Les enfants Doms, T2, (65-69)

  • Le 24/12/2022
  • 0 commentaire

Doms37 1

 

 

 

      "Toi aussi, tu fais de drôles de trucs, Matt!

       _ J' chais bien!"

                                  Rue Barbare

 

                     65

    Il pleuvait et Cariou et Angoisse discutaient auprès du feu... On entendait la bise souffler dehors et les yeux se perdaient dans le jeu des braises, ce qui réveillait des souvenirs... Angoisse était une vieille amie... Enfin, c'était une ancienne connaissance, car elle n'était jamais vraiment agréable et si on l'accueillait, c'était malgré soi! Mais on ne pouvait pas non plus lui refuser l'entrée... Elle s'imposait et essayer de la chasser ne faisait qu'envenimer les choses!

    Il valait mieux l'accepter, pour mieux l'amadouer, l'endormir, jusqu'à ce qu'on oubliât sa présence, d'autant qu'elle se présentait les jours où justement on était sans rien faire, seul et vulnérable, à cause du temps par exemple! Il fallait donc la connaître, ne pas la fuir automatiquement, car sinon elle restait une étrangère et on la craignait plus que de raison!

    Cariou avait été en couple avec elle et il la savait sur le bout des doigts! Il ne s'impatientait pas, il la laissait parler, il n'en avait plus peur, puisqu'il l'avait rendue inoffensive, à force de vivre avec elle! Somme toute, au coin du feu, on eût dit un vieux ménage, qui n'avait plus que le passé! "Tu te rappelles de l'époque où tu étais tout à moi! dit Angoisse. Ah! Mais c'est que tu étais terrible alors! Beau, vigoureux, plein d'ardeur! Et cet air fier... et justifié! Car même à vingt ans, tu en savais déjà plus que les autres!

    Tout de suite, j'ai eu un faible pour toi! Je me suis dit: "Celui-là, je le veux!" Et je t'ai eu! Tu faisais tout ce que je demandais! Quelles folies ne t'ai-je pas commandées? Tu fumais comme un pompier! Tu buvais comme un trou! Et le H et l'herbe! Une vraie cheminée! Un miracle qu' t'es pas fini carbonisé! Et quel esclavage, mon pauvre Cariou! Les fameux plans pour une barrette! "C'est hyper mal servie!" criais-tu! On t'avait floué! Et les graillons que tu volais à tes meilleurs copains! Juste pour ton plaisir solitaire! Un vrai pantin dans mes bras!      

    _ C'est justement cet esclavage qui m'a fait honte et quitter la drogue! Quel abaissement! Est-ce qu'un aigle peut être heureux un fil à la patte?

    _ Bien sûr, si tu n'avais pas été fort, je ne t'aurais pas tant aimé! Quel intérêt de tourmenter un lâche? Et puis j' t'ai fait courir comme un lapin! Ah! Ah!

    _ En effet! Il fallait trouver de quoi vivre et j'ai couru le monde, habité mille adresses!

    _ Sûr! T'étais un modèle d'instabilité! un vrai panier percé aussi!

    _ Oui, tu m'as donné de grandes sueurs! La galère, j'en ai bu toute l'amertume! Quelle misère!

    _ Et tes histoires d'amour bancales! Tes scènes grandioses! Tes échecs magnifiques et douloureux! Oh! le tragédien! Oh! le loser!

    _ J'étais sur des charbons ardents! dans les flammes même! Je ne voyais pas le jour!

    _ T'allais tellement mal que tu avais décidé de nous dire adieu! T'as voulu te supprimer!

    _ Et j'y ai mis de la bonne volonté, mais j' suis toujours là pourtant!

    _ T'es un géant! Si! si! Et tu sais quoi, il n'y a qu'avec toi que je me repose à présent!

    _ Eh bien, tais-toi!"

    Une bûche se mit à siffler et le feu continuait sa danse fascinante!

                                                                                                 66

    La Mort était chez la psychologue Lapie! "Je n'en peux plus! disait-elle. Personne ne m'aime! Personne ne fait attention à moi!

    _ Vous exagérez... Vous avez toujours un rôle à jouer...

    _ Ringarde! Voilà ce que je suis devenue! Dépassée! Je n'ai plus ma place, nulle part! Bouuououh!

    _ Et si vous y mettiez un peu du vôtre, hein?

    _ Qu'est-ce que vous voulez dire?

    _ Eh bien, vous n'êtes pas de tout repos! Vous empoisonnez les situations! Vous tuez l'enthousiasme! Ne demandez-vous pas à chacun de faire son deuil?

    _ Qu'est-ce que j'y peux, moi? J'ai toujours été comme ça! C'est mon rôle de supprimer!

    _ Allons! Allons! Quand on veut on peut! Il n'y a pas de fatalité! Mais vous ne voulez pas changer! Quand vous êtes là, il faut qu'on s'occupe de vous! Regardez les autres! Ils sourient, ils sont conviviaux, avenants, généreux, équilibrés! Prenez-en de la graine! Quelle belle dynamique!

    _ Vous rigolez! Moi, je ne vois que haine, mépris, suffisance! On s'écrase les uns les autres! Il vous faudrait des lunettes apparemment!

    _ Mais c'est que vous allez me donner la leçon..., alors que c'est vous la patiente! Je vous assure que le monde n'est pas si mauvais! Mais voilà ce que je vous disais: si on ne s'intéresse pas à vous, vous vous cabrez, vous devenez négative!

    _ Vous savez à quoi elle me fait penser la société? A un train à grande vitesse, et moi, j'ai l'air d'une vache! Bouououh!

    _ Et c'est reparti! Je crois qu'il faut prendre le taureau par les cornes! On ne va pas attendre que vous ayez une révélation, ou plutôt que vous vous fassiez justice à vous-même! Cela pourrait prendre dix ans! Essayons d'être plus rapide, pour vous intégrer! Montons dans le train, pour reprendre votre image! Pourquoi ne proposez-vous pas d'emblée d'aider à installer les valises trop lourdes! Vous seriez tout de suite visible, reconnue!

    _ Mais je ne suis pas comme ça! Ma spécialité, c'est plutôt de vider les trains!

    _ Toxique! Vous êtes toxique! Et donc une perverse narcissique!  

    _ C'est quoi ça?

    _ Une personne égoïste et dévalorisante!

    _ Moi, je suis égoïste? Mais, je prends en compte chacun! Je ne laisse personne sur le bord de la route!

    _ Vous détruisez tout de même tout ce qui existe! Si c'est pas dévalorisant, ça?

    _ Mais... Mais sans moi, la vie n'aurait pas d' sens! Elle serait une véritable farce! 

    _ Tsss! Tsss! Toujours cette importance exagérée que vous vous donnez! Ecoutez, je pense que je vous ai donné les clefs de votre problème! La balle est maintenant dans votre camp! On s' revoit le mois prochain, pour un autre bilan! Là, pour l'instant, on ne peut pas aller plus loin! D'accord?

    _ Non!

    _ Comment ça, non?

    _ J'en ai marre! J'en ai marre de cette société de débiles, qui va dans le mur! J'en ai marre de voir ces gens égoïstes, pour la moindre chose!  J'en ai marre de tous ces aveugles, qui s' caressent, alors que le monde s'effondre! J'en ai marre de tous ces gens qui n' cherchent pas! Je suis vraie, moi, et je suis peut-être la seule!

    _ Voilà, voilà! Et ça fera cent euros!

    _ Je vais vous montrer que je suis la réalité, que j' peux arrêter le cirque!

    _ Ouuuh, je tremble!

    _ Je vous aurais prévenue!"

    A cet instant, la psychologue Lapie se dresse sur sa chaise, la main sur le cœur, et tombe en avant, victime d'une crise cardiaque! "Pfff, fit la Mort, c'est toujours comme ça! On me comprend quand il est trop tard! Et rien ne change!"   

                                                                                          67

    Owen Sullivan était nerveux! Il devait rendre des comptes à son conseil d'administration (CA)! Et il y avait là des tordus! des pontes, des arrivistes, des donneurs de conseils en chef! Pire évidemment étaient les requins, les rivaux, les jeunes loups ou les empereurs d'autres groupes, qui ne rêvaient que d'acheter, de grandir, d'écraser, de régner! Bienvenue dans la jungle la plus policée du monde!

    On était tous avec des cravates, on se souriait, on respectait la politesse, la courtoisie, on était civilisé et pourtant on broyait de l'humain sans sourciller! On avait le cœur comme une scie à métaux! On aimait son frottement sur l'os de l'adversaire! Mais surtout on adorait la puissance, le luxe, l'argent, les chiffres, les courbes! On dirigeait le monde! On faisait peur! On disait à l'un:" Va là-bas ou fais ceci!" et il obéissait! Ah! La vie en étant le maître!

    Sullivan avait ouvert les yeux grâce à Macamo, il avait rejoint l'OCED et continué d'apprendre auprès d'Andrea et de Cariou et il voyait bien son rôle au moyen du Métavers, mais entre-temps Adofusion avait perdu des bénéfices, l'entreprise avait chuté en bourse et les actionnaires s'affolaient! Dame, Sullivan ne tenait plus la barre comme avant! Etre le numéro un n'était plus sa préoccupation! Il était loin le temps où il ne considérait que la rentabilité!

    Maintenant, Sullivan se sentait en porte-à-faux! Il voulait mettre en doute le système, transmettre lui-même le message de Macamo, mais n'attaquait-il pas alors sa propre source de revenus? Pouvait-il en même temps réformer, demander moins de vitesse et rester compétitif? Sullivan était brusquement placé devant cette ambiguïté et il en était lui-même troublé, fragilisé! Son attitude, sa gestion de l'entreprise reflétaient cette hésitation, cette recherche, et bien entendu certains n'avaient pas hésité à tirer la sonnette d'alarme, car ce sont les plus inquiets les plus attachés à l'argent!

    Sullivan entra dans la vaste salle, qui servait au CA et il prit sa place. Le président du CA était Sam Bôme, un type sec, mais qui affectait une certaine rondeur, pour mieux cacher son féroce appétit! Il commença: "Owen, tu sais combien je t'apprécie! Ta direction a été irréprochable jusque-là! Mais, au nom de tous, je dois aujourd'hui te demander qu'est-ce qui se passe? Les derniers résultats sont calamiteux!" Sullivan considéra les visages autour de lui... Ceux des différents directeurs généraux ne montraient que de la froideur, car ils pensaient à leurs pertes! Quant aux secrétaires aux dents longues, ils jubilaient presque, à cause de l'odeur du sang!  

    Sullivan respira profondément et dit: "J'ai changé et je voudrais utiliser le nouveau programme d'Adofusion, pour éduquer les foules et particulièrement les jeunes, car nous sommes face à des défis vitaux à présent, comme le changement climatique!" Il y eut un silence, que Bôme ne tarda pas à rompre! "Owen, je ne comprends pas très bien, ce que tu es en train de nous dire... Mais apparemment, ton souci n'est plus la réussite d'Adofusion, mais le comportement du monde! Ce n'est plus la vente qui t'intéresse, mais une sorte d'apostolat! Tu as pris conscience de certains problèmes, qui sont pour toi moraux...

    _ Sam, je...

    _ Non, non, laisse-moi finir, Owen! Je ne critique pas ton point de vue... Chacun, un jour où l'autre, est amené à faire des choix, qui peuvent être douloureux... Mais alors il ne doit pas pénaliser l'équipe! Il doit savoir se mettre en retrait! Car nous sommes tous ici dépendants de la marche d'Adofusion! Et tu n'es pas le principale actionnaire, Owen, c'est le CA et nous avons pris la décision que le mieux, pour l'instant, est que je prenne la direction! Tu restes bien entendu le fondateur et tes conseils seront toujours écoutés, mais ce n'est plus toi qui tiens le volant!"

    Ainsi le sort de Sullivan avait été déterminé bien à l'avance et l'ancien directeur d'Adofusion rentra chez lui, plus morne que jamais! Il dégusta une verre, en contemplant les lumières de RAM! Il avait été au sommet de la puissance et ne regrettait-il pas ce passé? Il n'en savait trop rien... Il se demandait s'il avait bien fait de suivre Cariou... On venait de le mépriser et il trouvait cela infiniment désagréable! Il eût pu clouer le bec de Bôme, il en rêvait même à présent! La haine montait en lui, alors que dehors la pluie battait la vitre sous la nuit noire!   

                                                                                            68

    Il y avait dans RAM une vieille folle, qui s'amusait beaucoup! Son jeu favori était d'épouvanter les enfants Doms et elle y réussissait parfaitement! Quelquefois, elle se glissait sous le nez du jeune captivé par son Narcisse et elle lui demandait: "T'aurais pas un euro, fiston?" L'enfant Dom regardait qui venait de parler et il découvrait un visage pustuleux, racorni, jaunâtre, qui aurait pu symboliser la peste! Il se mettait à trembler, ses yeux s'agrandissaient telles des soucoupes, puis venaient le cri et la fuite! La vieille rigolait en voyant le dos de l'enfant Dom qui se perdait déjà au loin!  

    Elle reniflait et s'essuyait d'une main pareille à un parchemin! Elle dégoûtait les filles et en était très contente! Généralement, on la repérait de loin et on lui lançait des cailloux, pour la tenir éloignée! Mais elle, elle se cachait partout! Elle prenait le Narcisse et s'écriait: "Oh là! Oh là! C'est quoi ça? Confisqué!" L'enfant Dom suppliait, suait à grosses gouttes, ou bien il se montrait violent! "Rends-moi ça la vieille ou j' te crève!

     _ Toi, tu vas m' crever! Hi! Hi!"

    La vieille riait et soudain elle couvrait de sa cape l'enfant dur! Il était plongé dans la nuit et appelait sa maman! "Ecoutez bêler le caïd! Une vraie mauviette!" s'écriait la vieille, que personne n'aimait! Au contraire, toute la société la craignait et la fuyait! Des fois, elle faisait: "Ouah!" sur des places publiques et les habitants se massaient entre eux, terrorisés! Là, dans l'affolement, ils se piétinaient, se racontaient des histoires, parlaient sans cesse, sous le regard menaçant de la vieille!

    Des penseurs, des médecins, des psychologues essayèrent de l'amadouer, de la comprendre, mais ils en eurent peur eux aussi, ils n'avaient pas les armes pour la supporter, percer son "mystère" et ils la déclarèrent malsaine, dangereuse! Ils préconisèrent qu'on se tînt toujours à deux ou à plusieurs, afin d'affronter le "monstre", mais la vieille haussa les épaules: elle en avait vu bien d'autres!

    "Je fais partie de vous, cria-t-elle, même si vous ne le voulez pas! J' suis irrésistible, comme l'eau presse une digue! Vous pouvez m'ignorer, me snober, je continuerai à vous hanter! J' ne suis pas comme vous le croyez! J' suis un lac immense! une attente magnifique! J' suis une princesse, à qui sait m'embrasser! Non mais!"

    "Alors? Toujours à faire peur aux gens?

    _ Jack! Jack Cariou! s'écria la vieille. Bon sang d' bonsoir!"

    La vieille sauta au cou de Cariou et frotta contre lui ses pustules! "Comme je suis content de te voir, Jack! Au moins, toi, tu es un homme! Mais t'as jamais osé m' demander en mariage, Jack! Faudrait qu' tu franchisses le pas, avant que je sois encore plus laide!

    _ Ah! Ah! J' hésite encore, c'est vrai! Tu sais comme j' peux douter, parfois...

    _ Bien sûr, Jack, j' te connais par cœur! Mais, que d' bon temps, on s'est donné, toi et moi! On en a fait des folies, hi! hi! Mais, dis donc, tu es accompagné par une bien jolie femme!"

    Cariou était avec Andrea et il la présenta... "Oui, oui, fit la vieille. J'ai déjà croisé madame... et ma foi, j' l'ai trouvée sympathique! Mais... mais je vois un enfant Dom là-bas et j' peux pas y résister! A la revoyure, Jack!"

    La vieille partit quasiment en courant et Andrea demanda: "Qui est-ce? Je l'ai effectivement déjà vue quelque part!

    _ Tu ne l'as pas reconnue? Mais c'est sœur Solitude, voyons!"  

                                                                                              69

    Owen Sullivan était de plus en plus nerveux! Il se sentait écarté, mis au ban de la société! Il voyait les autres dans la lumière, heureux, épanouis et lui dans l'ombre, l'anonymat, comme s'il avait raté le coche ou qu'il n'avait pas les clés de son bonheur! Il était tourmenté, triste et il en voulait presque à Andrea et à Cariou, qui l'avaient peut-être entraîné dans leur échec, leur maladie ou leur névrose!

    Il décida d'aller parler au fondateur de l'OCED, mi pour se rassurer, mi par rancœur! Il était encore tôt le matin et Sullivan fut doublement surpris par sa première rencontre! Dans la rue en effet, un homme vint vers lui en disant: "T'as vu la grosseur de ma queue! J'en ai un d' ces paquets entre les jambes! Tu ne veux pas me sucer, pour me montrer ta soumission?

    _ Bon sang, mec! Qu'est-ce que j'en ai à faire?" s'écria dégoûté et choqué Sullivan, avant de poursuivre son chemin à grandes enjambées!  

    Malheureusement, un peu plus loin, ce fut par une femme qu'il fut abordé! Elle changea sciemment de trottoir, pour pouvoir le croiser! En s'approchant, elle jeta: "Regarde comme je suis belle, désirable! J' te chauffe à mort, j' parie! Allez saute-moi d'ssus! J' vais t' faire tourner comme un p'tit chien!

    _ Mais ça va pas! répliqua Sullivan. Laissez-moi passer!"

    Le fondateur d'Adofusion était une nouvelle fois retourné, d'autant que maintenant le feu du désir se réveillait en lui, mais il s'agissait bien de ça! Il voulait parler à Cariou, c'était le plus important et même vital! Toutefois, il n'en revenait pas des attitudes qu'il venait d'éprouver! Ainsi, quand il arriva à destination, ce fut avec un réel soulagement!

    Cariou était aussi paisible que d'habitude et c'était toujours une surprise pour Sullivan! Dans l'appartement, c'était comme si le temps avait été suspendu! Chaque chose avait l'air effectivement bien posée, ainsi que le tourbillon extérieur se serait arrêté! L'existence même de Sullivan reprenait toute sa densité, grâce au regard de Cariou, et cela le rassurait autant qu'il en était étonné!

    Cependant, Sullivan raconta ses troubles, surtout depuis que Sam Bôme avait pris le contrôle d'Adofusion! Cariou écoutait sans broncher, puis il répondit: "C'est normal que tu t'inquiètes! Quel serait ton combat, si tu n'étais pas comme tout le monde! Quand tu renonces à une femme, c'est au nom de ta raison, nullement parce que ta pulsion sexuelle est morte! Sinon tu serais malade!  

    Tu dois donc être à la même enseigne que chacun! Mais ne crois pas non plus au mensonge de la société! Elle est gouvernée par l'orgueil et elle fera tout pour imposer le mirage de sa réussite! Mais, en réalité, c'est la domination qui la tient et la soulage de sa peur! A ton avis, pourquoi Rimar a attaqué la Kuranie? Il avait tout, le pouvoir, la sécurité... Qu'avait-il à aller tuer des enfants? Il y en a déjà près de cinq cents qui sont morts! De même, Sam Bôme a sauté sur Adofusion, car il ne peut rester tranquille! Il faut que toujours il contrôle et domine davantage! C'est pourquoi encore les gens t'agressent dans la rue, parce qu'ils sont incapables de vivre en paix avec eux-mêmes!

    Tu te vois rejeté, mais ce n'est pas innocent, ni de la paranoïa! Si tu menaces d'une quelconque manière la domination des autres, ils te seront forcément hostiles, même si tu les invites à s'arrêter et à réfléchir! Ainsi, la société va de crise en crise et tu t'en doutes, la situation ne risque pas de s'améliorer, avec l'inflation, l'endettement et le réchauffement climatique!   

    _ Bien, mais alors qu'est-ce qu'il faut que je fasse?

    _ Suis ton chemin, aie confiance, la foi! Tu vas constater de plus en plus l'étendue de ta paix! Elle grandira jusqu'à ce que plus rien ne te fasse peur, ne te trouble! Même la mort ne sera plus une fin! Tu seras comme un puits dans le désert! Car c'est toi qui donneras de l'eau, nullement ceux qui se prétendent dans la lumière! Tu verras alors comme les gens sont assoiffés et perdus et comme ils chercheront ton regard! Par ton existence, tu témoigneras qu'on peut espérer et cela n'a pas de prix!"  

 
  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire