur laisse-t-on pas le temps ?

Car tout de suite les peurs des adultes « tombent » sur eux ! Tout de suite, il faut du rendement, de la performance, car c’est cela qui rassure ! Il faut des chiffres, car c’est tangible, sérieux, d’où l’importance des mathématiques, des sciences physiques ! L’échec est présenté comme un abîme, une damnation ! Toute la panique de la société vient s’abattre sur des épaules trop frêles !

Les enfants sont embarqués dans un train sans conducteur, comme le montrent les crises d’aujourd’hui ! Pourtant la solution est simple, encore faut-il la voir, car le problème, ce n’est pas les supers-riches, le gouvernement, l’inflation, les étrangers, etc. ! Le problème, c’est chacun d’entre nous ! C’est notre égoïsme au quotidien, dont apparemment la plupart ne s’en rendent même pas compte !

Par exemple, on sort de chez-soi et il faut aussitôt descendre du trottoir, car quelqu’un a garé en plein dessus son cube roulant ! Pourquoi ? Mais parce que son propriétaire ne pense pas aux autres ! Cela ne lui vient même pas à l’idée ! Parce qu’au fond il méprise le monde qui l’entoure !

Plus loin, on voit des détritus jonchant le sol à cause de poubelles mal fermées ! Qui va nettoyer ? Sûrement pas les propriétaires, qui comptent sur d’autres personnes ! On continue et un cube roulant passe, musique plein pot, ce qui fait croire à l’installation d’un cirque ! On arrive au marché, pour ses courses, et un dame nous précède à la boucherie… Elle discute avec le boucher, mais croyez-vous qu’elle ait pris en compte votre présence et qu’elle pense à abréger la discussion ? Nullement, elle prend ses aises au maximum !

Quand enfin, c’est votre tour, un monsieur se glisse dans votre dos et fait pression sur vous : il est là et on doit le servir ! Il pourrait se dire que vous existez et que vous avez droit au respect, mais non, c’est trop pour lui ! Il est incapable de la moindre patience ! A ce stade, vous n’avez fait que cent mètres, depuis votre domicile et vous n’avez déjà plus qu’un désir : retrouver la tranquillité de vos pénates, c’est-à-dire votre sédentarisme, si propice aux maladies de toutes sortes !

Qu’est-ce que les multinationales, le gouvernement, l’immigration ont affaire là-dedans ? Rien ou presque ! C’est simplement notre égoïsme, qui ne se donne aucune contrainte et d’abord parce qu’il est sous le joug de la peur ! La solution est donc simple : lutter contre sa domination par la confiance ! La politique n’est qu’un paravent !

                                                                                                                62

     La magie de Paschic s’estompe et le trio est de nouveau dans le Cube ! Pourtant, il a l’air bizarre ! Tous les Doms ici sont des jeunes, qui avancent courbés sur leur petit écran ! On dirait une procession de moines tristes ! Quelle sorte de damnation accable-t-elle ces jeunes ?

Soudain une sirène retentit et Mécano dit : « Je me demande si ce n’est pas pour nous ? » La jeune fille montre deux cubes roulants qui s’arrêtent, de sorte qu’ils bloquent le passage ! Des Doms, avec des combinaisons et des masques respiratoires, en descendent et s’approchent... « Oui, c’est pour nous ! fait inquiet Marié. Mais pourquoi ? » Il n’a pas le temps d’y réfléchir, car un éclair vient le frapper et il s’évanouit !

Paschic et ses amis reprennent peu à peu conscience dans une vaste salle, dont le plafond est en forme de dôme ! Tout y est d’une blancheur éclatante et des Doms y circulent, tous en combinaison, sans faire de bruit. En face du trio se trouve un Dom large de carrure, chauve, aux bras velus, dont le vêtement a des couleurs criardes, ce qui tranche franchement avec le reste du décor ! Si on ajoute à cela de grosses chaussures, on a l’impression d’être devant un clown, qui paraît aussi grotesque que menaçant !

« Alors, on s’ réveille ? fait le personnage, en avalant des cacahuètes.

_ Qu’est-ce que… Qu’est-ce que nous faisons ici ? parvient à demander Marié.

_ Pas connectés, les gars ! Pas connectés ! Les gars et mademoiselle ! Pardon ! Mais, si on n’est pas connecté, j’ suis immédiatement prévenu !

_ Et alors ? réplique hostile Marié.

_ Et alors ? Ah ! Ah ! Mais j’ me suis même pas présenté ! Docteur Web ! Pour vous servir ! Ah ! Ah ! Cacahuètes ?

_ Mais quel rapport avec nous ? lance Mécano. Et pourquoi on vous devrait des comptes ?

_ Revêche, hein ? fait Web. Nouvelle école féminine ! Du punch ! J’aime ça ! Eh bien, ma chère, tout ce qui est connecté m’appartient ! C’est mon monde ! Tous ces jeunes qui défilent, les yeux sur leur écran, ils sont à moi ! Ce sont mes enfants ! Il faudrait pas qu’on vienne les troubler, avec n’importe quelle sornette, vous comprenez ! J’ veille au grain ! Alors d’où vous v’nez, les farceurs ?

_ De la nature… répond Paschic.

_ De la Chose ! Ah ! Ah ! J’ l’aurais parié ! En vous voyant, j’ me suis dit, ceux-là viennent d’une autre époque ! Des rétrogrades ! Des singes ! Eh ! Oh ! Ici, c’est la connexion, la coupure d’avec la Chose, car on ne veut plus en entendre parler ! Le psychisme, c’est l’avenir ! Finis l’ vent et la pluie !

_ Foutaises ! coupe Marié.

_ Tsss, tsss ! Vous ignorez encore à qui vous avez affaire ! Je dirige un empire, moi ! Pas un bureau de plaintes pour marginaux ! Mais je vais profiter de votre présence, pour tester quelques trucs…

_ C’est-à-dire ?

_ Comment arracher le psychisme à l’air ambiant ? Comment le captiver, le retenir, jusqu’à ce qu’il oublie même le monde qu’on juge réel ? Comment faire pour que le psychisme devienne autonome, dans un monde uniquement à lui, mental ?

_ Vous êtes fou ! Vous ne pouvez le séparer du corps !

_ En effet ! Vous avez remarqué ? Ah ! Ah ! Mais cela est vrai jusqu’à présent… Imaginez toute la logistique, la production alimentaire réglées par l’IA et des droïdes, si vous voulez… et même, le cerveau, nos pensées donc, sur des supports technologiques, dépourvus de corps bien entendu ! Le résultat : une sphère psychique immortelle !

_ Vous devez savoir comme moi, coupe Paschic, que les plaisirs charnels sont nécessaires à l’équilibre psychique ! Et puis la beauté de la nature est plus importante que vous ne croyez !

_ Vraiment ? C’est passionnant ! répond Web qui bâille. Remarquez que je n’ai jamais dit que j’avais toutes les solutions… et c’est pourquoi vous êtes encore en vie, comme cobayes !

_ Qu’est-ce que vous allez faire ? demande soudain inquiète Mécano.

_ Eh bien, je vais d’abord injecter dans la veine du petit gueulard ma dernière drogue, que j’ai baptisée la Like !

_ C’est ce qu’on va voir ! fait Marié, qui se tortille sur son siège.

_ Oh ! Mais c’est tout vu ! Fais un sourire à papa Web ! »

Le docteur Web se lève avec une seringue à la main et il pique le bras de Marié ! « La suite va être pleine d’enseignements ! » se réjouit-il.

 
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