AMSTRAMGRAM!

  • Le 24/04/2021
  • 0 commentaire

Amstragram

 

 

                                                         "T'es un bandit, toi?

                                                           _ Mais oui, j' suis un bandit!

                                                           _ Ouais?

                                                           _ Ouais! Grrr!"

                                                                       Bandits, bandits

 

 

 

    On raconte que RAM était fier de sa ville! Ses immeubles touchaient le ciel, scintillaient au soleil et s'étendaient toujours plus loin! Pourtant, RAM n'était pas heureux! Son front était soucieux et il n'arrivait pas à se reposer! Il travaillait toujours et finit par tomber malade!

    On lui parla alors d'une guérisseuse, qui vivait dans la montagne et qui connaissait tous les secrets! RAM, d'abord sceptique, avait de plus en plus mal et il se résolut à rendre visite à la vieille! Il sella son cheval et quitta la ville avant l'aube, car il ne voulait pas qu'on le vît! 

    Il fut bientôt devant la masure de la vieille, qui tirait de l'eau de son puits, pour le donner à ses chèvres. RAM grimaça: que venait-il faire là, d'autant que sa maladie semblait sérieuse? Mais enfin il se présenta: "Bonjour, il paraît que tu es guérisseuse?

    _ C'est exact, RAM! Oh! Ne t'étonne pas, je connais tout le monde!

    _ Alors tu sais de quoi je souffre et quel remède il me faut!

    _ Oui, mais tout a un prix, tu le sais bien...

    _ Ah! Ah! Je crois être en mesure de te payer!

    _ Ce n'est pas d'argent dont j'ai besoin...

    _ Non?

    _ Non, je t'aiderai si tu arrives à me vaincre à la lutte!"

    RAM regarda autour de lui, pour voir s'il n'y avait pas d'enfants, qui attendaient de se moquer de lui! "Vous n'êtes pas sérieuse la vieille, reprit-il. Il me suffirait de vous donner une chiquenaude, pour vous faire mordre la poussière!

    _ Eh bien, essaie!

    _ Hem..."

    RAM porta un coup, mais la vieille l'esquiva! RAM se passa la langue entre les lèvres et décida de passer aux choses sérieuses! Il bondit sur la vieille, qui disparut! "Hi Hi! comme tu es lent, RAM! fit la guérisseuse. Mes chèvres sont plus douées que toi!"

    Enervé, RAM donna toute sa force, mais à chaque fois la vieille lui échappait! C'était comme si elle profitait de la puissance de RAM, pour être encore plus vive! A la fin, RAM s'avoua vaincu: le soleil était déjà haut et il suait à grosses gouttes! "Fallait le dire que tu ne voulais pas m'aider! jeta-t-il à la vieille.

    _ Tu te trompes, RAM! Je vais d'ailleurs te donner le moyen de gagner: il faudrait que tu m'aimes, ne serait-ce qu'un peu!"

    Mais RAM regarda la masure et les chèvres et il eut un haut-le-cœur devant tant de pauvreté! Il partit et sa ville fut encore plus grande, alors que lui-même pleurait la nuit!

    Journal de Jack Cariou, monde de RAM, samedi17 avril: "Alors, vous émergez?" J'ouvre les yeux et je me vois couché sur un grabat. A côté, un vieil homme est assis devant un bureau et la pièce est petite et sombre, mais en son centre je reconnais le "nerf" de RAM!

    "Vous avez eu de la chance, de pouvoir sortir du rayon! Et vous étiez bien faible, quand j'ai pris soin de vous!

    _ Merci. Vous vivez ici?

    _ Oui, c'est mon chez moi... C'est pas très reluisant, mais ça me suffit! Vous allez pouvoir vous mettre debout?

    _ Oui, je pense que je vais y arriver... Ouh! ça tourne encore un peu!

    _ Prenez un peu de thé sur la plaque...

    _ Oui, merci... Bon, ça commence à aller mieux... et qu'est-ce que vous faites, sans indiscrétion...

    _ Ah! Ah! Secret défense! Mais j' suppose que vous n'êtes pas du côté d' RAM, n'est-ce pas? Alors, j' peux vous le dire... J'attaque le système! Et ça fait vingt ans qu' ça dure! Mais ils m'ont jamais trouvé!

    _ Ah? Et comment vous faites?

    _ Voyez mon installation! Un ordi des années 2000, deux ou trois câbles et tout de même quelques trucs vicelards de mon cru!

    _ Vous envoyez des posts?

    _ Tout juste! Je suis branché sur le nerf de RAM et chaque jour, je fustige sa politique, son incompétence, sa bassesse, sa mégalomanie! Hi! Hi! J' mâche pas mes mots! Les puces doivent danser!"

    Je regarde autour de moi... et je ne vois qu'un vieil homme dans une demi-obscurité... "Vous ne sortez jamais? J' veux dire, vous n'allez jamais au soleil?

    _ Pas le temps... et puis ça m'intéresse pas! Faut qu' je cogne!

    _ Hum, vous connaissez les petites vieilles au corps de mouche..., celles qui harcèlent les gens dans les magasins, parce qu'elles ne supportent pas d'attendre?

    _ Non...

    _ Vous ignorez sans doute aussi les hommes phallus, qui veulent qu'on admire leur membre!

    _ Mais de quoi parlez-vous?

    _ Et les décors, les hologrammes de chacun ne vous dérangent pas non plus?

    _ Les holos...

    _ Et tous ces bruits agressifs, tous plus saugrenus les uns que les autres! Et tous ces véhicules qui foncent et qui rugissent! Et toute cette haine qui ruisselle et qui agit comme du vitriol, cela vous ne vous perturbe pas davantage apparemment! 

    _ Mais où voulez-vous en v'nir?

    _ Excusez-moi, mais ce que je vous décris, c'est bien le quotidien de RAM! Et c'est lui qui me blesse, me désagrège, m'enlève toute raison depuis que je suis ici... et non vraiment la politique du gouvernement!

    _ Mais c'est RAM tout ça! C'est à cause de RAM que les gens sont comme ça!

    _ Ah bon? Vous croyez donc naïvement qu'il suffit que le gouvernement change, pour que chacun évolue et devienne meilleur? RAM est influent, mais pas autant que ça... N'est-ce pas plutôt que nous sommes aveugles?

    _ Je vous trouve de moins en moins sympathique...

    _ Je suis désolé, mais je pense que vous devriez réfléchir... Vous savez pourquoi au fond nous nous  piétinons et nous nous détruisons? C'est par peur... et j'ai l'impression que vous-même, privé de votre haine, vous seriez perdu, non?

    _ Foutez le camp! Disparaissez!

    _ Très bien, mais il fallait que je vide mon sac et que vous le croyiez ou non, c'était par respect pour vous! Comment peut-on sortir d'ici? 

    _ Y a la galerie là... ou bien le rayon, que vous connaissez déjà!

    _ Et la galerie, elle mène où?

    _ Je ne sais plus! Je vous ai dit de vous en aller!"

    Je commence à marcher dans la galerie, qui heureusement est éclairée... "Bravo Jack! Qu'est-ce que tu lui as mis!

    _ Julie?

    _ Deux gauches, une bonne droite et le crochet final! KO!

    _ Te revoilà! J'en suis content! Un moment j'ai pensé que RAM t'avait définitivement mis hors-jeu!

    _ Je fais partie de la vieille garde, Jack! Mais, en réalité, dès que ta puce repart, moi aussi!

    _ Bon, alors tu vas me dire où conduit cette galerie!

    _ Mais je l'ignore totalement!

    _ Et tu avais besoin de revenir dans mes pattes! pour ne pas savoir!

    _ Tu es odieux, Jack! Un homme normal aurait songé à m'offrir des fleurs, pour fêter mon retour!

    _ Tu ne crois pas si bien dire, Julie, car je vois la lumière du soleil!"

    Je retrouve avec plaisir l'air frais, mais je suis tout de même dans un quartier déshérité, très loin des "cristaux" étincelants du centre! "Eh mec, t'aurais pas un crédit par hasard?"

    Je ne regarde pas celui qui parle et continue ma marche! "Mec, la politesse voudrait que tu m' répondes! On n'est pas des bêtes!

    _ Si j' t'ignore, c'est parce que tu me méprises! Tu te juges au-dessus du système, en n'en faisant pas partie, et tu me considères comme un mouton du troupeau! Et pourtant tu mendies! Mais ce qui te gêne le plus, c'est mon indifférence, puisque tu te vois comme supérieur! On doit subir un droit de passage, en ta présence, pas vrai?

    _ Oh! là! Oh! là! Tu t'emballes l'intello! Tout ce que je sais, c'est qu'y faut pas m' parler comme ça! Mes potes et moi, on n'aime pas les caïds propres sur eux... et qui ont pleins de mots durs dans la bouche! Tu vois..."

    Je regarde autour et il y a trois autres individus qui apparaissent, avec chacun une arme préhistorique! "T'as gagné la timbale, Jack, me murmure Julie. Une merveille de diplomatie!"

    A cet instant, un éclair blanc fige l'un des assaillants, isolant sa silhouette! "Un médico-rayon, les gars! je crie. Sauve qui peut!" Je les vois s'enfuir, car de toute façon ils évitent toute autorité, mais je ne reste pas là non plus, car je ne veux pas finir en cobaye et je me mets à courir!

    Je passe deux rues, à fond de train, mais derrière les éclairs blancs ne cessent pas et se reflètent sur les murs! Vite une porte capitonnée, je la pousse et je pénètre dans un endroit immédiatement silencieux, comme si tous les bruits du dehors n'avaient pas le droit d'entrer!  

    "Bienvenue, qui que vous soyez! me dit un visage souriant. Ici, vous êtes dans une totale sécurité, car c'est un lieu sacré! Ici, règne Celui qui domine toute chose et nul doute qu'Il vous aimera aussi!"

    Je fixe une sorte de fenêtre et passe effectivement l'éclair blanc! Premier miracle!

 
  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire