On vit dans la nuit!

  • Le 09/11/2019
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On vit dans la nuit

 

 

 

 

                                                                                               La paix est l'épice du siècle!

 

    On rêve, mais dans le mauvais sens du terme; c'est-à-dire qu'on s'illusionne, qu'on se raconte des histoire, qu'on refuse de voir! Ce ne serait pas bien grave, si ça n'empêchait pas d'évoluer et donc d'améliorer la situation! Au fond, on ne veut pas "guérir", on a trop peur de perdre, ou on a trop peur tout simplement! Il s'agirait de regarder les choses en face, de grandir, de sortir de l'enfance; comme on se libère d'une enveloppe... On doit se dégager de la domination et de son égoïsme!

    En ce qui nous concerne, nous n'avons jamais beaucoup rêvé...; nous avons été en butte très tôt avec la souffrance, l'incompréhension, la solitude! Nous avons été "vieux" dès le départ; trop lourd, trop sérieux, trop sage, mais ce n'est pas notre faute! Nous sommes né comme ça, les yeux ouverts; même si bien entendu nous avons aussi été un sale gosse! Nous pourrions crier comme Greta Thunberg: "Comment osez-vous? Vous m'avez volé mon enfance!" Mais c'est mieux ainsi, car que veut-on: être dans l'illusion de l'égoïsme, rester un bébé ou bien voir vraiment quelque chose; devenir véritablement un être humain?  Greta devrait sans doute remercier la vie pour sa lucidité! Elle laissera peut-être une pierre...

    Notre boucher a de nouveau les mains qui tremblent! Il s'était pourtant persuadé que tout irait bien! Son élan n'a pas suffi; son mal bien plus profond l'a rattrapé! Nous pourrions l'aider, le conseiller; nous connaissons bien son problème: blessure, dépression, repos, réparation! Mais son amour-propre regimberait aussitôt; il nous ferait signe qu'il sait déjà tout ça et finalement, il ne nous comprendrait pas! Il doit éprouver ses propres expériences; il verra lui-même avec le temps; il sera brisé ou il apprendra et guérira; mais nous parions plutôt sur la mauvaise destinée; question d'habitude sans doute!

    A côté, il y a un crêpier qui nous hait de toute son âme! Que de forces mal employées! Pour cet homme, ce qui ne va pas, ce sont ceux "qui ne veulent pas travailler"! "Si chacun, dit-il d'une voix douce, avait son emploi, ce ne serait déjà pas si mal"! Paroles pleines de sagesse! Mais le voilà soudain en colère, s'écriant: "Mais ils ne veulent pas travailler!" "Maudits soient-ils!" a-t-on envie de rajouter!

    Pourquoi nous hait-il? Oh! Nous lui échappons! Il nous voit plus heureux, plus libre que lui! Nous ne l'admirons pas non plus; c'est dire que nous dépassons les bornes! Lui aussi, nous pourrions le soulager... et même le sauver; n'ayons pas peur des mots! Il nous faudrait lui expliquer ce qu'est la domination, qu'il en est esclave et que c'est ça qui le rend malheureux! Mais autant pêcher à la mouche dans le brouillard! Sur son visage il y a dix couches de mépris! Il mourra irrité! Comme on tardera à fermer la "boîte", il marmonnera encore: "Mais ils veulent pas travailler!"

    En fait, c'est toutes les halles de notre quartier qu'il nous serait possible d'"éclairer", de mener vers la paix, le bonheur; vers une dimension infinie! Mais la domination, la course à la réussite tient tout le monde; elle paraît bien plus passionnante! Il faut beaucoup de temps pour que la désillusion s'installe définitivement... Les larmes, les plaintes sont pourtant déjà là, mais cachées! La domination est fière et ombrageuse... Elle nie la nuit; elle préfère la haine à la vérité! Elle fait le mal toutefois, mais s'en soucie-t-elle? Nous dansons sur des abîmes!

    De même, non loin de là, il y a une place avec quelques arbres... C'est le rendez-vous de toute une jeunesse marginale et sale et qui boit et qui devient tôt ou tard agressive! C'est la zone, quoi! Ici aussi, nous pourrions monter sur une petite caisse, pour crier: "Le problème, c'est la domination! Elle nous vient du règne animal et nous maintient dans la sauvagerie!

    _ Mais qu'est-ce que tu racontes, mec?

    _ Je sais que vous demandez justice pour Steve, mais chacun de vous est ici pour flatter son nombril!

    _ Allez descend d'là, pauv' deb'!

    _ L'égoïsme vous détruira, comme vous en détruisez bien d'autres!

    _ Allez, zou, dégage!"

    On nous chassera sans ménagement! La domination ne supporte pas les miroirs! L'égoïsme de ces jeunes est tel un serpent à sonnettes: il s'alarme au moindre bruit! Bien entendu, beaucoup ici ont l'esprit embrumé... Ils souffrent encore des blessures de l'enfance, d'où leur haine à l'égard d'un système qu'il trouve injuste! Mais ils ne cherchent pas non plus! Il veulent triompher, qu'on les admire; ils sont amoureux d'eux-mêmes et en sont bien dégoûtants! Nulle modestie! Nulle persévérance! Nul courage!

    Et dire qu'à quelques mètres des feuilles parsèment le trottoir humide, telles des îles d'or sur le reflet des maisons! On ne voit pas la beauté, tellement on s'admire, bien qu'elle soit libératrice! Mais, aujourd'hui, la domination est chez elle! On roue de coups un jeune qui est seul ou on viole, à plusieurs, une camarade de classe! On filme le tout (c'est dans la boîte!) et on diffuse sur le Net, pour dire: "Hein? Les gars! C'est qui les meilleurs, les plus forts, les maîtres! C'est nous, tas de billes!"

    Des vies brisées à jamais, pour satisfaire ces messieurs! Les policiers qui les interrogent doivent être stupéfaits, surtout s'ils ont des enfants! "Pourquoi vous l'avez battu à mort?

    _ Y nous manquait d'respect, mec!

    _ Il était là sur le trottoir, il vous a rien dit et il vous a manqué d'respect!

    _ Ben ouais!

    _ Et la fille, pourquoi vous l'avez violée?

    _ Ben, pour lui donner une leçon! pour lui montrer comment elle est la vie, à la meuf!"

    Il est vrai que le gouvernement, les adultes en général, donnent un exemple qui ne relève pas le niveau! Prenons par exemple la question du voile! Dieu ou la République, faut choisir! Tout le monde se dresse sur ses ergots! Certains montrent à cette occasion leur vrai visage, quelle haine ils nourrissent en secret! Mais il est question à nouveau de lois, parce qu'on ne sait pas se parler et que l'on ignore même ce qui nous motive au plus profond!

    Mais racontons une anecdote... Nous vendons un caban sur le Bon coin et c'est une Bretonne, exilée dans le sud de la France, qui nous l'achète. Après quelques échanges, nous comprenons son histoire, sans qu'elle l'ait voulu! Là où elle habite et malgré ses efforts, on lui fait toujours sentir qu'elle reste une étrangère... Elle n'est pas complètement acceptée... Qu'à cela ne tienne: elle sera donc celle qui est différente et s'en fera une "gloire"! On pourra même dire: "Tiens, voilà la Bretonne!", dès qu'on la verra arriver avec son caban!   

    Les jeunes femmes musulmanes qui se voilent obéissent à la même logique! Elles souffrent d'être tenues à l'écart, à cause de leur apparence d'ailleurs, mais Dieu n'est pour rien dans leur réaction, d'autant qu'être sensible à la foi, à un âge où on se découvre, serait plutôt un signe de maladie! Mais, même si leur comportement est facilement compréhensible, il est provoqué par un amour-propre blessé et c'est donc encore la domination qui conduit! Ainsi, on n'avoue pas son mal, puisqu'on aurait l'impression de l'accentuer, et on parle de "chemin spirituel", ce qui fausse le débat et le rend sans issue! 

    Cependant, en face, dans l'autre "camp", on se trompe également sur soi-même, mais d'une manière encore plus terrible! En fait, la République a de la chance! Elle a des Huns, des chiens féroces, des têtes de cyclopes, le RN au premier rang, pour la défendre! C'est beau la citoyenneté, le civisme! Nous pourrions presque dormir tranquille, sauf que sous le feu d'artifice de l'indignation, c'est le cloaque de la haine qui bout et qui cherche à jaillir! C'est la peur de l'autre, avec sa différence, qui crée cette hostilité, qui est d'autant plus vive qu'on veut soi-même s'imposer, que la domination est forte !

    Comme nous le savons, cette dernière n'est qu'une fuite en avant: il faut toujours dominer, pour ne pas être rattrapé par l'angoisse! C'est comme si on était en diligence, avec les indiens derrière! Et comment, dans ces conditions, s'arrêter pour prendre le voyageur, d'autant qu'il a un drôle de chapeau! Pouvoir regarder la République, dans toute sa diversité et sa richesse, demande de la paix, du calme, de la disponibilité! C'est très difficile d'aimer quelqu'un qui ne nous ressemble pas!

    Mais on vit dans la nuit! On croit qu'on est responsable quand on s'inquiète! Partout, il y a urgence, douleurs, vociférations, turpitudes! On lutte contre le réchauffement climatique, en faisant bouillir le climat social! On veut refroidir les machines, en tapant dessus avec une clé anglaise! Qui regarde la mésange heureuse sur le chèvrefeuille? Qui se domine assez pour vaincre ses peurs? La paix est sans doute le bien le plus précieux de nos sociétés! Il est bon de sourire entre deux coups de feu!

    Considérez Macron! Pendant que le pays tremblait sous la colère des gilets jaunes, il faisait rénover l'Elysée, avec notamment un tapis à 300 000€! Il est fidèle à sa logique, à son personnage: comment suggérer une France forte, alors qu'on accueille le visiteur dans un mouroir pour mouches! Un livre de René Dozière, Frais de palais, analyse actuellement le montant de ces dépenses et nous ne pouvons trop vous conseiller de découvrir l'œuvre de cet ancien parlementaire, car c'est un ouvrier de paix à sa façon! Après l'avoir lu, on ne regarde plus les politiques en disant: "Tous pourris!" Au contraire, on voit comment certains sont extrêmement sérieux et le fossé entre la population et son élu se comble!

    Des "ponts" entre les différences, voilà ce qui nous manque le plus! Au lieu de rejeter, essayons de comprendre! Par exemple, a-t-on déjà essayé de planter des légumes? A-t-on déjà désespéré de les voir mangés par les limaces et les escargots? Qui n'a pas, dans ce cas, songé à utiliser un produit chimique, tant l'adversaire semble tout puissant? Il est normal que l'agriculteur ne puisse pas d'un coup abandonner ses pesticides! Ah! Mais le maire est le nouveau shérif et il y a une corde, pour tous ceux qui seront pris à pulvériser!

    Mais comment ne pas être emporté par la tempête des inquiétudes, des revendications? Comment résister au courant des cris, de la haine, des peurs et des pleurs? Il est normal que l'angoisse vienne frapper à la porte de la maison! "Qui est là?

    _ C'est une pauvre femme seule dans le froid! Comment pouvez-vous être au chaud, alors que moi, j'suis sans abri! Allez ouvrez! J'suis sûre que vous êtes sensible à l'injustice! J'ai pas mangé depuis plusieurs jours!"

    Celui qui laisse entrer l'angoisse voit un type sec, au lieu d'une misérable... "Bonjour, je suis le nouveau maître d'école! fait le type.

    _ Hein?

    _ Un peu de tenue, mon garçon! On ne dit pas: "Hein", c'est impoli!

    _ Mais... mais...

    _ Mêêeeh, mêêeh! Il fait la chèvre en plus! Et si on commençait par une série de pompes, car il faut être en forme, pour aider les pauvres de ce monde! D'ailleurs, voilà le programme! Il n'y a pas une minute à perdre! La jouissance, le bon temps, c'est fini, mon p'tit vieux! Bienvenue, chez les grandes personnes!"

    La haine peut accompagner la meilleure volonté, si on dépasse ses forces! On détruit alors ce qu'on construit! Qui veut être en paix avec lui-même? Qui veut rester une lumière dans la nuit? Qui veut être de l'eau fraîche dans le désert? Demandez notre dernière édition: " La domination court toujours!" La société sur les nerfs! Mais que fait donc le gouvernement?

    La paix et donc la force viennent de la connaissance de soi: il s'agit de s'employer à ce que pour quoi on est bon, qui est dans nos possibilités, et même à ce qui nous rend heureux! Mais, pour se comprendre, encore faut-il ne plus être l'esclave de sa domination!

    Cependant, celui qui est sage, dans la queue de la boulangerie, fait plus de bien à la planète que le mépris de Greta Thunberg ("Je vous ai à l'œil!")! Et celui qui, par sa seule maturité, montre aux jeunes crapules de maintenant qu'elles ne sont pas les maîtres, celui-là est plus utile à l'ensemble que n'importe quelle colère de gilets jaunes!

    "Evidemment, monsieur Cerruti, si vous aviez quelque créance...

    _ J'ai ça! 357 Magnum! Mais est-ce suffisant?

    _ Tout à fait, monsieur Cerruti!" (Flic ou voyou!)

 
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