Les enfants Doms, T2, (16-20)

  • Le 22/10/2022
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Dom29

 

 

 

                                       16

 

    "Pourquoi pleures-tu?

    _ Je pleure sur les hommes! répondit le ciel.

    _ Et quand tu ne pleures pas?

    _ J'ai les yeux secs et durs! C'est la canicule!"

    C'est un terrain vague dans RAM et deux hommes s'y regardent à distance! Le vent chahute leurs cheveux ou fait grincer quelque carcasse! Puis, les deux hommes se rapprochent l'un de l'autre... Ils ont le visage grave et enfin... ils se serrent la main! C'est Piccolo et le professeur Ratamor qui se réconcilient! Mais soudain un coup de feu et une pierre éclate aux pieds de Piccolo!

    "Mais c'est un piège! s'écrie-t-il.

    _ Mais non, je vous assure..., réplique le professeur!"

    Un nouveau coup de feu et un peu de poussière s'élève à côté! "Venez!" fait le professeur à Piccolo et tous deux se mettent à courir, pour se jeter dans un trou! Deux autres détonations et le bord du trou se fragmente! Piccolo et le professeur baissent la tête, puis ce dernier se relève et crie par-dessus le trou: "C'est toi, Lapie?"

    Une voix forte leur parvient, quoique lointaine: "Un peu qu' c'est moi, Ratamor! Allez, fais-moi plaisir, montre ta tête!

    _ Qui c'est? demande Piccolo.

    _ Une psy que j'ai humiliée!

    _ Seigneur!

    _ Ecoute Lapie, reprend Ratamor, laisse partir Piccolo! Il n'est pour rien dans cette histoire!

    _ Négatif! Y aura pas d' témoins! De toute façon, c'est un pervers narcissique comme toi! Vous êtes tous pareils!

    _ Un pervers narcissique? fait Piccolo à Ratamor.

    _ Oui, bon, répond le professeur, quelqu'un qui est égoïste et dévalorisant! On va pas faire un cours ici! Faut trouver un moyen de s' tirer d' là!"

    Piccolo montre alors la bouche d'un conduit à moitié enterré... Ratamor a d'abord un frisson, puis hausse les épaules, en signe de résignation, et les deux hommes entrent dans le conduit et se mettent à ramper, l'un à la suite de l'autre. Cela descend légèrement et mène à un rebord, où les deux hommes peuvent se redresser, en contemplant un courant boueux des plus répugnants!

    "Un égout! s'écrie Ratamor. Autrement dit une impasse!" A cet instant, un léger bruit métallique leur parvient et à peine le mot "grenade" échappe-t-il aux deux hommes qu'ils plongent dans le cloaque, tandis que des flammes viennent lécher sa surface!

 

                                                                                                17

 

    Un peu plus loin, ils émergent, se regardent et continuent de nager jusqu'à un petit quai, où ils peuvent sortir du liquide, s'asseoir et souffler! "Elle a bien failli nous avoir! dit Ratamor.

    _ Oui, c'est un problème que la science ne comprend pas!

    _ Hein? Mais de quoi vous parlez?

    _ De la passion! du feu qui brûle en nous!

    _ Ah! Pardon! Nous l'étudions sous toutes les coutures! C'est chimique, psychologique, sociologique, etc.!

    _ Ben voyons, la raison qui explique la passion, alors qu'elle en est justement l'opposé! Vous autres, scientifiques, vous êtes aveugles: vous démontez le monde sans pouvoir le reconstruire!

    _ Nous comprenons le monde et nous pouvons même le recréer!

    _ Non, ce que vous en faites est amputé et incohérent, ce qui entraîne notre angoisse! La seule raison nous perd! Vous voyez cette toile d'araignée?"

    Piccolo se leva et s'approcha de la toile: "Vous, vous pouvez me dire, fit-il, que nous avons là un arthropode et vous pouvez m'expliquer comment il construit sa toile et c'est déjà admirable! Cela devrait vous enchanter, mais au lieu de ça, puisque vous avez compris le phénomène, vous n'avez plus de sentiments! La magie n'opère plus, car vous êtes le maître! l'adulte, le responsable, le gars à qui ont la fait pas!

    _ Vous exagérez, Piccolo, comme d'habitude!

    _ Pour ma part, je suis ravi jusqu'au fond de l'âme! Quand je vois ces perles de rosée sur la toile, je me dis que c'est d'une grâce infinie, que jamais un homme ne pourra produire quelque chose d'aussi génial! même si c'est le résultat d'un phénomène naturel! Je me sens en sécurité, Ratamor! Car je ne suis pas le maître! Il y a infiniment plus grand que moi! Je peux alors être sans haine, parler d'amour et donner de l'espoir!

    _ Mais la science donne des solutions! C'est elle le progrès! Quand vous serez malade, on en reparlera!

    _ Mais la passion ne doit pas être détruite au profit de la raison! Elle n'est pas l'ennemie de l'homme, quelque chose d'anormal, bien au contraire! L'homme qui se croit seul et responsable de son avenir ne peut pas guérir de son angoisse! Il est submergé par les problèmes, il n'est plus l'enfant confiant, d'où nos sociétés chaotiques! Nous avons tout et ne sommes pas heureux! Cela devrait vous frapper!

    _ Mais je n'ai pas votre illusion, moi! J'ai besoin d'être objectif!

    _ Mais vous avez encore plus besoin d'innocence et de légèreté! de rire! Ce n'est pas vrai?

    _ Ah! Ah! Si sans doute!

    _ Alors pourquoi refusez-vous la clé de la beauté? C'est votre ego qui y renâcle? Vous ne croyez tout de même pas que je puisse être paisible, en me mentant à moi-même, si?

    _ Mais il s'agit d'accepter la dure vérité! C'est cela être un homme! Je me tiens debout avec ma raison... et j'accepte ma fin!

    _ Et moi, Ratamor, je brûle! Je brûle! Je suis un fleuve de lumière!"

 

                                                                                                    18

 

    De nouveau, la reine Beauté parcourait RAM, avec tout son éclat! Elle était dans le feuillage d'or, qui s'illumine avant l'hiver! Elle couvrait les arbres de sa dentelle de lumière et la ville de son ciel d'un bleu doux, seulement troublé par de légers cheveux blancs!

    Elle disait aux habitants: "Regardez-moi! Voyez comme je suis infinie et comme je vous aime! Ainsi, vous vous sentirez en sécurité! Vous n'aurez plus peur et vous serez gonflés d'espoir! Vous êtes mes enfants et vous n'avez donc rien à craindre! Vous êtes mes enfants et comment je pourrais vouloir votre malheur! Je veux au contraire vous rendre heureux et regardez -moi, regardez ma beauté et vous verrez combien je vous aime!"

    Mais la reine Beauté s'égosillait, criait en vain, car nul habitant ne faisait attention à elle! Elle laissait tout le monde indifférent! Ce qu'elle disait ne touchait aucune oreille! On était complètement sourd et on ignorait sa présence! Non, chacun avait bien d'autres préoccupations! Chacun avait beaucoup de soucis et s'agitait! Chacun était troublé, sérieux, se montrait maussade, voire hostile ou agressif! Eh! Mais c'est que l'abîme nous entoure!

    Mais qu'est-ce qui nous tourmente à ce point? Mais c'est nous-mêmes, c'est notre nombril, notre ego! Suis-je fort, belle? Voilà ce qui nous tracasse! Dame, c'est là notre angoisse! "Où sommes-nous? Est-ce que je suis bien? Ai-je du succès?" se demande notre amour-propre et voilà tout notre sérieux! La reine Beauté à côté nous crie qu'elle peut nous donner la confiance et le bonheur, mais nous n'en avons cure! Nous préférons notre nombril et nos inquiétudes!

    Pire, comme à chaque fin d'été, RAM était sur les nerfs! La température baisse, les vacances sont terminées, la routine reprend et le début de l'hiver, c'est un peu comme si la mort approche! On se mettait donc en grève, pour montrer son mécontentement, sa colère! On défilait dans RAM, avec des visages déterminés: "A bas les profiteurs! A mort les riches!" C'était le grand bal de l'hypocrisie! C'était la fête de l'impasse! C'était l'amour-propre qui cherchait sa truffe!

    La reine Beauté, autour du cortège, resplendissante, magnifique, infinie, clamait: "Regardez-moi et vous serez en sécurité! Vous voyez comme je vous aime! Dans une seule goutte d'or, il y a plus de magnificences que dans tous les palais! Comment pourrais-je vous abandonner et ne pas vous aimer d'un amour infini! Si je suis autant généreuse pour la moindre feuille, comment pourrais-je me montrer avare avec vous?"

    Mais les habitants n'en avaient cure! Ils criaient: "La justice pour tous! Des salaires décents! De l'argent, voilà ce qui va me rendre heureux! Le riche au poteau!" Et ceux qui ne manifestaient pas se tortillaient, s'inquiétaient, se hérissaient et se demandaient: "Est-ce que je suis bien, fort ou belle? Où sommes-nous? Qu'est-ce que c'est que ce monde? Pourquoi ai-je peur? Oh! j'ai peur! Mais est-ce que je suis bien, belle ou fort? Des salaires décents! Une bonne assurance! Une belle voiture! Une mutuelle! Une bonne retraite! Je suis le plus fort! la plus belle! Mais peut-être ai-je un peu trop de fesses? Ah! Si j'avais dix centimètres de plus! plus d'argent! La sobriété énergétique, je m'assois dessus! Et les profiteurs?"

    Ainsi allaient les habitants de RAM, à côté de la reine beauté, qu'ils ignoraient totalement! Ainsi viendront le ciel noir et la pluie froide...

 

                                                                                                      19

 

    RAM est maudite! RAM est maudite! Elle a été construite sur un ancien lieu sacré, qu'elle a profané! Il y avait des esprits qui dormaient et la ville les a réveillés! Ils se sont mêlés aux habitants et maintenant ils les tourmentent, les harcèlent! Ce sont des djinns, des farfadets, des démons que d'antiques sorciers avaient réussi à emprisonner et à enfermer dans les entrailles de la terre! Mais RAM la maudite les a bousculés, dérangés et ils se vengent!

    Le fantôme est près de toi et il te dit: "Comment sera demain? Aujourd'hui, tu as à manger, mais plus tard? Ton eau coule du robinet et si elle venait à s'arrêter! Et cette douleur à la hanche? Et ta fille? Et les phoques, t'y penses aux phoques? 15%, c'est pas vingt! Tu es bien là, tu es sûr? A ta place, je me méfierai!

    Ton silo est rempli, mais tes choux, est-ce qu'ils vont venir? Tu trouves pas que ton tracteur fait un drôle de bruit? Ah, parce que tu crois que la subvention, tu l'auras tout le temps? D'accord, t'as gagné au loto, mais tes amis, tes parents, est-ce qu'ils vont pas vouloir tout prendre? T'es riche, mais le vendeur se moque de toi! C'est un voleur, il va t'avoir!

    Regarde ton salaire, il bouge pas! Par contre, la crise, elle, elle bouge! "Ils" augmentent les prix! Ils te pompent! Ils se gavent, tandis que toi, tu es là dans le froid et il faut qu' t'ailles au boulot! Non, mais tu les vois pas rigoler! T'es la poire! Mais si, t'es la poire avec un grand P! Si seulement, t'avais un peu de courage, tu te rebellerais! Mais t'es une lavette! une lavette avec un grand L!

    Ton porte-monnaie est à sec, mais pas celui du profiteur! Lui, il est à l'aise! toujours! Y a ceux qui se gobergent et les autres! Tu es leur esclave! Il faudrait leur tordre le cou à tous! Regarde comme ils te méprisent, te toisent! Y 's' marrent, sûr! C'est toi le benêt! T'as bien sorti les poubelles, au fait? Tu vas voir tes factures! Et puis ta voiture va bien tomber en panne! Et bing, le garagiste va s' rembourser sur ton dos! C'est de bonne guerre! Lui aussi est plumé!

     D'accord, ton entreprise marche bien! Ton CA est en progression, mais qu'est-ce que ça veut dire? Une coupure d'électricité et hop, tu plonges! Tu licencies! Tu mets des gens à la rue! Toi, le capitaliste, le parvenu! Mais non, ta femme n'a pas d'amant! J'ai rien dit là-dessus! Je me permettrais pas! D'accord, faut quand même y penser! T'as la mine un peu grise, à causes des soucis! Tu vieillis, quoi! Eh! Eh! ça joue!"

    Chaque jour, les démons prennent leur revanche! Ils rient, ils tiennent les habitants de RAM sous leur coupe! C'est comme s'ils les fouettaient, leur enlevaient toute joie, toute paix! Ils gâtent tout! Ils sont dans les aliments, les habits, dans chaque chose! Ils pourrissent chaque moment! Eux seuls s'amusent! Les habitants sont leurs marionnettes! Ils exultent!

    Dès qu'ils voient un visage souriant, ils fondent sur lui! "T'es heureux avec ta nouvelle veste! font-ils. T'as raison, elle est belle! Et puis tu l'attendais depuis si longtemps! Tu t'es privé pour l'avoir, bravo! Mais est-ce qu'elle ne tire pas un peu sur le côté? Il semble qu'elle soit un peu juste... Enfin, ce que j'en dis, je ne suis pas spécialiste! Mais tu ressens tout de même une gêne? Voilà! Et puis les boutons, c'est pas du solide ça! Tu la renverrais pas au vendeur? Non, non, j'ai rien dit, trop de peine pour ça!

    Eh! Eh! Tu vois pas un peu qu'un SDF bave dessus! Dame, ceux qui font des sondages, peuvent même eux aussi postillonner! De toute façon, c'était perdu d'avance... Tout est fini! On continue de s'agiter, mais on sait bien que c'est en pure perte! T'as de la haine? Tu viens de te faire plaisir et tu fais la gueule! Oh! Oh! T'es peut-être malade? Bi ou même tripolaire! Paraît qu' c'est pire! T'es peut-être pas là finalement! Schizo! t'es schizo! C'est ça! j'ai mis le doigt d'ssus! Il est schizo, le mec!

    Easy! easy! J' plaisante! T'as des palpitions? Le mal gagne, que veux-tu! "Ils" t'ont bien eu, tu sais! Ils se sont servis de toi et maintenant, ils te jettent! Où çà? Mais dans leur sale éternité! Tu l'as dans l'os! Et le temps file, bon sang! Moi, à ta place, j' passerais à la vitesse supérieure! Tu veux être servi, oui ou non? Laisse pas passer ta chance! Prends! Ils ne donneront pas! Si tu t'imposes pas, personne ne viendra te chercher! Bouge! Fonce! Crois en toi! Non, mais regarde ce peureux!

    Allez, ma vieille, on s' laissera plus faire! Fini le temps où t'étais gentille! Le mâle, maintenant, on le broie! Il est out! C'est l' vagin qui triomphe! C'est toi, la numéro une! A condition qu' t' en mettes un coup! SPA à dix neuf, pour tes rougeurs! Quoi, t'as envie de pleurer! T'en as marre? T'es épuisée? T'es bien restée une gonzesse! Oh! Comme j'ai eu tort de miser sur toi! Quoi, tu voudrais aimer, espérer, rêver! Oh! Oh! t'es une "loseuse", ma parole! Rien! Y a rien! Tu m'entends! T'es toute seule! Alors fais ton job! Sois à la hauteur!"

    Ainsi vivait la population de RAM, comme sous le règne d'un empire étrange! Chaque jour, elle tirait des blocs de pierre! Elle suait, souffrait, sans savoir qui étaient les maîtres et pourquoi il fallait tant de peines! Beaucoup s'écroulaient et mouraient de soif! D'autres les méprisaient et marchaient dessus! Un nuage de poussière, des bruits, des cris, des pleurs, voilà tout RAM!  

 

                                                                                                       20  

 

    "Hein, grand-père, les filles sont des pipelettes! dit le petit garçon.

    _ C'est même pas vrai! répliqua la petite sœur.

    _ Pour les garçons, répondit le grand-père, les filles parlent trop! Mais, pour les filles, c'est le contraire: les garçons ne parlent pas assez! Mais laissez-moi vous raconter l'histoire de la planète dont les habitants avaient une tête cubique!

    _ Hi! Hi!

    _ Chic alors!

    _ Eh bien, les enfants, c'était une étrange planète, car tous ses habitants avaient une tête cubique, comme je l'ai dit, c'est-à-dire que leur tête formait un petit réservoir, dans lequel il y avait plein de mots!

    _ On les voyait, grand-père?

    _ Oui, très bien! Le réservoir était tout noir à cause des mots et quand les gens se mettaient à table par exemple, ils parlaient et le réservoir se vidait! Le niveau baissait! A la fin du repas, il ne restait plus que quelques mots et la discussion s'arrêtait!  

    _ Ils n'avaient plus rien à dire!

    _ Exactement! 

    _ Mais comment ils remplissaient de nouveau le réservoir, grand-père?

    _ Oh! D'abord, ils se nourrissaient, pour reprendre des forces, et puis ils dormaient! Le lendemain, leur réservoir était de nouveau plein... et à midi, ils recommençaient à le vider! Il faut savoir que plus le réservoir était grand et plus on était important sur cette planète! Mais il y avait des enfants dont la tête était comme aplatie et on se moquait d'eux! On leur disait: "Tu n'as pas de réservoir, ni de mots et tu es donc fait pour écouter!" A la vérité, on les traitait d'imbéciles!

    _ Han! Grand-père, ils devaient être bien malheureux!

    _ C'est vrai! Ils pensaient qu'ils étaient vraiment stupides et généralement, ils restaient silencieux! Mais que pouvaient-ils faire, avec leur tête aplatie, devant les grands réservoirs?

    _ Hi! Hi!

    _ Ceci étant, les Têtes aplaties, appelons-les comme ça, disaient tout de même quelques mots, mais alors c'était des mots qui fâchaient les Grands réservoirs! Et ceux-ci tapaient avec leur réservoir les Têtes aplaties, ce qui faisait qu'elles étaient encore plus aplaties! 

    _ Elles avaient donc encore moins de mots!

    _ Elles se croyaient encore plus bêtes!

    _ Je vois que vous suivez et que j'ai des petits-enfants intelligents!

    _ Mais elles disaient quels mots, grand-père, pour fâcher les Grands réservoirs?

    _ Eh bien, elles ne le savaient pas vraiment elles-mêmes! Mais c'était comme si elles perçaient les Grands réservoirs avec une aiguille, car tout de suite ils se vidaient, en jetant sur elles tous leurs mots!

    _ Elles étaient plus fortes que les Grands réservoirs!

    _ Tout juste! Et si mes Têtes aplaties à moi allaient maintenant se coucher?

    _ T' as l'air d'un Grand réservoir, quand tu dis ça, grand-père!"

 
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