De notre fragilité

  • Le 11/02/2018
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La fragilite

 

 

 

 

 

 

    Si vous avez lu mes précédents articles, nous pouvons avoir maintenant une idée assez claire sur ce qui compose notre paix et donc notre bonheur de vivre. Je tiens à refaire le point, car je parle de moments de quiétude tels qu'ils pourraient être qualifiés d'illuminations, mais je me rappelle aussi toutes les difficultés que j'ai dû subir avant d'arriver à ce résultat!

    Beaucoup d'entre vous sans doute sont en train de les connaître et en souffrent certainement, mais il n'y a pas de formules, de "trucs" pour aboutir subitement à la paix, puisque nos vies sont également des maturations... Il faut beaucoup d'expériences et de temps, bien des vicissitudes et des peines, afin de se dégager de ses inquiétudes, de ses tourments, pour voir notre quotidien d'un œil neuf, avant de jouir de nos propres connaissances!

    Mais le voyage en vaut vraiment la peine! ne serait-ce que quand on prend conscience de l'aveuglement cruel et destructeur de la multitude, auquel on a échappé grâce à son courage, à sa persévérance et surtout à sa bonne volonté et à sa gentillesse! La joie que l'on éprouve alors est d'autant méritée que la plupart font leur propre malheur, en ne voulant pas céder sur leur égoïsme; mais nous y reviendrons encore...

    En fin de compte, ce que je vous propose ici c'est d'étayer une histoire, celle qui deviendra la vôtre! C'est l'histoire de l'individu qui se met debout sous le ciel et les étoiles; qui essaie d'être entièrement et pleinement, en donnant le meilleur de lui-même; et qui veut connaître le bonheur, la justice; qui s'obstine dans la souffrance parce qu'il aime éperdument la vérité!

    Si nous sommes dolents, c'est bien à cause de l'injustice, n'est-ce pas? 

 

    Mais il existe trois facteurs qui constituent notre paix... Le premier est le plus général: c'est l'influence de la nature sur nous et plus précisément celle des conditions météorologiques. Notez que ce phénomène jusqu'à présent avait toute son indépendance... Ce n'est plus le cas aujourd'hui: nous sommes suffisamment nombreux et immatures pour détériorer le climat et en "payer le prix"! Plus nous sommes énervés et plus le temps nous "renvoie la balle"!

    Voilà plus d'une semaine que dans ma ville, les sirènes d'ambulance sont quasiment ininterrompues! Nous nous "fracassons", pour parler crûment, sous l'effet de l'angoisse!

    Et je suis effaré de voir à quel point les tyrans ignorent l'action aussi simple, aussi évidente de ce facteur! Cela veut dire qu'ils sont tellement obnubilés par leur égoïsme qu'ils sont incapables d'être un tant soit peu lucides et d'effectuer le moindre pas de côté, ce qui leur permettrait pourtant de relativiser considérablement l'importance de leur trouble!

    En effet, que pouvons-nous comprendre ces jours-ci? Nous savons que nous avons une origine animale; or, pour les animaux, l'hiver est synonyme de nourriture rare et de lutte contre le froid. Ils éprouvent donc un sentiment d'insécurité, dont nous avons forcément hérité! Et cela se traduit par une anxiété instinctive, à laquelle nous devons faire face jusqu'au retour du printemps! (Pour plus de détails, je vous renvoie à mon texte "Sur le temps".)

    Comment peut-on se priver d'une telle connaissance, d'une telle consolation? Car de savoir que notre réveil pénible est en réalité le lot de tous, n'est-ce pas enlever de la gravité à notre mal? N'est-ce pas apaisant de comprendre que notre souffrance ne vient pas seulement de nous, mais qu'à la ronde on la ressent également? Et n'est-ce pas revigorant d'avoir la curiosité attisée, par le comportement des autres face à l'obstacle? Comment se débrouillent-ils? Et n'est-ce pas sain de s'intéresser à autrui volontiers?

    Pourtant, la science ne fait qu'effleurer le phénomène... Elle parle vaguement d'absence de lumière, de dépression automnale... En aucun cas, elle ne mesure l'importance de ce qui se passe, car c'est chaque jour que la nature nous transforme! Une telle inertie, une telle lacune de la part de ceux qui font vocation de comprendre laissent pantois!

    Plus déconcertant encore, le deuxième facteur, lui, est absolument inconnu aux yeux de la science! Il s'agit de l'existence des tyrans! Rappelons en quelques mots ce que cela veut dire... Nous savons que l'Evolution est l'histoire d'une individualisation, car plus les espèces apparaissent tard et plus leur constitution est complexe et donc distincte!

    On peut même penser que c'est la suite logique de l'histoire de l'Univers, qui "n'est rien d'autre" qu'une lente complexification de la matière! Mais l'individualisation est poursuivie, amplifiée par la sélection naturelle, qui veut que ce soit le plus fort qui puisse procréer: la concurrence ne peut que conduire à une affirmation de soi!

    Cet instinct se traduit chez nous par le besoin de s'imposer aux autres, de faire valoir notre personnalité, notre réussite, et autrement dit, ce que nous recherchons d'abord le plus viscéralement, c'est de satisfaire notre égoïsme! même si bien entendu cela reste sous l'influence de nos hormones, provoqué dans le but de la reproduction, etc. 

    Nous pourrions donc continuer la vie des animaux, si nous étions dépourvus de la conscience! Le sujet est vaste, vous vous en doutez, mais on peut comprendre que notre capacité à analyser, à nous rendre compte, nous permet de "balancer" la force de l'instinct! C'est ce qui fait a priori notre originalité et qui a donné lieu à la civilisation... Par exemple, il fut un temps où les Spartiates tuaient les enfants mal formés, parce qu'ils ne feraient pas de bons soldats. Aujourd'hui, une telle pratique nous paraîtrait monstrueuse!

    La civilisation nous conduit à nous séparer du règne animal, grâce à notre raison, qui se nourrit elle-même des expériences et des connaissances que les hommes accumulent; et il appartient à chacun de trouver un équilibre entre la force de l'instinct et les arguments de la conscience... C'est évidemment très compliqué, car l'esprit peut s'abuser lui-même et nous avons vu que l'hypocrisie peut être totalement ignorée par ceux qui justement en montrent le plus! (Voir "De l'hypocrisie"...)

    Mais on peut comprendre aussi que le plus grand nombre cède davantage à l'instinct qu'à la raison, car c'est ce qui paraît le plus séduisant, le plus facile, et parce qu'évoluer effraie, puisque c'est d'abord un pas vers l'inconnu! Bref, la majorité cherche obstinément à satisfaire son égoïsme, se justifie même par la raison, et c'est ce qui forme ce que j'appelle les tyrans!

    Ceux-ci veulent que le monde tourne autour d'eux, comme on s'occupe des bébés, et c'est à un tel point que les tyrans haïssent et veulent détruire tous ceux qui leur échappent (en fait tous ceux qui ne les admirent pas, le sage en premier!)

    J'ai déjà expliqué maintes fois quels dégâts et quel chaos produisent les tyrans et comment ils font que la société évolue si peu! C'est donc un facteur essentiel pour comprendre la vie et l'origine de nos blessures; et pourtant, comme je l'ai dit plus haut, le phénomène est absolument ignoré par la science: les théories de la psychologie et a fortiori celles de la psychanalyse le prouvent!

    Je propose donc aux scientifiques et aux tyrans de faire don de leur cerveau, car c'est un organe qui ne leur sert à rien! (le tyran continuant la vie animale sous le couvert de la civilisation: il n'est qu'un barbare policé!) L'avenir de l'humanité dépend de la prise de conscience des tyrans à se reconnaître comme tels! non par le despotisme d'une idéologie, d'une foi; mais parce qu'on finira par comprendre que le contentement de l'égoïsme ne mène pas au bonheur, qu'elle est une voie sans issue! (J'ai déjà encore beaucoup écrit là-dessus!)

    Cependant, si on veut contrôler l'instinct, il n'est pas possible de le supprimer, sinon c'est la maladie, la névrose qui apparaît (il faut bien que les travaux de Freud servent tout de même à quelque chose!) et c'est cette problématique qui nous conduit au troisième facteur et qui est en fait le but de ce texte!

    Ce dernier facteur (à moins d'une guerre ou d'un tsunami évidemment!) est le plus connu, le plus classique quand on parle de la personnalité et c'est bien entendu notre propre histoire, qui commence par l'enfance et les traumatismes que subit celle-ci! C'est le domaine dont se réclame avec suffisance la psychologie, mais, je le répète, il est lui-même incompréhensible sans prendre en compte les deux précédents facteurs, et je vous laisse imaginer les salades infinies que produit "l'autarcie" de la psychanalyse...

    Mais comment fonctionne ce facteur, comment agit-il? Il aisé de comprendre que puisque les tyrans sont majoritaires, il est à peu près impossible que les parents n'en soient pas et les traumatismes sont donc inévitables! Car, encore une fois, notre égoïsme ne peut être satisfait (voir mes articles précédents...) et l'enfant décevra forcément ses parents...

    En fait, dès que vous venons au monde, nous intégrons une chaîne de souffrances (et de joies!), qui montre un monde toujours en évolution! Mais, là où les choses se corsent, c'est que bien sûr nous pouvons avoir tous les degrés dans la tyrannie: il y a des parents tyrans moyens, comme il existe des super tyrans!

    Ceux-ci, on s'en doute, seront encore plus traumatisants que les autres; ce qui ne veut pas dire non plus qu'ils soient absolument incapables d'affection...; entendons-nous, je ne décris pas le diable, mais ils feront tout de même plus de mal que de bien!

    D'une manière générale, le père fera "payer" à l'enfant sa frustration sociale... et la mère s'en servira comme d'un paillasson, pour retrouver sa position de pouvoir au sein de la famille! Le parent super tyran imprimera dans le cerveau de son fils ou de sa fille qu'ils ne sont jamais à la hauteur, qu'ils sont trop médiocres et qu'on n'en fera jamais rien!

    Autrement dit, ces enfants-là n'auront pas de fondations et resteront extrêmement fragiles! à un tel point qu'ils pourront éventuellement plus tard se blesser "jusqu'à l'os", puisque leur "maison mentale" n'aura pas de plancher, de défenses!

    Tout cela constitue la base du plat qu'on prépare..., mais il faut maintenant l'épicer, lui donner du goût... Et si au parent super tyran, on ajoutait un enfant super sensible! Hein? qu'est-ce que vous en dites? Un enfant au tempérament d'artiste, doux, méditatif, plein d'amour pour ses parents; ne désirant qu'une chose: leur plaire! avec de longues antennes réceptrices, de sorte qu'on les écrase sans même s'en apercevoir, ni sourciller! Bref, le meilleur petit garçon ou la meilleure petite fille, face au pire parent! Hein?

    Hummm! Je sens que notre préparation commence à avoir un bon fumet! Mais on est loin du compte! Cet enfant égaré, souffrant, misérable, malheureux comme une pierre, on va l'entourer d'une société gouvernée par l'hypocrisie, qui nie notamment son plaisir, qui paraît n'être conduite que par le travail, le devoir; à laquelle on voudrait sans tarder décerner la médaille du mérite! et qui pourtant hait, méprise tout ce qui lui apparaît différent, libre supérieur! de sorte que notre enfant n'y trouve aucun repère, aucune consolation, qu'il en soit encore plus perdu, plus désorienté; jusqu'à être comme invité à se voir toujours aussi détestable (et ce n'est pas la psychologie qui lui fera comprendre que ce n'est pas lui le problème, mais les tyrans!), ce qui le conduira à se détruire encore plus! Hein? Là faut avouer qu'on tient le bon bout! On s'en lèche déjà les babines, non?

    Il ne reste plus que la touche finale! Un héritage culturel, religieux, dont l'auteur s'est sacrifié pour les autres! (loin de moi de traiter ici un tant soit peu le "cas" de Jésus!) Hein? Si notre jeune être est bien ce qu'on pense de lui; c'est-à-dire s'il est prêt à mettre toute sa bonne volonté à se torturer! je pense que très peu d'entre vous seraient prêts à miser sur lui! Il y a très peu de chances en effet qu'il ne finisse pas comme une voiture accidentée! abandonnée dans quelque décharge!

    Si j'écris ces lignes, c'est pour vous mettre en garde, pour que vous vous montriez prudents! La première moitié de la vie peut n'être qu'un escalier descendant vers l'enfer! C'est toujours plus de peines, de nuits, d'effrois! C'est de la misère, de l'amertume, en veux-tu en voilà! tandis qu'autour rien ne bouge! Le tyran n'est pas aussi malheureux que cela, sachez-le! Il a le nez dans les plaisirs! Pour lui, la société, c'est l'école qui continue! Vous le plaindrez, quand vous-mêmes serez en paix, à même de connaître un bonheur plus enviable et meilleur que le sien!

    Et ne vous attendez pas à ce que le parent tyran reconnaisse ses torts! N'espérez pas la justice de côté-là! Car déjà il ne se rend même pas compte de son hypocrisie! La paix est une sorte de petit miracle qui vous viendra avec le temps! La compréhension des choses ne vous échappera pas! La sagesse est "prévue au programme"! Les hommes ne peuvent lutter contre la vérité! Ils s'usent à ce combat et tôt ou tard elle apparaît!

    Il faut que vous soyez là pour voir ça! Et donc ne disparaissez pas en route! Puissent tous ces mots vous y aider! Ne perdez jamais de vue les trois facteurs! (Ce n'est pas un message de la poste...)

 
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