La nuit des Doms (5-8)

  • Le 27/09/2025

Dom 105

 

 

                   "Toi, tu sais cuire un lapin, pélerin!"

                                   Jeremiah Jonhson

 

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     « Alors, vous ne profitez pas de votre nouvelle célébrité ? demande Web à Paschic.

_ Non pas vraiment… Trop de bruit ! C’en est presque effrayant !

_ Ah ! Mais c’est le public des combats ! On y aime la force, la victoire ! C’est en vous aussi, allez !

_ Bien sûr ! Mais j’ m’en méfie ! Et c’est aussi une impasse ! Écraser le faible, faire couler les larmes, c’est à la portée du premier animal venu !

_ C’est le sport ! Vaincre son adversaire !

_ Très juste ! Le dépassement de soi est positif, mais on ne se dépasse jamais autant que quand on aime et qu’on a confiance !

_ Z’êtes emmerdant, vous savez ! Rigolez un peu ! Hein ? Un peu d’ légèreté, que diable !

_ D’accord, à condition que vous commenciez par vous moquer d’ vous-même !

_ Ah ! Ah ! Vous m’avez eu ! Je m’aime trop pour cela ! Venez, j’ai autre chose à vous montrer ! »

Paschic suit Web, toujours encadré par Cristal et Jobard et on enchaîne les tunnels… « Un moment Web, fait Paschic, j’aimerais revoir mes amis, Marié et Mécano !

_ Ah ? Mais je crois que ce n’est pas une bonne idée… Voyez-vous, ma Like a fait des dégâts et je crains que vous ne soyez à présent déçu par vos amis…

_ Puis-je tout de même les voir ?

_ Bien sûr ! »

Web fait claquer ses doigts et sur l’un des nombreux écrans, qui jalonnent les tunnels, apparaissent soudain Marié et Mécano ! Ils sont toujours en cellule, mais ils tiennent chacun un smartphone et ont le nez dessus ! « Eh ! Marié, regarde ce qu’il m’a répondu ! s’écrie Mécano.

_ Hmmm ! Attends, mes likes sont en train de faire un bond !

_ Hi ! Hi ! Je le ghoste ! »

« Vous voyez, Paschic ! Ils sont retournés en enfance ! reprend Web. Tout l’ monde ne peut pas être comme vous, un saint ou un héros ! Ah ! Ah ! Mais venez, nous ne sommes plus très loin ! »

Le réseau des tunnels semble sans fin, mais on arrive à un balcon, qui surplombe une grotte gigantesque ! « Notre cathédrale ! fait Web. On la loue pour des cérémonies et je voulais que vous assistiez à celle-ci... » Paschic regarde, entre les piliers de calcite, une foule dense, en robe avec des capuches ! « Ils fêtent leur idole... » explique Web.

Dans l’allée centrale, un groupe porte sur un coussin un morceau d’or découpé, puis ils gravissent les quelques marches menant à l’autel ! Là, un prêtre, semble-t-il, puisque sa robe est d’une couleur particulière, lève le morceau d’or, en criant d’une voix triomphante : « Le pays ! Notre pays ! Notre pays éternel ! Grand ! Fier et fort ! Malheureusement, nos ennemis sont nombreux ! Les traîtres aussi ! A vous juges ! »

Quelques Doms, sous une capuche noire, s’agitent un peu derrière une table… « Que l’on amène l’accusé ! » crie l’un d’eux et un enfant de treize ans est présenté, maintenu par des gardes. «  Accusé, reconnaissez-vous les faits ? Vous avez injurié notre président à l’école et donc blasphémé contre notre dieu, le pays ! Oui ou non, reconnaissez-vous que vous êtes un traître à la patrie ? »

L’enfant terrorisé ne dit rien et se met à pleurer ! « Qui ne dit rien consent ! jette le juge. Hélas, il est trop tard pour les remords ! Qu’on exécute la sentence ! » Les gardes saisissent le gamin, qui n’oppose aucune résistance et on lui met la corde au cou, sur un gibet ! « Non ! Non ! » crie sans doute la mère, qui essaie d’atteindre son fils, mais ses efforts sont étouffés par des Doms féminins.

Vlan ! Le môme est pendu et après avoir observé ses derniers soubresauts, le grand prêtre s’écrie : « Voilà comment meurent les traîtres ! Voilà le sort qui attend nos ennemis ! Voilà notre président bien-aimé vengé ! Que Dieu protège notre pays et nous bénisse tous ! »

« Dom ! Dom ! Dom ! » fait la foule en écho, tandis que le prêtre lève une nouvelle fois son morceau d’or ! « Vous n’avez pas l’air surpris ! dit Web à Paschic.

_ Non, je sais ce qui sous-tend ce genre de comportements…

_ Ah oui ? Le patriotisme…

_ Pas du tout, c’est la peur ! C’est elle qui crée le culte de la force ! Et l’exécution de ce pauvre enfant le montre encore plus clairement ! Car quand l’égoïsme est menacé, il est capable de n’importe quelle atrocité, puisqu’il est ramené à son angoisse, qui est abyssale ! C’est une réaction aveugle, à la mesure de ce qu’on fuit !

_ Ils n’accepteront jamais votre version !

_ Non, et le comble, c’est qu’ils se réclament de Dieu, dont ils n’ont absolument aucune idée ! »

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     « Combien de victimes, à cause de la peur ? pense Paschic. Le seul remède que nous lui donnons, c’est la domination ! C’est en nous sentant supérieurs à l’autre, notamment en le méprisant, que nous nous rassurons et que nous chassons la différence, qui pourrait nous juger ou nous montrer tel un miroir ! Ainsi, nous restons dans nos illusions et… nos peurs, car nous les fuyons plutôt que les combattre ! Combien de victimes, juste pour qu’un seul se sente à l’aise ? »

« Vous avez l’air bien songeur ! s’exclame Web en regardant Paschic, alors qu’on reprend la marche dans les tunnels.

_ Eh bien, nos existences ont de quoi donner le vertige !

_ Tout juste ! Même si moi, je suis immatériel ! Tenez, frappez-moi ! Allez-y, n’ayez pas peur !

_ Je ne crois pas avoir la motivation…

_ Toujours cette douceur ! Bon, alors, donnez-moi une bonne claque !

_ D’accord, car vous la méritez !

_ Ah ! Ah ! A la bonne heure ! Eh ! Vous avez vu ? Votre main est passée dans mon visage, sans rencontrer de résistance !

_ C’est vrai !

_ J’ suis immatériel, j’ vous dis ! Déçu ?

_ Un peu…

_ Ah ! Ah ! J’ vous aime bien, vous savez ? Si ! Si ! Tenez ici, nous sommes dans un tunnel très particulier ! Vous voyez toutes ces portes ? Elles abritent des vedettes que j’utilise tous les jours ! Tiens, celle-ci par exemple ! C’est une de mes plus anciennes locataires ! Elle a droit à une loge trois étoiles ! Une véritable star ! Son nom est sur la porte…

_ La Haine ?

_ Elle-même ! Toc, toc, la Haine, comment ça va c’ matin ?

_ Va t’ faire foutre, Web ! Toi et toute ta clique de demeurés ! entend-on derrière la porte.

_ Déjà en train de répéter ! C’est bien, belle conscience professionnelle ! »

A cet instant, la porte s’ouvre pour laisser voir une femme extrêmement séduisante, à l’œil perçant ! « Sache, Web, que je n’ chôme jamais ! dit la Haine d’une voix hautaine. Qui c’est celui-là ?

_ Paschic ! répond Web.

_ Paschic ? Paschic ? Ça me revient pas, dis donc ! C’est bizarre, car j’ connais tout l’ monde ici !

_ Paschic est un sage… et donc un pacifiste ! explique Web.

_ Peuh ! Laisse-le moi cinq minutes… et il pourra plus s’ passer d’ moi !

_ Peut-être…, mais j’ai d’autres projets pour lui !

_ Dis donc, Web, c’est vrai ces rumeurs sur la troisième guerre mondiale ?

_ Quelles rumeurs ?

_ Ben, on dirait qu’ ça chauffe ! Si ça arrive, faut qu’j sois prête, moi ! De quoi j’aurais l’air, sur le champ de bataille, avec une robe élimée ! Avec les bombes, rien ne va, sauf le rouge sang ! T’en penses quoi, l’ sage ?

_ J’ pense pas beaucoup, j’ me préserve…, répond Paschic.

_ Bon sang, Web, réplique la Haine, pourquoi tu m’imposes tes eunuques ? J’ veux du beefsteak et tu m’ proposes de la salade toute fripée ! Bon, tirez-vous, j’ vous ai assez vus ! Allez, barrez-vous, les moches !

_ Non mais, pour qui elle s’ prend celle-là ? s’indigne Cristal.

_ Oh ! La pouf, baisse un peu ! Quand on a ton physique, on reste prudente !

_ Ben, qu’est-ce qu’il a mon physique ?

_ T’es grosse, c’est tout ! Un vrai morceau d’ lard !

_ J’ vais t’arracher les yeux !

_ Bon, arrêtez vous deux ! La Haine, tu rentres dans ta loge… et nous on s’en va !

_ C’est ça, les moches, cassez-vous ! Et n’oubliez pas la grosse ! Ah ! Ah !

_ Grrrr ! fait Cristal, en se jetant sur la porte, qui s’est déjà refermée.

_ Elle n’est pas si mauvaise qu’elle en a l’air ! reprend Web, en se passant une main sur le front et alors qu’on s’éloigne. Tenez ici, c’est la loge de la Peur, votre vieille copine ! Mais on ne va pas la déranger, car j’ai déjà eu ma dose… Là, c’est celle de l’Indifférence… et puis voilà la vôtre !

_ La mienne ? demande Paschic.

_ Oui, il faut vous reposer un peu…, car j’ai organisé un autre combat psychique…

_ Non, Web, je n’ reprendrais pas du service… Vous m’avez pris d’ court la première fois, mais maintenant…

_ Ben, c’est dommage…, car Mécano pourrait faire une connerie…

_ Quel genre de connerie ?

_ Oh ? Eh bien, j’ pourrais lui envoyer quelques Haters, qui n’ cesseraient pas de lui dire combien elle est laide !

_ Oh ! Ça n’prendrait pas ! Et puis, au pire, elle s’rait triste !

_ Ben non, avec une dose de Like, elle serait plus fragile, jusqu’à tenter une opération de chirurgie esthétique ! Vous savez, elle deviendrait comme ces poupées botoxées…

_ Je vois…

_ Vrai ? Alors c’ combat ?

_ On l’ fera !

_ J’ l’savais ! Super, on viendra vous chercher ! N’hésitez pas, y a des fruits sur la table ! La forme avant tout, hein ? »

                                                                                                                       7

      Cristal et Jobard viennent bientôt chercher Paschic : « Allez champion, c’est l’heure ! dit Jobard. Entre nous, Paschic, j’espère qu’on va vous d’ démonter la tête, ce coup-ci ! Ah ! Ah !

_ La vie médiocre de Jobard continue… réplique doucement Paschic.

_ Grrr ! »

Au bout d’un certain nombre de tunnels, on se retrouve dans les vestiaires de l’arène, où se tient déjà Web, qui lance : « Ah ! Voilà notre héros ! Prêt au combat ? Ah, ça va chauffer ! Je vous ai trouvé une perle, figurez-vous ! Il est pas plus haut que trois pommes, mais il a une énergie folle !

_ Je n’en doute pas ! Mais Web, tout à l’heure, j’ai fait un drôle de rêve…

_ Ouais, allez-y, mais je me méfie d’ vous...

_ Eh bien, je trouvais un ordi tout pourri dans la nature, parmi les fleurs !

_ Et ? Oh ! J’y suis : à moi de dégager le symbole ! La fin du docteur Web, vaincu par la nature et sa beauté ! C’est ça ?

_ A peu près… Il doit y avoir une histoire de paix en plus, mais à ce moment je me suis réveillé !

_ Je ne vous propose pas un cigare, reprend Web, qui en sort un de son étui. Vous me voyez comme un monstre, Paschic, mais je ne fais qu’obéir à la logique ! Tenez, pourquoi je vous fais combattre seulement contre des mutants qui ne sont que des gosses ? Eh bien, vous vous en doutez, le mutant, quand il vieillit, doit tout de même se sociabiliser ! C’est inévitable, s’il veut un tant soit peu s’intégrer, ne serait-ce que pour travailler ! Il peut encore tuer quelqu’un avant, remarquez, mais alors il finit en taule ! C’est une autre histoire, mais, s’il se sociabilise, le mutant perd en puissance ! d’où mes gosses dans l’arène ! Ils ont plus de vitalité que vous, mais vous avez plus d’expériences ! Ça s’équilibre, non ?

_ Vachement !

_ Ah ! Ah ! Bon, vous êtes en forme, c’est bien ! Je vous faire un aveu : je n’ai pas parié sur vous, mais sur le gosse !

_ Voilà qui m’ donne confiance…

_ Ah ! Ah ! Vous êtes hors pair ! Vous avez dû en baver, hein ?

_ Je n’ai fait que rencontrer des gens comme vous…

_ Triste monde ! Allez, on y va ! Une vraie perle, j’ vous dis ! »

Comme la fois précédente, l’arène est surchauffée, d’autant que l’adversaire de Paschic semble ne pas tenir en place ! Son énergie débordante plaît au public, qui l’a déjà adopté et qui crie son nom : « La Guêpe ! La Guêpe ! »

En effet, ce n’est encore qu’un gamin, mais tout le contraire de Python ! Il est aussi agité que l’autre était passif, ramassé sur lui-même ! S’il doit garder tout de même les électrodes, celles fixées à son crâne, il ne peut rester assis et pour le plus grand plaisir du public, il démontre un talent tout particulier, dû à son énergie débordante, qui est de tordre le métal ou de faire sauter les boulons autour de lui ! Son pouvoir psychique n’est pas seulement intérieur, comme chez Python, mais il s’exerce ici et là, ce qui lui a valu son surnom La Guêpe !

Paschic semble indifférent à cette démonstration de force, tandis que des morceaux de la cage claquent sous le pouvoir de La Guêpe, ce qui provoque des hourras à chaque fois ! Paschic s’assoit, est préparé par le personnel, puis, au coup de sifflet de l’arbitre, il se perd dans un rêve infini ! En fait, toute la stabilité de sa foi vient l’habiter, celle qui vainc même la mort et qui est au fond indescriptible...

Cela agace La Guêpe, qui ne veut que des chocs, un affrontement brutal ! Des boulons de la cage sautent, pour témoigner de cette irritation et le public s’en réjouit, car lui aussi ne désire que de l’action, et pourtant, peu à peu, la paix de Paschic, son absence de peur finissent par calmer La Guêpe !

Elle est intriguée ! Elle s’approche de Paschic et avec hésitation, lui touche le bras ! Les juges ne savent plus quoi penser, car une telle attitude n’est pas répertoriée dans le règlement ! Puis, voyant que Paschic demeure tout aussi paisible, La Guêpe s’enhardit, monte sur ses genoux, se pelotonne contre lui et s’endort !

C’est la stupéfaction générale, avant la colère ! On entend : « Remboursez ! Remboursez ! », « La Guêpe, couille molle ! », « Web tricheur ! » Des bouteilles de bière sont jetées contre la cage ! Le personnel débarrasse les deux combattants et les pousse vers la sortie ! Paschic porte toujours La Guêpe, qui reste endormi !

« Bon sang ! s’écrie Web sur le chemin des vestiaires. J’ai jamais vu ça !

_ Vous ne voyez pas grand-chose de toute façon ! » réplique Paschic.

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     Dans le vestiaire, la stupéfaction ne retombe pas ! « Mais bon sang ! s’écrie Web. Que s’est-il passé ? Un môme venimeux en diable et qui s’endort ! Vous lui avez injecté quelque chose ? » Paschic s’apprête à répondre, mais Jobard lui coupe la parole : « Il a payé La Guêpe ! dit-il. Ces deux salauds se sont arrangés, c’est tout !

_ Impossible ! réplique Web. Paschic n’a pas quitté sa loge. »

Jobard hausse les épaules et c’est au tour de Cristal d’y aller de sa théorie : « Le gamin était avarié ! Vous avez cru acheter de l’acier et c’était de la guimauve ! Vous n’avez plus l’œil, Web !

_ Peuh ! Vous avez vu comme moi le mutant faire sauter les boulons ! C’était quoi ça ? Une façon de peigner le caniche ? »

Cristal fait elle aussi un signe d’impuissance et il ne reste plus qu’à Paschic de donner une explication : « Connaissez-vous l’histoire de la forêt enchantée ? demande-t-il.

_ Non mais je rêve ! s’écrie Jobard. Vous vous croyez où ? Dans une bibliothèque de quartier, devant un parterre d’enfants ? » Pour sa sortie, Jobard reçoit un coup de Web, qui ajoute : « Ferme-la, Jobard ! Moi, elle m’intéresse cette histoire ! Surtout que Paschic est un malin ! Il cherche à nous faire passer un message ! Allez-y, mon vieux, nous sommes suspendus à vos lèvres !

_ Très bien ! reprend Paschic. Donc, il existait une forêt enchantée, où la reine Beauté se sentait comme chez elle ! Tout n’y était que merveilles ! La lumière y diffusait mille couleurs : des émeraudes ici, des diamants là-bas et des rubis un peu plus loin ! Les oiseaux y chantaient leur allégresse et la paix descendait sur le visiteur ravi ! Mais, un jour, un serpent géant menaça la forêt ! Son sifflement d’abord était atroce et puis, il détruisait tout sur son passage !

_ Eh ! Eh ! On est en plein dans les vieux contes ! J’aime ça, Paschic, coupe Web, qui allume un cigare. Voyons voir comment la reine Beauté va s’ tirer d’ là !

_ En effet, la reine Beauté était bien triste, car elle ne pouvait rien faire contre le serpent, car il n’était pas normal ! Non seulement il était gigantesque, mais en plus il semblait en métal et cracher du feu ! Elle appela donc l’un de ses chevaliers, l’un de ses plus fidèles admirateurs et qui était prêt à mourir pour elle !

_ L’idiot ! coupe Jobard.

_ Le chevalier partit lutter contre le serpent, continue Paschic, et bientôt il le trouva : le serpent était vraiment épouvantable et il était impossible de calmer sa fureur ! Il écrasait tout et ses anneaux se déplaçaient à toute vitesse ! Le chevalier se décida à chercher le terrier du serpent, pour l’attaquer quand il serait au repos, et il arriva dans une ville d’où partaient tous les serpents, car il y en avait maintenant des dizaines, qui chaque jour quittaient la ville, pour répandre la terreur dans les campagnes !

_ Hum, je commence à comprendre… dit Web.

_ Mais le plus étrange, c’est que tous les serpents venaient de la pierre noire de la peur !

_ N’importe quoi ! coupe encore Jobard, qui reçoit un nouveau coup de Web.

_ La peur les mettait en fureur ! reprend Paschic. avec la soif de tout détruire, de tout posséder ! Alors le chevalier pensa qu’il devait d’abord calmer cette peur et il diffusa dans la pierre noire toute la paix de la forêt enchantée ! Tous les petits serpents qui étaient là s’écrièrent : « Mais que s’est-il passé ? J’étais comme fou et me voilà rassuré ! Bien sûr que je dois faire attention aux autres et à la forêt enchantée ! Car c’est elle qui rend le monde beau et qui fait mon bonheur ! » Les petits serpents se calmant, les plus gros aussi cessèrent leur destruction !

_ Et le monde fut sauvé ! jette moqueusement Jobard. Jamais entendu une telle ânerie !

_ Il n’a pas tort ! renchérit Cristal. Même pas d’ sexe, ni d’ passion ! Ça va faire un bide !

_ Taisez-vous ! intervient Web. Bon, Paschic, on a entendu l’histoire, mais quel lien entre elle et le gamin ?

_ C’est assez simple, Web ! Le Cube est comme fou sous le joug de la peur, puisqu’elle conduit à une domination effrénée et destructrice ! Mais personne n’a apparemment de remèdes, ce qui fait que des enfants, pour se sentir en sécurité, développe un pouvoir psychique monstrueux ! Ce sont les mutants ! Mais cette activité psychique épuise ! On ne peut pas impunément être tout le temps sur le qui-vive, pour contrôler le monde et en devenir le maître ! Cela demande une énergie exorbitante, surtout quand on est un enfant !

_ Et ?

_ Et je n’ai fait que proposer ma paix, qui est bien réelle ! La Guêpe l’a saisie comme un rocher et s’est tout de suite endormi !

_ Escroc ! Arnaqueur ! crache Jobard. Vous voyez pas Web qu’il est en train d’ nous entuber ?

_ Pas sûr, pas sûr ! fait Web, en soufflant la fumée de son cigare. Mais je ne sais pas si vous vous en rendez compte Paschic, car cela voudrait dire que personne à part vous ne comprend les choses comme ça et ne pourrait calmer la peur !

_ Mais, Web, je ne suis que le serviteur ou l’amoureux de la forêt enchantée ! »

 
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