Les enfants Doms (IX-XIII)

  • Le 20/08/2022
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Doms21

 

 

 

 

 

                                       IX

 

    Cariou était troublé... Il avait bien fabriqué le LAL, mais comment l'essayer? Il ne pouvait quand même pas tirer, comme ça, sur quelqu'un! Et si l'effet était tout autre? Cariou ne voulait pulvériser personne, ni le rapetisser, qui sait? En proie à ses réflexions, il quitta son appartement, se fiant à la marche pour trouver une solution!

    De l'autre côté de la rue, il repéra un individu qu'il avait déjà vu ces jours-ci! C'était un grand type dégingandé, qui avait l'air de sortir d'une poubelle, et on ne pouvait donc pas l'ignorer! Mais alors qu'il s'interrogeait, Cariou fut frappé par une autociel, qui le projeta en arrière et il perdit connaissance!

    Quand il se réveilla, il était avachi sur une chaise, dans un garage minable. Partout, il y avait de la saleté et des carcasses de véhicules! "Bravo Ortaf! fit une voix. C'est comme tu l'avais dit! Pile-poil! Il n'était que commotionné! Alors, Cariou, content de me revoir?

    _ Ma... madame Birkel?

    _ Tout juste, mon grand! Tu croyais quand même pas échapper à maman Birkel, non? Personne, t'entends, personne ne peux m'humilier comme tu l'as fait! Tu vois, la caisse là? On va t'y mettre gentiment... et direction l'île des Fous! Retour à la maison, Cariou!

    _ Ma tante, regarde ce qu'il avait sur lui!

    _ Une arme? J'aurais jamais cru ça de vous, Cariou! C'est pour tirer les lapins? Hi! Hi!"

    A cet instant, on frappa durement à la porte du garage! "Va voir ce que c'est! ordonna madame Birkel à son neveu. Et débarrasse-nous de ces importuns: on a du boulot!" Ortaf déposa l'arme sur un tonneau et obtempéra en soupirant! "Il n'a pas l'air d'être un bon garçon... fit Cariou à madame Birkel.

    _ Fermez-la! La famille, c'est privé!"

    Mais là-bas, près de la porte, il y avait du grabuge: Ortaf était aux prises avec deux costauds! "Bon sang! s'écria madame Birkel. Il s'ra pas dit qu'on me barre la route une deuxième fois!" Elle prit un marteau et marcha sur Cariou, mais celui-ci plongea vers le LAL et tira sur la directrice! "Raté, Cariou, ah! ah! Et maintenant tu vas payer!" Le marteau s'éleva dans les airs, mais il retomba tout aussitôt... sur le sol!

    Après avoir projeté une sorte de rayon sombre, l'arme maintenant semblait produire son effet! Madame Birkel poussa un grand cri et s'effondra sur les genoux! Puis, elle prit le marteau et se mit à le caresser, en disant: "Oui, mon pauvre chéri, maman est là! Elle va te protéger! Dors maintenant! Là, là..."

    Derrière, les deux molosses de Dominator regardaient la scène d'un air stupéfait! "Je suppose que vous avez été chargé de me surveiller! coupa Cariou.

    _ Exact! Le patron n'avait qu'une confiance limitée dans madame Birkel... et il a eu le nez creux!

    _ Mais Cariou, rajouta l'autre, qu'est-ce que c'est cette arme? Comment peut-elle mettre les gens dans cet état?

    _ Mais elle est factice, comme vous pouvez le voir par vous-mêmes! répondit Cariou qui passa l'arme. Elle ne tire même pas de balles!

     _ Tss! Tss! Nous, ce que nous voyons, c'est la Birkel qui allait vous tuer... et qui maintenant fait la nounou avec un marteau! 

    _ Ouais, Cariou, on va tous chez le patron, pour parler de tout ça!

    _ Ecoutez, j'ai mon bridge à cinq heures et..."

    Cariou ne put en dire davantage, car une poigne comme un étau le poussait déjà vers la sortie! Quant à madame Birkel, plutôt que de voir la lumière, elle s'était réfugiée dans la folie!

 

                                                                                                             X

 

     Les proches de Ratamor étaient inquiets! Ils voyaient le professeur de plus en plus malheureux et en effet, celui-ci ne leur parlait plus beaucoup, ne mangeait plus que du bout des lèvres et semblait ruminer sans cesses des pensées douloureuses! Ainsi, quand il annonça qu'il allait faire cours dans une ancienne église, on crut à une folie et on essaya de l'en dissuader! Mais on ne voulait pas non plus le chagriner davantage et comme il s'obstinait, on le laissa faire! Les étudiants furent prévenus et s'assemblèrent dans ce lieu qui ne servait plus au culte, mais qui en gardait tout de même certains éléments!

    Mais quelle ne fut pas la surprise quand Ratamor, mal rasé et tourmenté, apparut en soutane, avant de monter dans une chaire poussiéreuse! Pourtant, le bonhomme paraissait décidé, souverain même, et il fit voler ses manches en commençant! "Dieu est mort, mes pauvres amis! clama sa voix de stentor. Nous l'avons balayé du cosmos! Mais est-ce vraiment un drame? Je dirais que nous avons plutôt de la chance, car que voyons-nous grâce à nos télescopes, que comprenons-nous dans nos laboratoires? Nous sommes les témoins de la naissance de l'Univers! Et celle-ci est aussi repoussante que le nouveau-né sanguinolent!

    Particules, je vous bénis, car vous êtes au commencement! Fermions, bosons, quarks, nous vous adorons! Le nouveau visage de Dieu est là devant nous, c'est le modèle cosmologique! Aimons-le, car c'est lui qui nous a créés! L'Univers est-il en rebond, comme un ballon de rugby? Avons-nous une singularité laide pour maman? Sommes-nous destinés au Big Crunch? Admirons l'inflation colossale des débuts, même si elle n'explique pas les grumeaux de la soupe, c'est-à-dire la formation des galaxies!

    Je souhaite pour chacun d'entre vous que les particules deviennent vos amies, vos soutiens dans l'existence! Ne pourrions-nous pas nous jumeler avec d'autres étoiles? La matière noire n'est-elle pas à même de nous donner de l'espoir, de nous consoler de la perte d'un être cher? L'énergie noire ne travaille-t-elle pas pour nous et ne mérite-t-elle pas tout notre respect? Notre soif de comprendre, d'aimer, de bonheur infini ne peut-elle pas s'apaiser dans la mécanique quantique ou la physique nucléaire?

    O bosons, ô fermions, voici la dot des hommes, voici la théorie des cordes ou des branes et combien d'autres! Prions l'immensité cosmique qu'elle nous donne des idées!"

    A cet instant, deux hommes, deux ambulanciers créèrent un tumulte par leur arrivée, alors qu'ils approchaient de la chaire! "Excusez-nous, monsieur le curé, dit l'un, mais on nous a signalé un forcené ici... et qui pourrait être dangereux!

    _ Le seul à être dérangé en ce lieu, c'est moi, puisque vous m'interrompez! répliqua Ratamor, qui se croyait spirituel.

    _ C'est que l'appel avait l'air sérieux... et vous savez comment ça peut dégénérer!

    _ Vous avez reçu un appel? Un instant!"

    Le professeur descendit de la chaire et rejoignit les ambulanciers! "Qui vous a appelé? demanda-t-il.

    _ Désolé, m'sieur le curé, mais ça, on peut pas vous le dire!

    _ Bien sûr! Et ce s'rait pas un certain Piccolo, par hasard?

    _ Eh! Eh!

    _ Mais oui, c'est lui! Je vois la réponse sur votre visage!

    _ Ah ouais?

    _ Ouais! Vos lèvres font: "Piccolo! C'est bien Piccolo!"

    _ M'est avis que vous êtes légèrement excité!

    _ Excité? Ah! Ah! j'ai jamais été aussi calme! Mais Piccolo ne m'aura pas cette fois! Non, monsieur!

    _ Non? Z'êtes sûr?

    _ Mais qui vous êtes pour me parler comme ça! Oh! j' comprends, vous faites partie de la bande! Vous êtes des hommes à Piccolo!

    _ Mais non...

    _ Mais si! Piccolo est partout!

    _ Il vaut peut-être mieux que vous nous suiviez, vous croyez pas?

    _ Vous suivre, alors que le cosmos m'attend!

    _ Y peut bien vous attendre un peu, répliqua le second ambulancier, qui jusque-là s'était tu.

    _ Espèce de saligaud! Vous n'avez donc de respect pour rien!

    _ Easy, easy! fit le premier ambulancier, qui essaya de saisir Ratamor.

    _ Ne me touchez pas! cria le professeur. Suppôts de Piccolo!"

    Il y eut une empoignade, puis Ratamor sortit digne, dans une camisole de force et encadré par les ambulanciers! Les étudiants étaient sous le choc! Dans un coin, les bosons et les fermions pleuraient!

 

                                                                                                        XI

            

        Sullivan et le Magicien s'étaient assoupis pendant la tempête et ce fut le silence qui les réveilla! Ils se levèrent, s'époussetèrent et la gorge sèche, ils cherchèrent de l'eau, mais nul robinet n'en avait! Ils retournèrent à l'extérieur et retrouvèrent les feux du soleil, qui les aveuglaient et les brûlaient! Une main en visière, Sullivan essayait de faire le point, d'avoir une idée, puisque maintenant il savait où il se trouvait, mais les rues désespérément vides, ensablées, avec leurs façades de plus en plus délabrées, ne pouvaient que l'accabler davantage et il se demanda ce que Macamo avait essayé de lui dire, par cette possibilité du programme!

    Evidemment, le réchauffement climatique, la destruction de la nature avaient été jusqu'ici au centre de l'aventure de Sullivan, mais pas seulement! Macamo avait toujours conduit le PDG d'Adofusion à réfléchir sur lui-même et le comportement des autres, comme si la clé de l'avenir de l'humanité était moins une transition écologique qu'un développement spirituel! Mais ici, il n'y avait nulle âme qui vécut et on était dans une impasse, même si le triste spectacle était édifiant! Chacun avait dû se résoudre à partir, parce qu'il n'y avait plus d'eau! Pouvait-on imaginer ça?  

    Soudain, Sullivan reçut un coup à la face et immédiatement il sentit une violente brûlure, ainsi qu'on viendrait de le cingler avec un fouet! Il eut à peine le temps de grimacer qu'on le frappa sur l'autre côté du visage et sous la douleur, la panique s'empara de lui! Il se mit à ramper, il haletait tout en voulant atteindre un petit mur, pour se protéger et comprendre ce qui se passait! Dans l'action, il avait perdu de vue le Magicien et il espérait que celui-ci s'en sortait! Mais pour l'instant, la souffrance était tellement cuisante qu'il devait surtout ne penser qu'à se sauver lui-même!

    Il y eut au-dessus de lui des bruits de vol et derrière son abri, il osa lever un peu la tête! Ils étaient trois! Deux garçons et une fille, d'après ce que pouvait voir Sullivan! Ils étaient chacun dans une bulle transparente, qui flottait dans l'air et qu'ils semblaient diriger à leur guise! Ils portaient bel et bien des fouets, ce qui fit jurer Sullivan! Mais le plus inquiétant était l'expression qu'ils affichaient! On eût dit que la haine les dévorait, au point qu'ils en fussent rougis! Mais peut-être était-ce les méfaits du soleil? Sullivan se toucha les joues, car elles étaient encore enflammées et il ressentit lui-même une violente colère!      

    Mais le garçon qui paraissait le plus âgé, dans sa bulle, lui fit un signe et il entendit distinctement une voix lui commander: "Viens!" Cela avait l'air de sortir de Sullivan lui-même, comme s'il n'avait plus eu de personnalité propre et malgré sa résistance, il se leva et marcha vers la bulle! L'enfant, car c'en était un aux yeux de Sullivan, avait un sourire de triomphe et brusquement, il leva la main de sorte que Sullivan lui-même monta dans les airs! Celui-ci n'était plus le maître de son corps, ni de son esprit apparemment!

    Les enfants maintenant riaient, car ils se passaient Sullivan pareil à un volant de badminton!  Le directeur d'Adofusion ressentait à chaque fois une attraction extraordinaire vers l'une des bulles et en même temps, il voyait qu'on était bien au-dessus de la ville et il en avait le vertige! Il était devenu le jouet de ces êtres, mais il essaya tout de même d'en frapper un! La réponse ne se fit pas attendre: Sullivan chuta comme une pierre! Les enfants ne le retenaient plus par leur pouvoir et Sullivan ne retrouvait son indépendance que pour mieux comprendre l'horreur qui l'attendait!

    Mais ils le reprirent avant la fin et le coincèrent entre leur enveloppe! Sullivan étouffait, quand il se rappela que tout cela n'existait pas réellement! Il était dans le Métavers et il lui suffisait d'enlever son casque, pour se retrouver au frais dans son bureau! Seulement voilà, il n'arrivait pas à libérer ses mains et psychologiquement, il lui semblait impossible de les amener à la hauteur de sa tête dans la réalité, hors du Métavers! Il commença à crier!

       Soudain, il eut l'impression qu'on lui arrachait les oreilles et d'un coup, le décor de son bureau fut devant lui! "Mais qu'est-ce que...? s'écria-t-il.

    _ Ben dame, monsieur! répondit la femme chargée de l'entretien. Vous étiez là à crier comme si vous aviez une attaque ou quelque chose comme ça! J'ai arraché votre casque! C'est la seule idée que j'ai eue! J'ai mal fait?

    _ Au contraire, vous m'avez sauvé la vie! A partir d'aujourd'hui, je double votre salaire!"

 

                                                                                                           XII

 

    Mélo était un original, un artiste, un musicien à sa manière! Chaque jour, avec un appareil sophistiqué, il enregistrait tous les bruits qu'il entendait! Bien sûr, il y en avait d'habituels et qui devenaient des "classiques"! Ceux-ci lui servaient par la suite de base, de tonalité de fond et par exemple le bâtiment d'en face, avec ses pompes à chaleur et son système d'aération, répandait un bruit sourd, un bourdonnement continu, qui détruisait la personnalité, comme si on n'aurait plus été que le serf d'un donjon de béton!

     Mélo s'amusait encore évidemment du trafic! L'autociel, qui semblait sortir tout droit de l'enfer, à cause de sa vitesse et de sa musique fracassante, trouvait un parfait emploi chez lui, quand il voulait reproduire un effet dramatique, une tension extraordinaire! Et les variantes ne manquaient pas! La mouche: le scootciel! L'orage: la motociel! La mouche n'en finissait pas de mourir dans le cerveau! C'était d'une sensualité mécanique, qui dévorait l'auditeur, le laissait anéanti! Mais on pouvait le stupéfier avec l'orage! Imaginez quelqu'un qui se croit subitement dans un rectum, aux premières loges d'un gigantesque pet! "La voilà la modernité!" se disait Mélo!

    Cependant, il était à la recherche de bruits plus incongrus, plus mystérieux, plus saisissants, n'était-il pas un créateur? Il ne dédaignait pas pour autant les nouveaux chantiers! Les pelleteuses, les bétonneuses, les meuleuses, les perceuses étaient le "pain" de sa musique et tant mieux s'il y avait en plus des alertes électroniques ou des klaxons rageurs! C'était un joyeux tumulte, dont on ne pouvait se passer, mais le frisson de la véritable nouveauté  était tout de même ailleurs!

    Celle-ci ne se trouvait pas plus chez les contemporains de Mélo! Hélas, s'ils avaient bien une intelligence ou une raison, ils se révélaient le plus souvent décevants! Cela n'allait guère plus loin que le cri de la bête ou le rire grossier! Mélo les enregistrait pourtant la nuit, quand ils passaient ivres sous ses fenêtres! C'était la jeunesse refoulée qui enfin s'exprimait et Mélo la remerciait de lui apporter un peu de fraîcheur! Quand il avait besoin, par exemple, de camper des cochons effrayés et qui se jetaient dans le vide, son travail nocturne prenait tout son sens!  

    Mais ce qui ravissait Mélo, le comblait, c''éatit le bruit dont on ne pouvait expliquer la source! C'était le pouvoir créateur à son acmé, le point d'orgue! Soudain, on entendait une machine inconnue! Et son chant était si spéciale, si bizarre qu'on pouvait imaginer qu'elle était en pleine parturition! C'était une aria épouvantable en plus! Mais son originalité était indéniable! Parfois, des humains arrivaient eux aussi à ce degré d'invention! Qu'étaient-ils en train de faire? Se brisaient-ils un os, se coupaient-ils lentement la langue? Il fallait en rester aux conjectures, car bien entendu ces manifestations étaient abritées par la vie privée!

    Une fois qu'il avait rassemblé assez de bruits, avec quelques trouvailles, Mélo créait sa symphonie! Il devenait compositeur et chef d'orchestre! Il arrangeait les sons, les organisait et s'enchantait du résultat, d'abord chez lui! Il battait la mesure, rejetait la tête en arrière à telle partie qu'il savait sublime, calmait les pelleteuses, déclenchait l'orage, faisait partir la mouche, reprenait les vagissements, mettait en valeur les bruits d'abîmes, ceux d'un cosmos délirant et plein de souffrances!

    A la fin, il était en sueur et il attendait justement des applaudissements, un véritable triomphe! Car ses symphonies se vendaient bien! Il s'était rendu compte que c'était le silence qui gênait ses semblables et qu'ils avaient besoin du bruit, pour apaiser leurs angoisses! Mélo donnait des concerts et il était surtout connu pour son titre: Une Journée!

 

                                                                                                         XIII  

 

    Les deux gardes de Dominator poussèrent Cariou dans le bureau de leur patron et surprirent celui-ci! "Mais qu'est-ce que...? s'écria-t-il.

    _ Patron, répondit l'un des gardes, y a Cariou qui a rendu zinzin la Birkel, avec cette arme!"

    Dominator examina l'objet et dit: "Vous devenez bien gênant, Cariou! D'abord, je vous demande de vous occuper des enfants Doms... et ils sont toujours là dehors, menaçant la ville de quelque nouveau drame! Ensuite, j'apprends que vous avez eu des contacts avec Dramatov, qui est l'un de mes ennemis les plus acharnés... et maintenant cette arme!

    _ Je n'ai rencontré qu'une seule fois Dramatov... et il a voulu me faire la peau!

    _ Comme je le comprends! Car apparemment, vous n'en ratez pas une!"

    Subitement, Dominator tira sur Cariou avec le LAL, mais il ne se passa rien... et pour cause! Jamais Cariou ne s'était opposé à la lumière, bien au contraire! Il l'avait recherchée obstinément, car elle seule pouvait expliquer ce qu'il voyait, établir un lien entre la beauté et la rage des hommes! "Vous voyez bien que cette arme est factice! jeta Cariou. Madame Birkel aura eu un AVC ou quelque chose de similaire!

    _ Peut-être bien... Mais je dirige une ville qui ressemble à une fourmilière et vous n'avez pas l'odeur requise, Cariou! Vous êtes un élément étranger, perturbateur et potentiellement dangereux! Je me demande...

    _ Si je ne dois pas subir le même sort qu'Œil d'or! que vous avez assassiné, en me faisant porter le chapeau, ce qui m'a conduit à l'île des Fous! 

    _ Toujours aussi direct, Cariou! Ce n'est pas politique! Le pouvoir exige de la dissimulation et vous ressemblez malheureusement à un bâton de dynamite!"

    A cet instant, Dominator posa le LAL sur son bureau et se dirigea vers le bar... Cariou vit que les gardes étaient relâchés et loin de lui! D'un geste, il s'empara de l'arme et tira sur Dominator, alors que celui-ci se retournait un verre à la main! "Ah! Ah! fit le maître des lieux, avec un gros rire! Même si j'avais reçu un projectile, Cariou, il ne m'aurait pas fait grand mal! Je porte en permanence un gilet pare-balles! Sage précaution! Ah! Ah!"

    Mais soudain Dominator lâcha son verre: "Vous les entendez? cria-t-il. Ils sont derrière la porte!" Les deux gardes regardèrent vers là, se demandant ce qui se passait... "Ils ont toujours voulu ma place! reprenait leur patron. Les voilà! Je les entends! Ils vont me chasser! Et je serai à la rue! A mon âge! Qu'est-ce que je vais devenir? Je pourrai pas mendier mon pain, ça non! Pourtant, je ne sais rien faire! Je suis vulnérable, comme un escargot qui a perdu sa coquille! Les voilà, ils frappent à la porte!"

    Les deux gardes ne comprenaient rien et leur regard allait de la porte à Dominator, qui était visiblement épouvanté! Brusquement, celui-ci courut à la fenêtre et l'ouvrit tout en grand, en criant: "Je ne le supporterai pas, noooon!" Il se jeta dans le vide et ses deux hommes se précipitèrent vers la fenêtre, comme s'ils pouvaient encore faire quelque chose!

    Cariou en profita pour s'éclipser! "Ce LAL est vraiment dangereux!" songea-t-il, tandis qu'il se glissait dans l'ascenseur!

 
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